Sans amertume, Jean-François Béliveau tourne la page

Quelques minutes après l’élimination expéditive du Cactus de Victoriaville en première ronde des séries, Jean-François Béliveau avait la larme à l’œil.

Il avait la larme à l’oeil, car le glas venait de sonner pour celui qui avait annoncé en début de campagne qu’il s’agissait de sa dernière saison.

«Si je n’avais pas été émotif, je n’aurais pas eu d’affaire sur le terrain pendant 37 ans», a fait savoir l’homme de 41 ans, qui a toujours été un des joueurs les plus intéressants en entrevue.

L’instructeur du Cactus, Marc-André Jodoin, va s’ennuyer de la passion contagieuse de Béliveau à l’égard de ce sport. «J-F est un gars dédié. Dédié pour la cause, mais aussi pour le baseball. Il est un passionné, un vrai, comme il s’en fait de moins en moins. Il se présentait sur le terrain pour gagner», a louangé l’entraîneur-chef.

Béliveau le sait, il n’était plus en mesure de suivre la parade. «La ligue est très relevée et la plupart des meilleurs joueurs ont 26 ou 27 ans. Il n’y a pas de place pour les bonshommes comme moi», a-t-il blagué.

Joueur honnête sur le terrain et très travaillant, il est satisfait des 14 saisons qu’il a passées avec la formation victoriavilloise. «J’ai accompli de belles choses avec les limites de mes capacités, dit-il humblement. Je n’avais pas un coffre à outils bien garni et ma paire de pinces ainsi que mon tournevis étoile commencent à être usés.»

Terminer en queue de poisson

Béliveau reconnait que la saison 2016 n’a pas été facile pour lui comme le démontre sa moyenne au bâton de ,190. Il vient de boucler cette campagne à ,259.

«Ça a dérapé à la fin, car j’ai eu une entorse à la main et puisqu’il manquait des joueurs, j’ai continué à jouer et ça a affecté mes performances. Je suis content de la saison et des séries que je viens de connaître parce que j’ai réussi à me rapprocher du calibre de jeu que j’étais habitué d’offrir.»

Lors des séries qui viennent de se terminer, sa moyenne à grimper à ,375.

Homme de famille

Béliveau savait depuis un moment qu’il devait passer le flambeau et comme il l’a dit sans aucune amertume ou frustration, la cadence devenait difficile à suivre.

Mais au-delà du jeu, il voulait passer plus de temps avec sa famille. D’ailleurs, après les parties du Cactus, il n’était pas rare de voir son fils, Henri, 8 ans, sur le terrain à s’amuser avec d’autres enfants.

D’ailleurs, Béliveau a été entraîneur en chef du Laurier (atome A), l’équipe dans laquelle jouait son fils.

«Si j’ai pu jouer aussi longtemps au baseball, c’est parce que j’ai eu des personnes qui ont été présentes pour moi et qui m’ont aidé. C’est à mon tour de donner au suivant», a signifié l’ancien numéro 4.

Sans révéler qu’il avait perdu le plaisir de jouer, il a mentionné avoir retrouvé le même bonheur à enseigner aux jeunes que celui d’être sur le terrain en tant que joueur.