La Ville de Victoriaville a une responsabilité envers les femmes
C’est avec soulagement que la Maison des femmes des Bois-Francs a appris que la Ville de Victoriaville a fait marche arrière concernant la présentation d’un spectacle gratuit d’Éric Lapointe.
L’équipe de la Maison des femmes des Bois-Francs salue cette décision et l’écoute dont ont fait preuve les élus municipaux. Ce dialogue ouvert a permis de constater, une fois de plus, toute la pertinence et la nécessité du travail accompli par la Maison des femmes des Bois-Francs. Présent et enraciné dans sa communauté depuis bientôt 43 ans, l’organisme a pour mission l’amélioration de la condition féminine dans son ensemble. Nous dénonçons les violences sous toutes leurs formes, de même que l’invisibilisation des femmes qui en sont victimes.
Nous croyons que la Ville de Victoriaville a une responsabilité envers les femmes de sa communauté. Plus que jamais, son engagement est nécessaire pour contrer la banalisation de la violence envers les femmes. C’est pourquoi nous aspirons à la mise en place d’une politique municipale tenant compte de la condition féminine.
Les femmes sont des agentes de transformation sociale dans leur communauté. Elles peuvent changer les mentalités pour remettre en question les fondements et les structures de notre société qui maintiennent les inégalités entre les hommes et les femmes. Cette politique ne pourrait que bonifier les politiques d’inclusion déjà existantes. Nous invitons les élus à la recherche de solutions collectives.
Nous voulons aussi porter à leur attention qu’une des violences faites aux femmes est leur faible représentativité dans plusieurs secteurs de la société, comme les sphères politiques, décisionnelles, lors de grands événements publics, etc. Si on ne s’adresse pas à elles et qu’elles ne sont pas représentées dans toutes les sphères de la société, comment peuvent-elles s’imaginer y avoir leur place? Que souhaitons-nous pour les femmes de notre communauté? Elles sont nos filles, nos soeurs, nos mères, nos tantes et nos amies. Elles sont des citoyennes actives et, collectivement, nous avons le devoir de favoriser leur prise de parole dans les enjeux qui les concernent.
Nous croyons qu’il est primordial que chaque femme ait la place de réaliser son plein potentiel, et ce, en toute sécurité et en tout respect. Pour ce faire, nous devons prendre en considération les angles morts qui freinent cette représentativité. À titre d’exemple, nous avons observé, au fil des années, que les têtes d’affiche des spectacles gratuits de la ville de Victoriaville sont des artistes masculins. Pourtant, il existe d’innombrables artistes féminines de grand talent. Nous invitons la Municipalité à considérer ce point.
Invisibiliser le vécu et les expériences des femmes en dit long sur notre communauté. Mettre en lumière ses enjeux, c’est se donner l’espace de questionner, puis transformer cette même communauté ENSEMBLE.
Suzanne Labrie,
Coordonnatrice de la Maison des femmes des Bois-Francs