Carlos Alcaraz triomphe à Flushing Meadows et se hisse au premier rang mondial

NEW YORK — Carlos Alcaraz a utilisé sa combinaison de détermination et maturité pour défaire Casper Ruud 6-4, 2-6, 7-6 (1), 6-3 en finale des Internationaux de tennis des États-Unis, dimanche, et est devenu le plus jeune homme à décrocher le premier rang mondial.

«Je rêve à ça depuis que je suis enfant», a avoué Alcaraz, que certains pourraient encore considérer comme un enfant. «J’ai travaillé très, très fort pour ça. C’est difficile de parler en ce moment. J’ai beaucoup d’émotions.»

L’Espagnol prenait part à un huitième tournoi du Grand Chelem et une deuxième édition à Flushing Meadows. Il s’est toutefois fait étiqueter d’émule aux trois grandes vedettes du tennis du 21e siècle, soit Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic.

«Il fait partie de ses talents uniques qui arrivent de temps en temps dans le sport. Il semble être l’un de ceux-ci, a mentionné Ruud. On verra comment sa carrière évolue, mais tout va dans le bon sens.»

Il a démontré seulement quelques instants de faiblesses malgré avoir remporté trois matchs consécutifs en cinq manches pour atteindre la finale. Un tour de force qui n’avait pas été fait à New York lors des 30 dernières années.

Alcaraz a s’est rendu à la manche ultime contre le gagnant de l’édition de 2014, Marin Cilic, lors de la quatrième ronde. Le duel s’est conclu à 2h23. Mardi, sa confrontation en quarts de finale contre Jannik Sinner, qui a totalisé cinq heures et 15 minutes s’est terminé à 2h50. Finalement, vendredi, en demi-finales, Alcaraz a dû sauver une balle de match contre Frances Tiafoe.

«Tu dois tout laisser sur le court. Tu dois tout donner ce que tu as en toi. J’ai travaillé très, très fort pour obtenir ça, a mentionné Alcaraz. Ce n’est pas le temps d’être fatigué.»

Alcaraz a baissé pavillon lors du deuxième set et a fait face à deux balles de manche au troisième set, alors en retard 6-5. Il a toutefois effacé le déficit et a filé vers la victoire.

Alcaraz s’est imposé en trois heures et 20 minutes. Il a brillé avec 14 as, dont trois lors du jeu décisif.

Après sa victoire, il s’est dirigé vers les gradins pour enlacer son entraîneur Juan Carlos Ferrero, un ancien premier joueur mondial, qui a remporté les Internationaux de France en 2003 et qui a atteint la finale à Flushing Meadows la même année.

Il est le premier joueur de 19 ans et moins à remporter Internationaux de tennis des États-Unis depuis Pete Sampras en 1990 et le premier à gagner un tournoi du Grand Chelem depuis Nadal en 2005, lors des Internationaux de France.

Une autre façon d’illustrer la jeunesse d’Alacaraz : Le dernier homme à avoir remporté ce tournoi à sa première ou deuxième participation est Pancho Gonzalez en 1948, avant que les professionnels ne soient autorisés à participer.

Une rencontre lourde de conséquences

Le vainqueur du duel était assuré d’être au premier rang du classement de lundi ; le perdant était certain d’être deuxième.

«Carlos et moi savions pourquoi nous jouions. Nous savions ce qui était en jeu, a affirmé Ruud. Je pense que c’est approprié de dire que je suis déçu, bien sûr, de ne pas être numéro 1, mais être numéro 2, ce n’est pas trop mal non plus.»

Pour mettre le classement dans son contexte, il est utile de savoir que Djokovic n’a pas joué à Flushing Meadows ou aux Internationaux d’Australie cette année. Il ne pouvait pas entrer dans ces pays parce qu’il n’est pas vacciné contre la COVID-19.

Malgré son titre à Wimbledon, Djokovic n’a pas bénéficié d’aucun point pour le classement  puisque le All England Club a interdit les athlètes de la Russie et de la Biélorussie de participer en raison de l’invasion de l’Ukraine.

Quelles que soient les circonstances, il est plus que notable qu’Alcaraz soit le premier joueur masculin de 19 ans et moins à occuper la première place du classement mondial.

Personne d’autre ne l’a fait. Ni Nadal, ni Djokovic, ni Federer, ni Sampras. Personne.

Ruud, aussi une étoile montante

Ruud, un Norvégien de 23 ans, affiche maintenant un dossier de 0-2 en finale de tournois du Grand Chelem. Il a été sacré vice-champion à Roland-Garros, en juin, en raison d’un revers contre Nadal en finale.

Au moins, Ruud obtient le prix pour le meilleur esprit sportif. Il a concédé un point qu’il savait ne pas mériter. Ce point est survenu alors qu’il était mené 4-3 dans la première manche : il s’est précipité sur un amorti qui a rebondi deux fois avant que sa raquette ne touche la balle.

Le jeu s’est poursuivi, Alcaraz a hésité puis a raté sa réplique. Cependant Ruud a dit à l’arbitre ce qui s’était passé et a concédé le point à Alcaraz, qui, à l’instar de la foule, a salué le geste de son adversaire.