Hugo Houle brille en France
Hugo Houle a signé le meilleur résultat québécois de l’histoire au Tour de France vendredi dernier (15 juillet).
Le cycliste originaire de Sainte-Perpétue a chaudement disputé la 13e étape du Tour de France et a terminé troisième. Toute une performance pour celui qui détenait déjà le meilleur résultat québécois de l’histoire sur la Grande Boucle en se classant 7e de la 12e étape en 2020. Il a terminé la journée à la fois épuisé et satisfait, mais surtout très fier d’avoir offert une telle performance.
En entrevue à Sportcom
« On ne sait jamais comment l’étape va se dérouler. De réussir à prendre l’échappée, faire le boulot et arriver à trois avec des coureurs aussi costauds, c’est tout un accomplissement », a souligné l’athlète de la formation Israel – Premier Tech à Sportcom, qui en est à sa quatrième participation au Tour de France.
« Il y avait des moments où ça faisait plus mal que d’autres! En général, je prenais quand même du plaisir et j’avais de bonnes sensations aujourd’hui. On avait un groupe très costaud. »
Après deux journées éprouvantes à surmonter les Alpes, l’histoire s’annonçait différente sur les 192,6 kilomètres séparant Bourg d’Oisans et Saint-Étienne. La veille, le coureur québécois avait d’ailleurs confié à Sportcom vouloir tenter sa chance dans les échappées d’ici la fin de la semaine.
Il fallait néanmoins s’élancer au bon moment en début de parcours, alors que différentes contre-attaques ont vite été reprises en quittant Bourg d’Oisans, malgré l’ascension de la Côte de Brié, première difficulté du jour.
Coriace, Houle s’est accroché et a chassé le trio de tête avec trois autres cyclistes. Ils ont réussi à le rattraper pour former l’échappée du jour. C’était le début d’un long périple de plus de 140 kilomètres qui allait marquer l’histoire du cyclisme québécois.
« C’était mon objectif en arrivant sur le Tour d’essayer de gagner une étape cette année. Je suis très heureux et fier d’avoir réussi à compétitionner avec ces gars-là. »
Ils étaient sept aux avant-postes à collaborer et à se relayer pour maintenir la cadence. L’Américain Quinn Simmons (Trek-Segafredo) a été le premier à quitter le groupe. Houle et ses compagnons ont continué à s’entraider pour protéger l’écart, qui s’élevait à plus de 2 minutes 30 secondes sur leurs poursuivants.
Le dernier effort
À 13 kilomètres de l’arrivée prévue à Saint-Étienne, Mads Pedersen a tenté une attaque dans un faux plat à laquelle Hugo Houle et le Britannique Fred Wright ont été les seuls à répondre. Ensemble, ils ont roulé à un rythme effréné pour distancer le reste de l’échappée, qui a été incapable de riposter. Aucun doute, la victoire allait se jouer entre les trois fuyards et Hugo Houle était dans le coup.
« Après l’attaque (de Pedersen), je savais que j’étais dans le match, mais je ne savais pas si ça allait revenir ou pas, alors je suis resté très concentré. J’ai senti qu’on avait une belle occasion quand on avait 25 secondes d’avance (sur l’échappée). J’ai essayé de garder l’allure élevée pour qu’on puisse rester devant », a-t-il raconté.
N’étant pas le favori dans un scénario comportant un affrontement au sprint, Houle a tenté sa chance à 8 kilomètres, mais Pedersen et Wright ont bien réagi.
« Il aurait fallu que j’arrive seul au final pour gagner. Au sprint contre Pedersen, c’était dur de rivaliser. Dans la montée, j’ai essayé à quelques reprises, mais il a été très solide. »
Houle était devant lorsque Pedersen a décidé d’attaquer à un peu plus de 300 mètres de la terre promise. Houle et Wright ont réagi aussitôt. Le Britannique a dépassé le Québécois, mais n’a pu rattraper le champion du monde de 2019, qui l’emporte pour la première fois de sa carrière au Tour de France.
Pour Hugo Houle, il n’y avait que du positif qui résumait son numéro.
« Je n’ai aucun regret, j’ai géré au mieux que je pouvais, Mads était juste beaucoup plus solide que moi. J’étais toujours bien placé et j’ai bien géré, mais il n’y avait rien à faire. J’ai donné le meilleur de moi-même et j’ai fait une belle performance. Je suis très content. »
Performance de samedi
Après cette journée complètement folle de vendredi, Hugo Houle a profité de la journée de samedi pour épauler trois de ses coéquipiers qui ont pris part à l’échappée du jour.
« Ç’a bagarré fort dans le départ. J’ai aidé Michael Woods, Jakob Fuglsang et Krists Neilands à se placer dans l’échappé et j’ai estimé qu’à trois, ils n’auraient pas besoin de mon aide. J’ai suivi le peloton par la suite pour compenser de ma journée de vendredi », a expliqué Hugo Houle, qui a terminé 62e du jour (+21 minutes 50 secondes).
Performance de dimanche
Dimanche, le cycliste de Sainte-Perpétue a une fois de plus démontré l’étendue de son talent lors de la 15e étape du Tour de France. Il a terminé l’épreuve de 202,5 kilomètres en 14e place, dans le groupe de tête.
C’est la chaleur qui a retenu son attention et celle de la grande majorité des cyclistes qui étaient en action. On parle d’une chaleur moyenne de 36,4 degrés Celsius avec une pointe à 40 degrés à un certain moment dans la journée; une température que Houle n’avait jamais connue auparavant.
«Il y a eu quelques attaques dans le départ, mais avec la chaleur, j’ai décidé de demeurer dans le peloton finalement. Le fait marquant c’est vraiment ça, la chaleur, je me sentais comme dans un four, il fallait constamment aller chercher de l’eau. Je n’ai jamais pédalé dans une chaleur aussi intense», a indiqué Hugo Houle en entrevue avec Sportcom.
«Il y avait une montée très raide dans le final, j’ai réussi à m’accrocher. J’ai été m’amuser au sprint à la toute fin. Je savais qu’il y avait de très gros noms devant moi, je préférais m’amuser et en profiter.»
Les cyclistes profitent ce lundi d’une journée de congé bien méritée avant d’entreprendre le dernier bloc du Tour de France mardi avec la 16e étape entre Carcassonne et Foix. (MEV)