Port de Montréal: la grève partielle continue; pas d’autre médiation pour le moment
MONTRÉAL — La grève partielle de trois jours au port de Montréal se poursuivra pour une deuxième journée mardi, alors que le tribunal a rejeté la requête de l’Association des employeurs maritimes visant à l’empêcher.
La grève est partielle en ce sens qu’elle ne touche que deux terminaux de l’entreprise Termont, soit Viau et Maisonneuve, au port de Montréal.
Environ 320 des 1300 débardeurs, membres de la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ, se trouvent ainsi à exercer ce mandat de grève partielle d’une durée de trois jours.
La grève doit se poursuivre jusqu’à jeudi matin; le travail reprendra à 7h.
Entre-temps, les deux parties ont confirmé lundi qu’elles avaient été convoquées par le médiateur dimanche sans qu’il y ait eu de progrès. La grève a donc été déclenchée lundi matin à 7h. Et aucune autre rencontre de médiation n’est prévue pour le moment.
Lundi, la ministre fédérale des Transports, Anita Anand, a invité les parties à retourner à la table de négociation et à trouver un moyen de conclure une entente. «Le port de Montréal est essentiel à nos chaînes d’approvisionnement. Les parties doivent retourner à la table des négociations et faire le travail nécessaire pour parvenir à un accord. Je suis la situation de près avec mon collègue, le ministre du Travail Steven MacKinnon.»
Les négociations durent depuis un an; elles avaient débuté en septembre 2023. La convention collective est échue depuis le 31 décembre dernier.
Dimanche, l’Association des employeurs maritimes (AEM) s’est adressée au Conseil canadien des relations industrielles — le tribunal administratif spécialisé en droit du travail sur la scène fédérale — pour lui demander d’annuler l’avis de grève du syndicat et lui demander de déclarer que le syndicat avait contrevenu à son obligation de négocier de bonne foi.
L’Association des employeurs reprochait notamment au syndicat de viser Termont par son moyen de pression, alors qu’il n’est qu’un des employeurs membres de l’association et qu’il n’est pas la partie négociante face au syndicat.
Elle expliquait aussi que les amarreurs sur place «ne choisissent ni les terminaux ni les navires auprès desquels ils sont appelés à travailler. Les amarreurs en devoir ne peuvent choisir le travail qu’ils feront ni de ne pas travailler à Termont». Elle déplorait qu’en conséquence, elle «devra donc continuer de déployer des amarreurs, en leur versant leur rémunération, tandis que ceux-ci ont annoncé qu’ils refuseraient de faire la portion de leur travail qui concerne Termont».
Mais après avoir entendu la preuve, le Conseil canadien des relations industrielles a conclu que l’avis de grève était conforme au Code canadien du travail et qu’«aucun élément de preuve ne montre que le Syndicat a contrevenu à son obligation de négocier de bonne foi avec l’AEM».