N.-É.: les anciens gouvernements responsables de la crise du logement, selon Houston
HALIFAX — Les gouvernements libéraux et néo-démocrates précédents sont responsables de la crise du logement en Nouvelle-Écosse, a avancé mercredi le chef progressiste-conservateur, Tim Houston, en pleine campagne électorale, se vantant que le plan de son parti visant à construire davantage de logements porte ses fruits.
Tim Houston, qui brigue un second mandat de premier ministre, a affirmé que son gouvernement avait soutenu la construction de milliers de nouveaux logements, lors d’une déclaration faite dans un entrepôt d’Halifax, que les conservateurs ont transformé en permanence de campagne.
«Nous construisons plus, nous construisons plus vite… nous avons un plan qui fonctionne», a-t-il fait savoir aux journalistes, alors que l’accessibilité au logement est devenue l’un des principaux thèmes des élections du 26 novembre prochain.
La Nouvelle-Écosse traverse une crise du logement, car les gouvernements précédents n’ont pas réussi à construire suffisamment d’habitations, a indiqué le chef progressiste-conservateur. «J’aurais aimé que ces unités soient construites il y a cinq ans, 10 ans, 12 ans. Mais ce n’est pas le cas et nous essayons de rattraper notre retard.»
Avant l’arrivée au pouvoir des conservateurs de M. Houston en 2021, la Nouvelle-Écosse avait été gouvernée par une série d’administrations libérales et néo-démocrates. La dernière fois que les progressistes-conservateurs étaient au pouvoir remonte à 2009.
Avant l’année dernière, la province n’avait pas construit de nouveaux logements sociaux depuis les années 1990.
M. Houston a souligné que le plan de son gouvernement visant à soutenir la création de 41 200 nouveaux logements d’ici 2028 fonctionne. Le gouvernement a déjà fait plus de la moitié du chemin, a-t-il mentionné, avec plus de 26 000 nouveaux chantiers de construction en cours.
Interrogé sur le soutien aux locataires qui ont des baux à durée déterminée, le chef conservateur n’a pas voulu s’engager à apporter des changements au système de location existant, qui permet aux propriétaires de contourner le plafond de 5% des loyers en louant pour des durées déterminées.
«Certains propriétaires, grands et petits, ont fait valoir qu’il était nécessaire de recourir à des baux à durée déterminée», a déclaré M. Houston, donnant l’exemple d’un propriétaire qui travaille dans des logements de transition, où les baux à durée déterminée sont utilisés pour gérer des situations de vie temporaires.
«Il est clair que les baux à durée déterminée sont abusifs dans certains cas. Nous chercherons des moyens de soutenir et d’attraper ceux qui en abusent.»
Un sondage de la firme Narrative Research publié mercredi a placé les conservateurs en tête avec 44% des voix. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) est en deuxième position avec 28% et les libéraux en troisième position avec 24%. La firme a utilisé un échantillon probabiliste de 800 adultes néo-écossais, sondés entre le 4 et le 17 novembre 2024. Le sondage a une marge d’erreur de 3,5 points de pourcentage, 95 fois sur 100.
Les libéraux misent sur les promesses aux aînés
Pendant ce temps, le chef libéral de la Nouvelle-Écosse, Zach Churchill, a soutenu mercredi qu’il élaborerait une stratégie globale de logement pour les aînés si son parti était élu la semaine prochaine.
La stratégie proposée, qui fait partie de la plateforme précédemment annoncée par les libéraux, prévoit le développement de petites communautés piétonnières qui offrent des «soutiens au bien-être» aux aînés. La plateforme indique également qu’un gouvernement libéral travaillerait avec des organismes à but non lucratif pour garantir que des logements abordables soient disponibles pour les aînés.
De plus, M. Churchill veut faciliter le maintien des aînés en bonne santé dans leur maison plus longtemps.
«Nous augmenterons le financement des programmes qui aident les aînés à améliorer leur logement pour répondre à leurs besoins changeants, qu’il s’agisse d’ajouter une rampe ou d’élargir un couloir», a-t-il déclaré au siège social du Parti libéral, à Halifax. La plateforme prévoit de dépenser 5 millions $ sur quatre ans pour adapter les logements existants.
«Nos aînés ne se contentent pas d’attendre des soins de longue durée. Ils constituent la majeure partie de notre force bénévole. Ils permettent à de nombreuses organisations de services de continuer à fonctionner.»
Un gouvernement libéral réviserait également le système de taxe foncière, qui pénalise les aînés qui veulent déménager dans un logement plus petit, selon M. Churchill. Le chef libéral a déclaré en particulier que la taxe sur les transferts de propriété résidentielle devait être modifiée.
Les libéraux promettent aussi de doubler la subvention annuelle pour les soins aux aînés de la province à 1500 $ et d’élargir l’admissibilité à la subvention en augmentant le seuil de revenu annuel maximal des ménages de 45 000 $ à 50 000 $.
«Cela aidera à payer les dépenses essentielles, comme les réparations domiciliaires, les factures de téléphone et le transport», a indiqué M. Churchill.
Au cours des trois dernières années, 32 400 aînés en moyenne ont reçu la subvention actuelle de 750 $ par année. Le coût total du programme au cours du présent exercice financier devrait atteindre près de 27 millions $. Les changements proposés par les libéraux doubleraient plus que ce coût, qui atteindrait environ 59 millions $ par an.
De plus, le libéral promet de dépenser 10 millions $ supplémentaires par an pour améliorer les conditions de travail des aides à domicile, une mesure qui, selon les libéraux, contribuerait à éliminer la pénurie actuelle de personnel.
Une entente pour des médicaments gratuits
La cheffe du NPD, Claudia Chender, a annoncé mercredi qu’elle négocierait une entente avec Ottawa pour rendre gratuits les médicaments et les dispositifs contraceptifs sur ordonnance. Un gouvernement néo-démocrate tirerait rapidement parti du plan fédéral d’assurance-médicaments annoncé en mai, garantissant que les pilules contraceptives, les stérilets, les implants et les pilules du lendemain soient disponibles gratuitement, a-t-elle mentionné.
La Colombie-Britannique a mis en place un système de contraception gratuit l’année dernière, tandis que le Manitoba a récemment signé une entente avec Ottawa qui a permis de couvrir les médicaments et les dispositifs contraceptifs dans leurs régimes d’assurance-médicaments.
«Il y a de l’argent fédéral sur la table. Cela peut facilement être fait», a fait valoir Mme Chender lors d’une conférence de presse, mercredi. «Les femmes et les personnes de diverses identités de genre n’auront plus à s’inquiéter de payer pour préserver leur liberté de procréation.»
Les contraceptifs oraux coûtent actuellement environ 25 $ par paquet, soit 300 $ par an. Les dispositifs intra-utérins, qui sont efficaces pendant environ cinq ans, coûtent près de 500 $ l’unité, selon le site web de Santé Canada.
Mme Chender a également avancé que son parti élargirait les services de sages-femmes, leur permettant de prescrire du Mifegymiso – parfois appelé la pilule abortive.
– Avec des informations de Michael MacDonald et Michael Tutton