Un 350e titre pour Alain M. Bergeron

LITTÉRATURE. La rentrée littéraire 2024 est celle qui marque la publication du 350e livre de l’auteur jeunesse victoriavillois Alain M. Bergeron.

Le poids lourd de la littérature jeunesse (peut-être répétitif comme jeu de mots, mais toujours actuel) vient en effet de publier à la Courte Échelle « L’affaire Buddy Bussières » qu’il cosigne avec François Gravel, Johanne Mercier et Martine Latulippe. Un livre écrit à huit mains donc, mais à tour de rôle. Une façon de travailler qui plait bien à Alain. 

Après avoir établi un plan grossier, chacun écrit un bout de l’histoire qui est ensuite transmise au prochain. « Des fois on se surprend les uns les autres », explique-t-il en entrevue téléphonique. Pour le quatuor, il s’agit d’une 16e publication commune, mais la première du côté de la Courte Échelle. « Et nous sommes à écrire le deuxième tome », annonce-t-il. Ce travail d’équipe apporte beaucoup de satisfaction aux quatre écrivains qui cumulent ensemble près de 800 livres. « Nous avons beaucoup de plaisir à travailler ensemble », confie Alain.

Ce livre, parfait pour l’Halloween, raconte la disparition d’Oscar, le squelette du local de sciences de l’école secondaire. « A-t-il décidé de voler de ses propres os? Ou ses os ont-ils été volés? Si c’est le cas, par qui? Comment? Pourquoi?

C’est ce que voudrait bien savoir la directrice adjointe, grande amatrice de romans policiers. Pendant qu’elle lance son enquête, les coupables font des pieds et des mains pour masquer leur délit, ce qui, avouons-le, se révèle être un véritable casse-tête », décrit le résumé.

Savais-tu

L’automne annonce aussi la publication du 83e « Savais-tu? » qui porte cette fois sur les narvals. Cette série, devenue un classique de la littérature jeunesse, connaît du succès auprès du lectorat qui attend toujours les deux publications annuelles. Alain, qui travaille cette série avec un autre artiste de la région, Samuel Parent (illustrations et blagues) ainsi que Michel Quintin (recherche), annonce pour 2025 les deux prochains titres qui traiteront des sauterelles et des chimpanzés. À cette série, il faut ajouter un « Savais-tu? » en couleur, d’un format plus grand, mettant en vedette les baleines bleues. 

Il faut ajouter à la liste le sixième livre de la série « Fous du hockey », publié chez Auzou et qui s’intitule « Le camp d’entrainement ». Dans celui-ci, les lecteurs remarqueront que l’entraîneure de l’équipe de Thomas Clark est une fille de Victoriaville qui existe véritablement. En effet, l’auteur a voulu intégrer Léa-Rose Couture, une joueuse de hockey qui a beaucoup de talent, comme il le dit lui-même, dans cette histoire. Bien entendu avant, il a pris la peine de communiquer avec ses parents afin de demander la permission d’utiliser son identité. À la fin du mois d’août, il a pris la peine d’aller lui porter une copie en main propre, ce qui a bien touché la jeune fille et sa famille. Alain a fait cela à quelques reprises justement dans cette série, Thomas Clark étant un véritable petit garçon qu’il a rencontré lors de ses visites scolaires. Bien que cela demande davantage de travail de recherche notamment, il apprécie de mettre de véritables visages sur certains personnages. « C’est plus facile lorsque je les imagine », admet-il.

Aussi

Le 22 octobre, c’est un album pour premiers lecteurs intitulé « Mais où est passé notre bonhomme de neige? » qui sera publié chez Québec Amérique. « Un matin de mars, le bonhomme de neige d’Arthur et Myrtille a disparu! Aurait-il fondu? Non, il a remporté un concours pour visiter des contrées nordiques! Tout au long de l’année, il fait parvenir aux jumeaux des cartes postales de son périple qui leur apprennent des choses étonnantes sur les régions les plus glaciales! Reviendra-t-il à la maison quand le temps sera plus froid? » Une belle façon de découvrir la lecture et des pays nordiques en même temps grâce à la plume de l’auteur jeunesse réputé.

Et « L’arbre de joie »

Le mois de novembre marquera le 25e anniversaire de la publication de « L’arbre de joie ». Alain M. Bergeron rappelle que cette histoire est née pour commencer d’un texte de conférence de presse (on se souvient qu’il était alors journaliste à La Nouvelle Union), marquant l’arrivée d’un nouvel événement, du même nom dans la région. « Le texte est devenu un conte de Noël pour le journal et en 1999 il y a eu la première parution du roman jeunesse », se souvient-il. 

Une nouvelle adaptation a été éditée en 2013, avec illustrations et un CD narrant l’histoire (avec la voix de Pierre Verville) et pour souligner le 25e, c’est un album pour enfants qui verra le jour sous peu. « Le récit est plus court et s’adresse aux 6-8 ans. J’ai aussi changé les prénoms pour qu’ils soient plus actuels », précise l’auteur.

À ce jour, de nombreuses écoles où le livre a été lu ont emprunté et adapté le concept de l’arbre de joie. « Et c’est ce que je souhaitais », insiste-t-il. D’autres organismes ont également emboîté le pas, ce qui fait qu’au-delà de 2000 enfants ont reçu un cadeau à Noël grâce à ce concept qui provient de Victoriaville. « C’est une des choses dont je suis le plus fier », exprime-t-il.  

Cadence

Bien que le nombre de livres signés Alain M. Bergeron est assez impressionnant pour l’automne, il marque un certain ralentissement comparativement aux années précédentes pour l’auteur jeunesse. Ce dernier explique que la cadence a ralenti même s’il a toujours une foule d’idées de livres à écrire. Il a toujours le feu sacré de l’écriture, mais également le souci de demeurer pertinent auprès de ses lecteurs. On comprend également que la cadence des deux dernières décennies est difficile à maintenir et cela n’a jamais été dans ses objectifs que d’écrire un certain nombre de livres. 

Il a encore beaucoup de pain sur la planche et de livres à sortir. Pas question de retraite pour celui qui vient de fêter son 67e anniversaire. Il ne fait que cibler davantage les projets auxquels il participe et prend du temps pour lui, notamment pour voyager. Cette sagesse lui est apparue après la publication de « Les derniers des Asahis », publié le printemps dernier et qui lui a demandé cinq années de recherche et d’écriture. Alain M. Bergeron est toujours un écrivain heureux d’avoir l’opportunité de faire lire les jeunes, et ce, grâce à différentes collections publiées chez plusieurs éditeurs.