L’ambulancier François Biron passe le flambeau
Après 35 ans de carrière comme paramédic dans la région de L’Érable, François Biron, un ambulancier de la station Dessercom de Plessisville, tire sa révérence. L’homme de 55 ans demeurera toutefois actif puisqu’il continuera d’agir à titre de directeur de funérailles pour le complexe François-M. Rousseau à Plessisville qui appartenait autrefois à son grand-père.
Le nouveau retraité est une personnalité bien connue dans le milieu en raison de ses nombreuses implications bénévoles au fil des années. Originaire de Beauport, François a amorcé sa carrière d’ambulancier à Plessisville le 27 décembre 1989 après avoir complété une formation de 150 heures à Trois-Rivières. « Dans ces années-là, ça ne prenait pas un diplôme collégial, une formation de base suffisait. J’ai cependant été appelé, au fil de ma carrière, à suivre diverses formations de mise à niveau. Je les ai toujours suivies pour offrir un service à la hauteur et par respect pour les gens. »
Menant deux carrières de front, il confie que les nouvelles formations à suivre sont devenues de plus en plus exigeantes avec le temps. « C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de prendre ma retraite de ma carrière de paramédic. Je ne me sentais plus capable de faire les deux. J’ai choisi de continuer comme directeur de funérailles. »
Servir les gens : une vocation
Sa vocation à vouloir servir les gens s’est manifestée très tôt dans sa vie, influencée par son environnement familial. « Mon grand-père (François-Marie Rousseau) était au salon funéraire quand ma mère a accouché de moi. En grandissant, j’ai toujours voulu devenir ambulancier ou directeur de funérailles. J’ai été privilégié, car j’ai pu exercer ces deux métiers que je chérissais en même temps. »
Son oncle Denis Rousseau (qui possédait les ambulances et le complexe funéraire à ce moment) et sa tante Hélène Fontaine ont contribué à son arrivée à Plessisville alors que ce sont eux qui lui avaient donné l’opportunité de suivre sa formation d’ambulancier. « Je m’étais dit que je resterais ici un an ou deux par reconnaissance à leur égard. Pourtant, 35 ans plus tard, je suis encore là », souligne-t-il avec émotion lui qui est considéré aujourd’hui comme un pilier de la communauté.
Il travailla donc comme ambulancier à temps plein et au salon funéraire à temps partiel. « C’était commun dans ce temps-là de cumuler les deux fonctions. Je pouvais faire une intervention en ambulance le matin puis être responsable d’une cérémonie funéraire l’après-midi » explique-t-il.
La compassion et le dévouement envers les gens ont toujours été au cœur de son travail. Au terme de ces 35 ans comme paramédic, François retire une grande fierté d’avoir pu aider tant de gens. « C’est ça, mon accomplissement : avoir aidé les gens et leur avoir apporté du réconfort « , résume-t-il. « C’est plaisant d’entrer dans une maison et d’entendre : ah, c’est François, on est correct! Ça, c’est ma plus belle récompense. »
« Les gens ici, ils m’ont aimé. Ils me l’ont aussi prouvé… (PAUSE) lors du décès accidentel de mes proches (son père, sa sœur et un oncle). Le salon funéraire était plein de monde qui m’aimait », souligne-t-il avec des trémolos dans la voix. « J’ai compris que c’était ici ma famille, à Plessisville. »
Pour lui, chaque intervention comme ambulancier a compté. Il se remémore les moments passés avec la communauté, les échanges et cette reconnaissance précieuse qui l’a accompagné tout au long de sa carrière. « Je suis intervenu avec mes collègues sur de nombreux événements, mais je souhaite plutôt qu’on se souvienne que la beauté du métier d’ambulancier, c’est d’aider les gens », a-t-il répété. « Et ils en ont bien besoin et de plus en plus. »
Les sacrifices d’une vie dédiée aux autres
François admet que sa carrière n’a pas toujours été facile pour sa vie familiale. « J’ai une femme incroyable, Édith, qui a supporté toutes ces années de services et de gardes. Nos deux fils, Jeason et Jordan, ont grandi avec un père souvent absent lors des fêtes et de leurs tournois de hockey. Édith s’est occupée de tout, elle est vraiment la raison pour laquelle j’ai pu faire les deux métiers aussi longtemps. » Le couple compte aujourd’hui trois petits-enfants qui sont leur rayon de soleil.
Ses collègues ambulanciers et patrons de l’entreprise Dessercom étaient sur place jeudi après-midi pour l’accueillir à la caserne ambulancière de Plessisville de même que les membres de sa famille à l’occasion de son dernier quart de travail. « Ici, c’est ma famille, je vous remercie tous », leur a-t-il lancé réussissant difficilement à contenir ses émotions.
François Biron est connu pour son implication bénévole dans le milieu alors qu’il s’est occupé du hockey junior pendant 30 ans. Il a également agi à titre de président d’honneur pour diverses fondations. « J’avais délaissé quelque peu mon implication bénévole au cours des dernières années. Je sais que le Centre funéraire a de beaux projets qui s’en viennent et pour lesquels je serai appelé à contribuer, mais je sais au fond de moi que je ne ferme pas la porte à m’impliquer à nouveau dans ma communauté », affirme celui qui remercie le bon Dieu de l’avoir gardé en forme. « Je pense que cela relève du fait d’avoir toujours aimé ma job, mes jobs. »