Les gardiens de la sablière (d’Arthabaska) 

Ce matin, je me suis éveillé en pensant «aux gardiens de la sablière» car il y aura une réunion lundi prochain, à ce sujet, au centre communautaire d’Arthabaska (18 h 30).  

En fait j’avais rêvé avoir marché dans la sablière, avec Suzor Côté, en 1901. Assis sous un arbre, un gros bois blanc, il venait de terminer un tableau sur la sablière et il me le montrait. Il disait qu’il l’avait fait sur suggestion de son ami Wilfrid Laurier, alors qu’il marchait avec lui, sur le bord de la rivière Nicolet, alors qu’ils admiraient des canards Colvert qui nageaient paisiblement dans l’eau. 

Moi je lui disais de ne pas s’inquiéter pour l’avenir car à mon époque, il y avait des gardiens de la sablière pour protéger ce que lui et Laurier trouvaient beau de ce territoire enclavé entre les terres des frères, la rivière et les rues d’Arthabaska. Comme il y en avait eu depuis 1901. 

De ces gardiens, il y avait un comité de citoyens et de citoyennes, dont je lui mentionnais des prénoms, des gens bien décidés à préserver l’écosystème de cette proportion de territoire de la ville de Victoriaville, mais qui du temps de Suzor Côté se nommait Arthabaska. J’ajoutais : une chance qu’à mon époque aussi, des gens savent se tenir debout pour préserver l’environnement et qui ne font pas que s’opposer, mais pensent aussi «avenir» de la flore et la faune aux environs de la dite sablière. 

«Mais oui, lui disais-je, il y a aussi, dans ces gardiens, des conseillers et conseillères municipaux, des gens, qui à l’image du conseil municipal de 1967 et qui avaient pensé ce qui est devenu le magnifique parc «Terre-des-Jeunes», des conseillers, qui avaient vraiment le souci de continuer à faire de notre ville de 2025, le berceau du développement durable». Oui, avais-je continué : «en 2025, on ne fait pas que bloquer les rondelles, on provoque des revirements de jeu». 

Dans mon rêve, il y avait un autre gardien : un promoteur qui avait d’abord vu la sablière comme un lieu immobilier, et qui ayant écouté les citoyennes et citoyens, les élus aussi, avait décidé de transformer la sablière en parc Fleuri. Ceci à l’image des jardins du Métis. Il avait cependant conservé la butte de sable, sur laquelle j’avais vu des enfants glisser, comme on voyait aux dunes de Tadoussac. Puisqu’on était à l’été 2025, les canards étaient revenus et leurs petits nageaient allégrement dans les zones d’eau des marécages, tout près. 

À la fin, Suzor Côté me demandait le nom de la sablière. Mais il avait deviné . Un grand concours l’avait désigné «les jardins Suzor Côté». Et il disait : «Bravo aux gardiens de la sablière!». 

 

Henri-Paul Labonté citoyen retraité de Victoriaville-Arthabaska (ayant participé au début de l’aménagement du parc Terre-des-Jeunes en 1967)