Parc éolien Broughton : la MRC de L’Érable adopte son règlement d’emprunt
La MRC de L’Érable a adopté, en séance extraordinaire, un règlement d’emprunt d’un montant de 45 millions $ qui servira au financement de la construction et de l’exploitation du Parc éolien Broughton dans la MRC des Appalaches.
La MRC de L’Érable est actionnaire et partenaire dans ce projet avec la MRC des Appalaches via une régie intermunicipale de même qu’avec le Conseil des Abénakis d’Odanak et le Conseil des Abénakis de Wôlinak ainsi qu’avec la firme Pattern Renewable Holdings Canada 2 ULC qui assumera la moitié des coûts de cet investissement estimé à 478 millions $.
Le projet développé par la firme Pattern serait composé d’environ 23 éoliennes d’une puissance de 150 MW et implanté sur le territoire des municipalités locales de Saint-Pierre-de-Broughton, Sacré-Cœur-de-Jésus et Thetford Mines, dans la MRC des Appalaches. Ce projet a été retenu dans le cadre du récent appel d’offres de 1500 mégawatts d’énergie lancé par Hydro-Québec.
« C’est la première fois que la MRC de L’Érable a l’occasion de se lancer dans un projet d’une telle ampleur. Je n’ai jamais connu ça », a fait savoir le préfet Gilles Fortier mentionnant qu’il faut le prendre comme un investissement qui s’autofinance et qui rapportera des bénéfices.
M. Fortier se dit toujours convaincu que la MRC de L’Érable a tout à gagner en participant financièrement au Projet éolien Broughton en tant que partenaire communautaire. « C’est toute une opportunité qui s’ouvre à notre MRC et nos Municipalités de pouvoir diversifier leurs revenus tout en participant à la transition énergétique. »
En s’impliquant dans le projet du Parc éolien Broughton, la MRC de L’Érable répond ainsi favorablement à la demande du gouvernement du Québec qui avait appelé les Municipalités et MRC du Québec à s’impliquer dans des projets énergétiques, notamment dans l’éolien. La MRC de L’Érable tenait à faire partie de celles qui investissent dans de tels projets, qu’il y en ait ou non sur son territoire.
« Ce ne sont pas toutes les régions qui ont eu cette chance », a laissé savoir M. Fortier faisant référence à la région de l’Abitibi-Témiscamingue qui a dû mettre ses projets sur la glace, faute de ligne de transport pour l’électricité.
« Avec les investissements qu’elles doivent faire, les Municipalités, qui pensent être en mesure de financer tous leurs projets en se basant uniquement sur les revenus de l’impôt foncier, vont un jour frapper un mur », ajoute le préfet de la MRC de L’Érable.
Le directeur général de la MRC de L’Érable, Raphaël Teyssier, estime que cet investissement pourrait représenter pour la région de L’Érable plus de 2 millions $ en redevances annuelles totales nettes, et ce, pour toute la période de mise en service prévue à compter de 2030 et sur une période de 30 ans. « Ce montant pourra cependant varier selon le nombre d’éoliennes qui seront installées ou être influencé par une explosion des taux d’intérêt par exemple. »
« Nous souhaitions être proactifs de la transition énergétique et ce projet nous permet en plus d’obtenir des retombées économiques concrètes qui vont permettre à la région d’investir dans des projets porteurs pour son avenir », d’ajouter M. Teyssier.
Pour ce qui est de la distribution des revenus, le DG a mentionné que la MRC aura à faire des choix en temps et lieu. « C’est le secteur politique qui aura à débattre de cette question. Toutes les options sont sur la table. La MRC pourrait s’en servir pour des projets régionaux ou en céder la totalité ou une partie aux Municipalités pour leurs propres projets. »
Les retombées économiques anticipées pour sa voisine, la MRC des Appalaches, seront supérieures à celles de la MRC de L’Érable puisque le projet sera bâti sur son territoire. « Il y a des revenus supplémentaires qui s’ajoutent pour les Municipalités et les propriétaires fonciers qui accueillent des éoliennes », mentionne M. Teyssier.
Plusieurs étapes restent à franchir avant la production des premiers mégawatts. Il y aura d’abord la signature de l’entente avec Hydro-Québec pour officialiser le tout et le projet cheminera avec le processus d’études environnementales et de consultation auprès du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement et la Commission de protection du territoire agricole du Québec avant que ne puissent être délivrés les permis de construction municipaux. Des séances d’information participatives seront également tenues auprès des citoyens.