Alors que les Penguins retireront son chandail, Jagr dit être encore passionné
KLADNO, Tchéquie — La célèbre coupe de cheveux qui flotte au vent n’est plus. Il n’est plus aussi rapide qu’à l’époque. Malgré cela, la présence de Jaromir Jagr sur la patinoire commande le respect et rappelle ses exploits du passé dans la LNH.
Jagr, qui fêtera son 52e anniversaire jeudi, est reconnu pour son excellence en protection de rondelle, sa ténacité le long des rampes, la précision de ses passes et sa lecture de jeu impeccable. Et il l’a de nouveau démontré lors d’une récente séance d’entraînement avec le club de sa ville natale, Kladno, où il porte les chapeaux de joueur et de propriétaire.
À sa 36e saison en tant que joueur de hockey professionnel, Jagr a indiqué qu’il prendra une courte pause de ses obligations en ligue tchèque afin de se rendre à Pittsburgh, où sa légende est née et où son célèbre chandail no 68 sera retiré lors d’une cérémonie qui se déroulera dimanche.
Puis, il rentrera en République tchèque afin de se préparer au prochain match des Knights de Kladno, qui croupissent au dernier rang de la ligue tchèque après avoir connu une séquence de 17 défaites.
«Le plus difficile, c’est l’aspect physique du sport à mon âge, a dit Jagr dans un rare entretien accordé à l’Associated Press après une séance d’entraînement à Kladno. Si tu veux être en mesure de jouer dans un calibre comme celui-ci, tu dois te préparer, t’entraîner, et le processus de récupération après chaque match est beaucoup plus long.»
Il estime avoir une certaine responsabilité envers l’équipe, qui sera de toute évidence confrontée au processus de relégation en ligue tchèque, et c’est ce qui le motive à continuer.
«J’ai une responsabilité envers les partisans, une responsabilité envers cette ville, une responsabilité envers cette équipe, tout ça», a résumé Jagr, confortablement installé dans une loge perchée dans les hauteurs de l’amphithéâtre de Kladno qui a récemment été rénové.
«Pour moi, je vais me reposer sur la patinoire, je me détends, je laisse tous mes autres problèmes au vestiaire, a expliqué le colosse de six pieds trois pouces et 230 lb. À l’entraînement, je pense à autre chose et je me libère l’esprit des problèmes du quotidien.»
Le dévouement de Jagr impressionne ses coéquipiers des Knights.
«Il est toujours le dernier à quitter la patinoire à l’entraînement matinal, a souligné l’attaquant Jaromir Pytlik. Et quand j’arrive en après-midi, il est déjà sur place. Je suis certain qu’il dort à l’aréna.»
Michael Frolik, qui a joué huit matchs pour le Canadien en 2020-21 et qui est originaire de Kladno, a qualifié le dévouement de Jagr «d’incroyable».
«Il est l’un des plus grands joueurs de l’histoire, et sa présence permet aux plus jeunes d’apprendre l’éthique de travail, a noté Frolik. C’est étonnant de constater tout ce qu’il est encore en mesure de faire.»
Kladno, une ancienne ville minière d’environ 70 000 âmes située à l’ouest de la capitale tchèque, Prague, était jadis une puissance du hockey en Tchécoslovaquie. Plusieurs joueurs de Kladno ont percé les rangs de la LNH au fil des ans, dont les anciens joueurs du Canadien de Montréal Tomas Plekanec et Tomas Kaberle, entre autres.
Aucun d’entre eux n’a cependant atteint la renommée de Jagr, qui a gagné deux coupes Stanley avec Mario Lemieux chez les Penguins de Pittsburgh et qui a récolté plus de points que quiconque, sauf Wayne Gretzky, dans la LNH.
– Avec Will Graves, de l’Associated Press, à Pittsburgh, et La Presse Canadienne.