Cinq (ou six) choses à savoir sur les Prix Écrans canadiens, remis cette semaine
TORONTO — Voici cinq (ou six) choses à surveiller pendant la «Semaine du Canada à l’écran», organisée cette semaine par l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision.
La télé québécoise est célébrée distinctement par les prix Gémeaux de l’Académie, et le cinéma québécois a aussi ses prix Iris, remis par Québec Cinéma.
PAS DE GALA EN DIRECT
Les Prix Écrans canadiens seront remis cette semaine «en personne» pour la première fois en quatre ans. Mais le grand gala célébrant le meilleur de la télévision en anglais et du cinéma dans les deux langues a été tout de même remplacé par une émission préenregistrée, qui sera diffusée dimanche soir prochain sur CBC et sa plateforme numérique Gem.
Ce gala, animé par Samantha Bee, sera donc diffusé quelques jours après l’annonce des lauréats.
Quatre jours d’événements commencent dès mardi à Toronto, où des prix seront remis lors de sept galas, basés sur les grands genres d’émissions télévisées et numériques.
CATÉGORIES NON GENRÉES
Les prix Écrans pour l’excellence en interprétation seront pour la première fois cette année «non genrés». Les organisateurs parlent d’une tentative de mieux accueillir les artistes qui peuvent ne pas s’identifier comme homme ou femme. L’Académie a élargi la liste des finalistes à huit, contre cinq.
«BROTHER» EN TÊTE DES FINALISTES POUR LE CINÉMA
«Brother», basé sur le roman de David Chariandy, domine la liste des finalistes pour le grand écran, avec 14 nominations, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Clement Virgo.
Situé dans une version de 1991 de Scarborough, en banlieue de Toronto, «Brother» a connu une vie très brève en salle à Montréal.
Le film raconte l’histoire de deux jeunes Canadiens d’origine jamaïcaine qui se réconcilient avec qui ils sont, au détour des joies et des périls auxquels ils sont confrontés à chaque tournant.
«Crimes of the Future», de David Cronenberg, obtient quant à lui 11 nominations, dont meilleure réalisation.
«VIKING» SUIT DE PRÈS
Le film québécois «Viking», de Stéphane Lafleur, a recueilli 13 nominations, notamment dans les grandes catégories de meilleur film, meilleure réalisation, direction artistique, photographie, scénario original et interprétation dans un premier rôle, pour Steve Laplante. «Viking» vient de remporter, il y a dix jours, le Prix collégial du cinéma québécois.
«Falcon Lake», premier film réalisé par l’actrice Charlotte Le Bon, obtient six nominations, dont meilleur film, meilleure réalisation et meilleurs acteurs pour les deux jeunes. «Babysitter», de Monia Chokri, en obtient cinq, alors que «Noémie dit oui», «Nouveau-Québec» et «Rodéo» obtiennent deux nominations chacun.
Dans les catégories interprétation (non genrée), on retrouve aussi Jean-Luc Kanapé («Nouveau-Québec»), K.C. Collins (le dresseur de «Chien blanc»), Mohammed Marouazi («Respire»), Kelly Depeault («Noémie dit oui»), Maxime LeFlaguais («Rodéo») et Larissa Corriveau («Un été comme ça»).
PIERRE BRUNEAU ET LISA LAFLAMME HONORÉS
L’ex-chef d’antenne de TVA Pierre Bruneau, qui vient de prendre sa retraite après 50 ans de journalisme, sera honoré par l’Académie «pour l’ensemble de son œuvre».
La présentatrice de nouvelles chevronnée Lisa LaFlamme recevra quant à elle le prix Gordon Sinclair pour le journalisme parlé. Ironiquement, Mme LaFlamme, qui a été écartée de CTV l’an dernier, est également en lice pour la meilleure présentatrice de nouvelles au national.
Le «Toronto Star» a appris que Mme LaFlamme avait posé elle-même sa candidature après sa séparation acrimonieuse avec CTV en août 2022. À l’époque, Bell Média avait décrit la fin de son contrat comme une «décision commerciale», mais son éviction de l’antenne a déclenché un tollé public et un examen indépendant par un tiers de la salle de presse nationale de CTV.
Les acteurs canadiens Ryan Reynolds, Simu Liu et Catherine O’Hara recevront aussi des prix spéciaux de l’Académie cette semaine.
LA SÉRIE ANGLO LA PLUS NOMMÉE NE REVIENDRA PAS
Un jour après avoir décroché 19 nominations, dont celle de la meilleure série dramatique télévisée, la CBC a annoncé que «The Porter» («Le Porteur» à la SRC) se terminerait après cette seule saison.
À l’époque, la productrice exécutive Jennifer Kawaja a expliqué que la CBC avait donné son feu vert et soutenu une deuxième saison «jusqu’à la fin», mais son partenaire américain, BET Plus, a retiré ses billes.
Inspiré de faits réels, «Le Porteur» racontait l’histoire de Noirs de Montréal qui étaient porteurs dans les voitures-lits, dans les années 1920, qui tentent d’obtenir des conditions de travail plus sécuritaires.