Quatre autres contestations, dont une du Canada, s’ajoutent dans l’affaire Valieva
GENÈVE, Suisse — Quatre nouvelles contestations ont été déposées devant le plus haut tribunal sportif au monde en lien avec la saga du dopage sportif de la patineuse russe Kamila Valieva, lundi, ce qui pourrait de nouveau retarder le processus d’octroi des médailles des Jeux olympiques de Pékin.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a indiqué avoir reçu trois demandes de contestations de la Russie et une autre du Canada, dans l’espoir d’infirmer la décision de l’Union internationale de patinage (ISU) d’amender les résultats de la compétition de patinage artistique par équipe des Jeux olympiques de Pékin qui s’était déroulée il y a deux ans après que le tribunal eut disqualifié Valieva le mois dernier.
«Nous sommes encore à l’aube du processus (judiciaire), et nous n’avons aucune information à fournir quant à la date d’une éventuelle audience, s’il y en a bel et bien une», a déclaré le TAS par voie de communiqué.
Les demandes de contestation distinctes du Comité olympique russe, de la fédération russe de patinage et des athlètes russes, dont Valieva, qui ont triomphé à Pékin, exigent que l’équipe du pays de Vladimir Poutine soit de nouveau déclarée championne olympique.
La demande de contestation canadienne convoite plutôt la médaille de bronze, après que les Russes aient été rétrogradés à la troisième place plutôt qu’à la quatrième — après le retrait des points qui avaient été octroyés à Valieva.
L’ISU a été contrainte par le verdict du TAS prononcé le 29 janvier à céder la première place de la compétition par équipe aux États-Unis, suivis du Japon, deuxième.
Une controverse a cependant éclaté et mis la table pour de nouvelles contestations devant le TAS après que l’organisation qui chapeaute le patinage artistique sur la planète eut interprété à sa manière ses propres règlements. L’ISU a retiré les points de Valieva — elle pouvait obtenir un maximum de 10 points pour le programme court et le libre —, mais n’a pas ajouté un seul point au total des autres équipes qui ont gravi les échelons du classement de la compétition.
La décision de l’ISU a donc limité le Canada à la quatrième place, un point seulement derrière la Russie. Les représentants de l’unifolié considèrent qu’ils devraient occuper le troisième rang, un point devant la Russie, après la redistribution des points en prenant en compte la disqualification de Valieva.
Cette nouvelle vague de contestations entraînera un troisième procès devant le TAS, devant un troisième comité de juges différent, depuis que Valieva a reçu un test de dépistage positif à la trimétazidine, un médicament pour le coeur interdit dans le sport. Aucune médaille n’a été décernée dans cette compétition à Pékin.
Un premier procès au TAS à Pékin avait donné le feu vert à Kalieva afin qu’elle puisse participer à l’épreuve individuelle aux Jeux olympiques de 2022, où elle était la favorite pour l’emporter. Valieva, alors âgée de 15 ans, fut visiblement ébranlée par les procédures judiciaires et avait fini quatrième après avoir commis de nombreuses erreurs pendant son programme libre.
Un deuxième procès au TAS avait mis plus d’un an à aboutir, après que l’Agence mondiale antidopage et l’ISU eurent contesté la décision d’un tribunal sportif russe de blanchir Kalieva de toute accusation vers la fin de 2022.
Valieva, qui est maintenant âgée de 17 ans, a éventuellement été suspendue par un comité de juges du TAS pour quatre ans, soit jusqu’en décembre 2025. Les prochains Jeux olympiques d’hiver se dérouleront du 6 au 22 février 2026 à Milan/Cortina d’Ampezzo, en Italie.
Le CIO est responsable de la redistribution des médailles et son comité exécutif doit se réunir du 19 au 21 mars. Les récents développements judiciaires dans la saga Valieva risquent cependant de repousser sa décision.