Simon Lafrance plongé dans l’univers de la baladodiffusion
La mise sur pause qui a découlé de la COVID-19 a ouvert la porte à la mise sur pied de différents projets. Dans le cas de l’ancien capitaine des Tigres de Victoriaville Simon Lafrance, c’est la création d’une baladodiffusion, nommée Podcast Coast to Coast, qui s’est manifestée.
C’est en compagnie de ses amis Olivier Lacroix et Philippe-Antoine Clermont que Lafrance a décidé de se lancer dans cette toute nouvelle aventure. «Ça faisait un bout de temps qu’Olivier m’en parlait. Nous nous sommes beaucoup inspirés du podcast Spittin’ Chichlets qui est réalisé par d’anciens joueurs comme Ryan Whitney et Paul Bissonnette. Nous ne voulons pas les copier, car nous voulons avoir notre version et avoir du plaisir. Nous avons donc essayé ça pendant la pandémie et maintenant nous n’avons pas arrêté», a relayé le joueur de 21 ans.
La structure du podcast permet au trio de commenter l’actualité sportive et de réaliser des entrevues avec de jeunes sportifs, principalement des hockeyeurs, afin d’obtenir des histoires croustillantes. «Une émission dure entre 45 minutes et 1 h 15. Nous commençons notre émission en parlant de l’actualité sportive en général pendant une trentaine de minutes. Nous donnons notre point de vue et nous nous prenons un peu la tête par rapport à nos points de vue. Ça fait partie du jeu! Après ce segment, nous faisons une entrevue, la plupart du temps avec un joueur de hockey. Nous avons eu Fabio Iacobo, Jimmy Huntington et Samuel Blais qui a gagné la coupe Stanley. Plus récemment, nous avons eu Brigitte Thibault, une joueuse de golf avec qui nous sommes allés au secondaire.»
Jusqu’à présent, la baladodiffusion compte 15 épisodes qui ont été téléchargés plus de 4000 fois. En plus de Iacobo, Huntington et Blais, de jeunes espoirs de la Ligue nationale de hockey (LNH) comme Maxime Comtois, Benoît-Olivier Groulx, Kevin Mandolese et Nathan Légaré ont également pris part au projet de Lafrance. Le Podcast Coast to Coast est disponible sur Podbean, Spotify et Apple podcast.
Attiré par les médias depuis longtemps
Lorsque vient le temps de réaliser une entrevue avec un journaliste, Lafrance ne ressemble pas au joueur de hockey typique. Ses réponses ne se limitent pas à quatre phrases pleines de clichés. Elles sont étoffées et pertinentes, ce qui fait en sorte que l’attaquant des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières se retrouve souvent avec le micro des journalistes sous le nez. «J’ai toujours eu une petite attirance pour l’univers des médias. Quand j’étais jeune, à l’âge de 4 ans par exemple, je connaissais déjà les joueurs du Canadien par cœur et j’animais les parties présentées à la télévision chez mes parents. Je connais et j’aime le sport. Je ne sais pas si j’ai ce qu’il faut pour être un bon journaliste, mais j’aime suivre le sport, en parler et en débattre. C’est attirant d’être dans cet univers.»
Ce qui fait en sorte que Lafrance est aussi à l’aise devant les médias trouve peut-être sa source à la base de son assurance lorsque vient le temps de répondre à une question. «Chaque fois que je me présentais devant les médias, je n’avais pas peur de dire ce que je pensais. Oui, il m’arrivait de me retenir sur certains points, car il y a bien des choses qui ne se disent pas dans les médias.»
Lafrance croit d’ailleurs que la crainte de dire quelque chose d’incorrect ou de controversé fait en sorte que certains de ses comparses sont beaucoup moins à l’aise lorsqu’ils sont questionnés par les journalistes. «La plupart des gars qui sont réticents ont peut-être peur de dire quelque chose ou de trop en dire. Dans le hockey junior, c’est un petit monde. Dans la Ligue nationale, les gars sont souvent encadrés afin de savoir quoi dire et quoi ne pas dire. En fin de compte, c’est ce qui peut faire en sorte qu’un gars va être mal à l’aise devant le micro. Quand il n’y en a plus, il peut avoir une longue conversation avec toi sans problème.»
Questionné afin de savoir si les joueurs évoluant dans le hockey junior sont trop exposés aux médias, l’ancien capitaine des Tigres croit que c’est loin d’être problématique. «Ce n’est pas un problème dans le junior! C’est même plaisant d’avoir de la visibilité de la part des médias locaux. Par exemple, quand tu arrives chez ta famille de pension et que tu vois un article sur toi dans le journal, c’est cool. Par contre, si je me mets à la place d’un joueur du Canadien, je ne suis pas certain qu’il a la même opinion que moi. Les médias jouent un grand rôle à Montréal, mais dans les marchés de hockey junior, c’est une bonne chose de voir les médias en parler.»
Bien gérer les distractions avec les médias
En trois saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) avec les Tigres et les Foreurs de Val-d’Or, le natif de Saint-Eustache en a vécu des histoires ayant des liens avec la presse. Il suffit de penser à celle qui avait fait la manchette lorsqu’un joueur des Tigres avait été retrouvé endormi au volant de son véhicule en bordure de la route au petit matin. Lafrance était alors capitaine et il avait été placé bien malgré lui sous les feux de la rampe. «Il y a parfois des histoires qui sortent… Les gars dans le vestiaire savent ce qui se passe et ce sont eux qui contrôlent ce qui en sort. S’il y a des histoires qui sortent, oui, nous en parlons entre nous, mais je ne crois pas que ça affecte l’équipe. Ce sont aux vétérans de calmer le jeu et de rallier l’équipe.»
Les médias peuvent cependant servir de motivation afin de se surpasser. C’est notamment ce qui est arrivé lors des séries de 2019 lorsque les Foreurs avaient orchestré leur promotion de victoire garantie aux dépens des Tigres. Ce coup de publicité avait été relayée dans les médias et Lafrance avait été mis au parfum. «Puisque les Foreurs étaient mon ancienne équipe, c’était venu me piquer au vif. J’étais rentré dans le bureau de Louis Robitaille en furie. Je lui disais qu’il fallait faire quelque chose. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça. C’était une série émotive pour moi. Ça peut t’affecter des choses comme ça, mais Louis m’avait dit de rester calme et de jouer mon style habituel. C’est ce que j’ai fait et nous avons finalement gagné en sept parties», s’est-il remémoré avec plaisir.
Pour la petite histoire, Lafrance avait été à l’origine du but vainqueur marqué en prolongation par Olivier Mathieu lors de ce duel ultime.