La Belle au bois dormant durable
Le danger de rester trop longtemps dans un berceau, c’est de s’y endormir. On le sait. Victoriaville serait-elle devenue la Belle au bois dormant durable? À lire le texte d’Alysée Lavallée-Imhof, cette semaine, on serait porté à le croire. Victoriaville semble vivre de ses rentes. Créer des écoparcs industriels ou faire la promotion de l’eau du robinet ne suffit plus.
Car se dire engagé dans le développement durable, c’est tout dire et ne rien dire. Le concept de «développement durable» s’est affadi, comme bien des concepts qui deviennent à la mode. Il est devenu un fourre-tout, une galvaude, une poutine. C’est une façon empreinte de rectitude politique pour parler de développement économique inclusif et vert. Mais d’abord et avant tout de développement économique. Une façon de rendre acceptable socialement la poursuite effrénée de la croissance économique à tout prix. Au mépris d’une réalité planétaire très platte (la réalité, non la planète) : la terre ne suffit plus à approvisionner sa population. La croissance démographique, les exploitations extensives des ressources, l’industrialisation polluante et plusieurs autres phénomènes exercent des pressions sur notre environnement. La crise climatique dont on ne cesse de parler comme la nouvelle apocalypse n’est qu’une facette de cette réalité. Tangible.
Il faut donner un coup de barre. Comme le capitaine du Titanic devant l’iceberg. En se souhaitant toutefois une fin plus heureuse. Il faut dépasser la notion de développement durable et procéder rapidement à une transition écologique en profondeur. Autrement dit, transformer notre rapport à notre environnement économique, social et naturel. Respecter la capacité de notre planète; respecter les autres espèces vivantes avec lesquelles nous la partageons. Mais il faut aussi faire montre de solidarité envers les autres membres de l’espèce humaine, hommes et femmes, du nord au sud, de l’Orient à l’Occident, des plus riches aux moins nantis. Une transition écologique en profondeur ne peut s’entreprendre sans une volonté de justice sociale.
Ce sont ces enjeux que nous porterons, celles et ceux qui prendront la rue le vendredi 27 septembre, à Victoriaville, comme ailleurs sur la planète. Soyons nombreuses et nombreux à quitter plus tôt le travail ou la classe, à accompagner nos enfants ou petits-enfants, à profiter de notre journée de congé, à accompagner nos employées et employés, ou nos élèves. Le 27 septembre sera un rassemblement historique. Il faut en être. En serez-vous?
Nous avons atteint une maturité collective. Sortons du berceau et marchons!
François Melançon
AGÉPA Centre-du-Québec