À la députée Karine Vallières : votre gaz dit «naturel» est un miroir aux alouettes
Vous annonciez le 21 juin le don de 2,6 millions à Énergir s.e.c. pour étendre le réseau de distribution du gaz «naturel» à Windsor. D’autres villes ont bénéficié de tels cadeaux alloués prestement et à 100%, afin d’agrémenter de «potentiels clients» de leur parc industriel.
Comment pouvez-vous prétendre réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à ce gaz dit «naturel» alors qu’il provient presque entièrement du gaz de schiste climaticide, à cause de ses émissions fugitives de méthane? Ces fuites issues des roches fracturées vont affecter plusieurs générations. C’est une des raisons majeures qui fait dire au GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) que le gaz «naturel» n’est pas une énergie de transition viable.
Votre gouvernement et les autres partis prônant le déploiement de nouvelles infrastructures dédiées aux énergies fossiles (une idée ridée), qui dérèglent encore plus le climat mondial, portent l’accentuation des désastres météorologiques, semant la détresse en maint endroit. Rien qu’au niveau du Canada, les catastrophes dues à cette consommation folle d’énergies carbonées nous coûtent déjà plusieurs milliards chaque année. Connaissez-vous un plombier galactique pour régler le thermostat de notre planète?
Ce qui est le plus indécent, Mme la députée Vallières, c’est que votre gouvernement ose utiliser le «Fonds vert», destiné à réduire les gaz à effet de serre du Québec, pour déployer ce gaz de schiste provenant de milliers de km et destructeur de son milieu d’extraction, au lieu de servir à la véritable transition énergétique de la province…
Qui profite véritablement de ces dizaines de millions octroyés sans contreparties? Énergir, c’est la nouvelle appellation de Gaz Métro, comptant quelque 140 lobbyistes à son service.
Dans un article d’André Boutiller datant de novembre 2010 et intitulé «La filière Caillé, Vandal, Charest du gaz de schiste», les jeux de portes tournantes entre Hydro-Québec et Gaz Métro sont dévoilés, dépossédant Hydro-Québec de sa filière «pétrole et gaz» après que celle-ci eut bénéficié de grasses finances. Les compagnies héritières québécoises telles que Pétrolia ou Junex sont maintenant avalées par des entreprises albertaines.
Votre déploiement accéléré du gaz dit « naturel » constitue non seulement un miroir aux alouettes destiné à quelques pigeons électoraux, mais de plus, dépossède le Québec d’innovations énergétiques indispensables au renouveau de notre société. Cette fragilité se prête aussi au boycott mondial des industries employant des énergies climaticides.
Sylvie Berthaud, porte-parole du Groupe Vigilance d’Ham : GROUVIDHAM