L’attente en aura valu la peine pour l’attaquante de Montréal Catherine Dubois

LAVAL, Qc — Même dans les moments de doute, Catherine Dubois a continué d’y croire. Maintenant, elle peut véritablement goûter à son rêve de jeunesse.

À cinq pieds et 10 pouces, il est difficile de manquer Dubois sur la patinoire. Et si jamais vous la perdez de vue pendant un instant, il suffit de regarder devant le filet ou dans le coin de la patinoire pour la retrouver.

Ce désir constant de s’impliquer dans les endroits où ça fait mal, combiné à son travail acharné et son intensité, a récompensé l’attaquante de 28 ans, samedi soir, lorsqu’elle a signé un contrat standard pour joindre l’équipe de Montréal de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF).

D’ailleurs, il était moins une pour Dubois. Selon les règlements de la ligue, les équipes peuvent compter sur trois joueuses de réserve et celles-ci peuvent recevoir deux contrats de 10 jours pendant la saison, et uniquement en cas de blessure. Le deuxième contrat de l’imposante attaquante était sur le point de se terminer et elle ne semblait plus voir la lumière au bout du tunnel.

«C’est un rêve d’enfance. Je suis vraiment heureuse et vraiment soulagée. C’était beaucoup de stress de ne pas savoir où je jouerais ou ce qui se passerait. Ça me rongeait un peu», a admis Dubois.

Ses coéquipières et elle revenaient d’un match devant une foule record de 19 285 spectateurs à Toronto lorsque Danièle Sauvageau, la directrice générale du club montréalais, l’a appelée pour lui annoncer qu’elle avait fait sa place comme joueuse régulière.

Dubois n’a pas caché qu’elle avait pleuré à chaudes larmes avec sa famille lorsqu’elle a appris la nouvelle. C’est un peu comme si la pression retombait et que ses efforts avaient finalement porté leurs fruits.

«Chaque jour, je pensais que ça ne fonctionnerait pas à Montréal. Tu te mets à douter de toi-même et à te demander ce que tu ne fais pas correctement, a-t-elle mentionné. Je joue au hockey parce que j’aime ça. Je ne pouvais pas arrêter de travailler et penser qu’un jour, j’allais y arriver. Je devais me faire confiance et passer au travers (de ça).»

Dubois a laissé sa marque dès son entrée dans la ligue, le 10 janvier à New York. Elle a inscrit son premier but en carrière lors d’un avantage numérique, alors qu’elle était installée devant le filet.

Depuis, l’entraîneuse Kori Cheverie n’a pas hésité à l’utiliser dans des situations bien spécifiques, dont l’avantage numérique. Dimanche après-midi, à la Place Bell, Dubois a commencé le match contre l’équipe du Minnesota au sein du quatrième trio, avant d’être mutée à l’aile de Marie-Philip Poulin. L’objectif était notamment de créer plus d’espace pour la joueuse vedette de Montréal.

«’Duby’ est prévisible, dans le bon sens du terme. Nous savons ce qu’elle va nous donner. Elle fonce au filet, elle n’a peur de rien, elle sort les rondelles du coin et elle crée des batailles. Quand je change les trios, les joueuses n’aiment pas toujours ça, mais Dubois répond souvent à l’appel. Elle a la personnalité pour le faire», a indiqué Cheverie.

On pourrait croire que la charpente de Dubois lui donne un avantage marqué par rapport aux autres joueuses, mais ce n’est pas aussi simple. Le jeu plus physique de la LPHF lui a toutefois permis d’avoir les coudées franches sur la patinoire et de jouer de façon physique.

«Les gens pensent que parce que tu es grande et costaude, les choses sont plus faciles, mais c’est le contraire. Je dois toujours être parmi les plus fortes et les plus rapides. C’est beaucoup de travail. Mais je suis heureuse d’avoir ce gabarit, parce que je peux en prendre avantage. Par le passé, je ne pouvais pas toujours utiliser mon corps, parce que j’étais pénalisée», a-t-elle noté.

Maintenant qu’elle n’a plus à se soucier de sa situation contractuelle, il sera intéressant de voir si Dubois aura un impact dans la course au premier rang impliquant l’équipe de Montréal. Celle-ci accuse actuellement un point de retard derrière le club du Minnesota, à l’approche de la mi-saison.