Jonathan Camiré fier du travail accompli
Dans les derniers jours, Jonathan Camiré a annoncé qu’il se retirait après neuf années en tant que directeur général du Cactus de Victoriaville. Ayant amené cette équipe des bas-fonds jusqu’au rang d’aspirants, Camiré a de quoi être fier du travail accompli.
En plus d’avoir été directeur général pendant neuf ans, Camiré a évolué dans le monde du baseball senior québécois pour un total de 18 années. Il était cependant venu le temps de tirer sa révérence. «C’est un paquet de petits facteurs qui expliquent cette décision. La première, c’est que je n’étais plus capable d’être impliqué à 100% comme par le passé. Les priorités changent. J’ai arrêté d’être un joueur actif et les enfants vieillissent. Je les entraîne dans différents sports. Quand tu n’es plus capable de t’impliquer à 100%, la motivation, l’énergie et la fougue sont un peu moins là. La Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ) est une grosse ligue et il y a plusieurs procédures à respecter, ce qui demandait du temps. Et j’en avais moins à consacrer», a relaté l’homme de 39 ans.
Avec René-Dave Pelchat qui semblait prêt à prendre le contrôle de l’équipe, Camiré a été conforté dans sa décision de se retirer. «Il y avait déjà un successeur qui me soufflait dans le cou et qui avait de l’intérêt pour ça. Je n’aurais pas abandonné le bateau sans personne pour prendre le gouvernail. Là, il y avait quelqu’un, donc c’était le temps.»
Camiré est d’ailleurs celui qui a formé Pelchat au cours des trois dernières années. Il est donc persuadé que son successeur mise sur ce qu’il faut pour mener le Cactus à la terre promise. «René-Dave est un gars intense. Pour ce travail, c’est ce que ça prend. Il a également une très bonne connaissance du baseball et un grand bagage d’expérience. Il a joué en Belgique et il évolue au niveau senior depuis six ans déjà. C’est un entraîneur dans l’âme. Il s’occupe d’un sport-études en Beauce et il a déjà entraîné une équipe au niveau midget AAA. Son réseau de contacts est large et il connait bien les joueurs de Québec que l’on tente d’attirer à Victoriaville. Son réseau de contacts va l’aider à avoir du succès.»
Relever la barque
Lorsque Camiré a pris la direction du Cactus, l’équipe était bien loin du niveau auquel elle est rendue aujourd’hui. «Juste de voir l’édition actuelle et les joueurs qui évoluent me rend fier. Il y a des gars qui ont joué du gros baseball dans cette équipe, dont au niveau professionnel. Cet été, ces gars jouent pour le Cactus, car on leur a fait signe et ils ont accepté de faire partie de l’aventure. À l’époque, nous n’avions pratiquement rien, car nous étions une équipe d’expansion. Il n’y avait aucun joueur, aucun moyen et le vétuste Parc Bois-Francs. Il fallait attirer des joueurs à Victoriaville avec ça. Le Stade Rémi-Deshaies a fait son apparition. Moi, je devais rendre notre organisation crédible, donc ça a été un travail de longue haleine à faire année après année.»
Camiré a cependant pu placer une par une les briques nécessaires pour construire quelque chose de solide. Au cours de son règne de neuf ans à la barre de l’équipe, le Cactus a notamment été nommé organisation de l’année. Il a aussi été en mesure d’assembler une édition qui a remporté un championnat de saison régulière et qui s’est faufilée jusqu’en finale, sans toutefois mettre la main sur le titre. «Depuis que nous avons atteint la finale contre les Blue Sox de Thetford Mines, ça fait cinq ans que nous sommes considérés comme des aspirants pour le titre. Ça, c’est mon accomplissement. Évidemment, il manque le dernier trophée à mon palmarès. J’espère donc que René-Dave pourra mettre ça à son curriculum vitae dès ses débuts.»
La rivalité contre les Blue Sox fait d’ailleurs partie des meilleurs souvenirs de cet homme de baseball. «Ça s’est atténué un petit peu ces dernières années, mais à son paroxysme, cette rivalité était vraiment intense. Il y avait vraiment une rivalité qui s’était installée. C’est quelque chose que je n’oublierai pas. De plus, quand nous avons atteint la finale, je considère que nous avions l’équipe pour les battre.»
Camiré garde également une place particulière dans ses souvenirs pour le sentiment de fierté qui habitent les joueurs lorsqu’ils viennent défendre les couleurs du Cactus. «Nous n’avons pas les moyens financiers de certaines équipes de la ligue, mais chaque joueur repêché ou acquis via transaction était désiré. Nous avions une place de choix pour lui. Ce joueur s’est présenté à Victoriaville et il était fier de jouer pour le Cactus. Le message que j’ai donné aux joueurs en quittant, c’est qu’ils sont la crème de la crème, car ils sont là pour les bonnes raisons. C’est sur ça que nous avons construit le Cactus.»