Les cours d’éducation à la sexualité plus importants que jamais!

Nul ne peut désormais ignorer les nombreuses révélations-chocs qui sont survenues au cours des dernières semaines, portant de sérieuses allégations d’agressions sexuelles et de harcèlement à l’endroit de personnalités connues au Québec.

Les gestes qui leur sont reprochés ne sont pas sans rappeler ceux de l’affaire Weinstein aux États-Unis, où le fameux mot clic #moiaussi a entraîné un mouvement de dénonciation mondiale qui s’est propagé jusque dans notre propre «star-système».

La commotion est telle que le retour des cours d’éducation à la sexualité au secondaire est soudainement redevenu un enjeu d’actualité pour les différents paliers gouvernementaux. Cependant, bien qu’ils s’entendent tous pour dire que la réintroduction de ces notions est essentielle, encore faut-il qu’elles soient transmises par des individus formés adéquatement et que, bien entendu, le financement corresponde aux besoins qui ont été exprimés.

En d’autres mots, il paraît primordial que les différentes instances gouvernementales prennent les mesures qui s’imposent afin de remédier au manque en matière d’éducation à la sexualité chez les jeunes. C’est par rapport à cette question que le Bureau local d’intervention traitant du sida (BLITS) tient à se positionner.

Le BLITS croit que la réintroduction des cours à la sexualité, au niveau scolaire, est non seulement nécessaire, mais urgente. Comment en arrivons-nous à cette conclusion ?

L’école correspond au lieu le plus approprié pour rejoindre les jeunes, puisqu’ils la fréquentent toute en théorie.

Les interventions, animations et observations faites auprès des jeunes par les intervenantes du BLITS, jusqu’à maintenant, nous ont permis de constater que les notions liées au consentement, au consensus, au respect et à la communication dans les relations sexuelles n’étaient pas aussi claires que ce que ces derniers croyaient.

Les interventions dans les écoles permettraient d’aller valider la perception qu’ont les jeunes de leur sexualité et d’investiguer sur la facilité de la communication, ainsi que sur les notions de consensus et de plaisir que les jeunes estiment détenir dans leurs relations interpersonnelles et sexuelles.

La mise en place d’espaces de discussions, d’échanges ainsi que la diffusion d’information en milieu scolaire permettraient d’outiller les jeunes afin qu’ils développent des comportements sexuels basés sur la santé sexuelle, incluant donc le plaisir, le consensus et la sécurité.

En conclusion, nous estimions qu’il était de notre devoir de se prononcer sur ce sujet puisque la prévention en santé sexuelle fait partie intégrante de notre champ d’action.

Le BLITS intervient déjà sur le terrain auprès des jeunes depuis quelques années avec l’approche de l’empowerment, ce qui nous a permis de développer des outils, des stratégies d’intervention et donc, une expertise, afin d’interagir avec cette clientèle.

Seulement une question demeure… À quand l’engagement financier des instances gouvernementales pour répondre à nos préoccupations premières concernant cet enjeu de société ?

 

Les intervenantes du BLITS