Qui sont les gens de la production au Parminou?
Ce texte a été écrit en partenariat avec
Savez-vous ce qu’ont en commun une maraîchère biologique et une artiste peintre semi-professionnelle? Embarquez dans la suite de ce tour guidé du Théâtre Parminou et vous le découvrirez!
Dans ma chronique du mois d’avril, je vous ai fait faire une visite virtuelle du Parminou, plus précisément du secteur de la mise en marché. Pour la suite de cette visite, je vous emmène là où travaillent celles qui manient les outils, des aiguilles aux tournevis. On entre toujours au son des tambours et des trompettes, ce n’est pas parce que c’est votre deuxième visite que la magie doit s’être dissipée et que nous devons cesser d’utiliser votre créativité!
Ah oui, n’oubliez pas de mettre votre masque, de laver vos mains et de signer le registre de visite. On respecte les règles sanitaires au Parminou, même s’il s’agit d’une visite imaginaire! Suivez-nous, on se dirige vers la gauche après l’entrée, dans un tout petit dédale de corridors.
On emprunte un petit labyrinthe pour arriver à l’atelier de couture. Si les deux compères conceptrices Cybel St-Pierre et Eve Lambert se partagent les tâches autant en création de costumes qu’en conception de décors, la fabrication des habits de scène est le domaine de prédilection d’Eve, sympathique brunette à la chevelure aussi généreuse que son large sourire. Formée au Collège Marie-Victorin en design de mode et en costumes de scène au Edinburgh College of Art, Eve a été conceptrice de costumes à son compte avant de prendre une pause du métier pour se consacrer à élever ses deux enfants (bientôt trois!) et à faire de l’agriculture biologique avec son conjoint.
Quand les tourtereaux ont décidé de revenir dans la région qui a vu naître Eve, elle s’est dit qu’elle mettait une croix sur sa carrière artistique. Que nenni lui répondit le destin! En novembre 2018, elle a postulé au Parminou, qui lui a ouvert grand ses portes. Son poste chez nous a permis à Eve d’élargir ses horizons en tant que scénographe, puisqu’elle a également appris à faire de la conception de décors. Grâce à la manière de fonctionner de la coopérative, qui prône le travail d’équipe, elle a pu apprendre de ses collègues les rudiments du métier de conceptrice de décors. Et hop, une corde de plus à l’arc de cette costumière-maraîchère-mère-conceptrice-de-décors!
On ressort par une des trois portes de l’atelier de couture pour pénétrer dans l’atelier de conception de décors, où Cybel St-Pierre, rayonnante trentenaire originaire de notre belle région, passe une bonne partie de son temps de travail, et ce, depuis les six dernières années. Après avoir fait des études au Conservatoire d’Art Dramatique de Québec en scénographie, elle a travaillé comme contractuelle dans le milieu des arts de la scène pendant quatre ans.
Le 400e de Québec, L’Opéra de Québec, Le Cirque du Soleil et plusieurs théâtres de Québec ont pu profiter de son esprit vif et créatif et de ses mains assurées et habiles. Mais l’appel de la famille était fort et Cybel et son conjoint, aussi originaire de la région de L’Érable, ont décidé de quitter la Capitale-Nationale pour rejoindre le reste de la famille en terre centricoise, afin que les deux marmots du couple puissent grandir dans la quiétude de la campagne, près des leurs. Travailler au Théâtre Parminou, c’est pousser l’ingéniosité à son maximum, puisqu’il y a parfois des contraintes techniques pointues à respecter pour des besoins de tournée. Parlez-en à Cybel, qui a dû concevoir un décor qui devait entrer dans… une poche de hockey, puisque le transport du décor et des comédiens vers le lieu du spectacle se faisait en motoneige!
La jeune scénographe doit la réussite de cet exploit digne du dernier niveau d’une partie endiablée de Tetris à sa grande expérience et à son esprit affuté, toujours prêt à résoudre des problèmes. Et quand on demande à cette boule d’énergie pourquoi elle a jeté son dévolu sur le Parminou plutôt que sur les autres institutions artistiques de la région, elle nous répond, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants, que c’est parce que son travail chez nous lui permet de toucher directement les gens, de changer leur vie, de les faire réfléchir et agir. Elle aime sentir que ses mains ont un pouvoir : celui de rendre le monde plus beau.
On pourrait penser que ces dames de la scénographie se tournent les pouces en ce moment, mais non! Certes, la diffusion des spectacles du Parminou est sur pause en ce moment, dû à la situation sanitaire, mais ça ne nous empêche pas de créer. Nous venons de terminer le laboratoire de création «Un cimetière qui marche», permettant de tester l’apport du numérique au théâtre. Avec la formule «en chair et en mots», l’équipe de création a également du pain sur la planche, puisque nous remodelons la scénographie de certains spectacles, pour permettre l’application d’une mise en scène très sobre permettant la distanciation sur la scène, afin de pouvoir aller dans les lieux de diffusion quand la situation sanitaire le permettra de nouveau.
Nous avons également touché à la conception vidéo pour pallier à l’interdiction de diffuser en personne certaines de nos commandes de créations cette année. Il n’y a pas à dire : l’automne est peut-être jaune-orange-rouge, mais il est tout sauf monotone au Parminou! Nos conceptrices ont de quoi occuper leur tête et leurs dix doigts pour un bon moment encore, avec des projets de créations qui entrent et qui n’attendent que la levée des mesures sanitaires pour être diffusés.
Il est temps de ressortir des locaux de conception pour se diriger vers la porte d’entrée. La même fanfare est en poste pour saluer notre départ, la même porte s’ouvre pour nous conduire dehors (lavez-vous les mains encore une fois, svp!). Reviendrez-vous pour la prochaine visite? Vous n’avez pas encore rencontré les membres de l’équipe artistique, ni de l’équipe de management, qui méritent tout autant d’être dévoilés au public!