Le courage de lutter, solidarité avec Marianne Fréchette

Depuis le mois de mars, Marianne Fréchette montre l’exemple de ce qu’il est possible de faire avec une bonne dose de courage et de détermination en faisant la grève de ses cours et en faisant son action devant l’hôtel de ville.

Le fait que la population se joigne à cette initiative et se l’approprie a quelque chose d’extrêmement vivifiant dans un contexte où l’inaction et le manque d’ambition sont synonymes de «pragmatisme» ou de «réalisme» pour les dirigeants et les dirigeantes. Il faut le dire haut et fort : la crise climatique est la plus grande menace qui pèse sur l’humanité à l’heure actuelle, rien de moins.

Heureusement qu’il y a encore la jeunesse pour voir clair dans le jeu de cette élite déconnectée qui fait de la chasse au voile sa priorité pendant que la maison est en feu. Heureusement également qu’il y a des moins jeunes qui croient encore qu’offrir un environnement viable aux prochaines générations constitue quelque chose comme un objectif minimum et un devoir collectif. Tenter d’opposer les jeunes idéalistes aux adultes réalistes c’est faire fi du fait que les mobilisations pour le climat à travers le monde sont menées de manière intergénérationnelle et solidaire. La couleur de peau, la langue, la religion, le genre et l’âge ne doivent plus constituer des barrières pour nous séparer. Notre mouvement est beau et fort de toute la diversité et sa puissance lui vient de cela.

De plus en plus, l’opposition entre ceux et celles qui croient qu’il faut agir dès maintenant pour le climat et les attentistes au pouvoir est en train de créer un contexte d’ébullition mondiale. La tension ressemble à celle qui précède un gros orage ou une tempête. Qu’elle vienne cette tempête! La politique des petits pas ne nous mène nulle part, il est temps qu’on le dise et qu’on agisse en conséquence. Respecter les cibles du GIEC est le seuil minimal et cela devrait être évident pour tout le monde. La communauté scientifique nous dit depuis des années qu’il faut changer de cap et rien n’est fait. Chaque année, nous accélérons vers le pire au lieu de prendre le taureau par les cornes.

Au moins, le réalisme est en train de changer de camp. Ce n’est pas pragmatique de laisser les pétrolières ruiner notre avenir et ce n’est certainement pas courageux de ne rien faire. Ce qui est réaliste aujourd’hui, c’est de faire rupture avec ce système qui est en train de nous asphyxier. Ce qui est pragmatique, c’est de cesser l’exploitation des hydrocarbures et d’effectuer une réelle transition écologique et économique. Le courage de personnes comme Marianne Fréchette ou Greta Thunberg doit nous inspirer. À Victoriaville, nous avons l’opportunité de joindre une mobilisation forte et de bâtir un mouvement qui puisse réellement porter fruit. Ne manquons pas notre chance et relevons nos manches, chaque vendredi nous avons l’occasion de faire un geste concret dans la bonne voie et c’est un rendez-vous important. Nous avons soif d’avenir et de solidarité, soyons réaliste et donnons-nous les moyens de jeter les bases d’une société verte et juste.

William Champigny-Fortier

Victoriaville