La SAQ prolonge son bail au centre-ville de Victo
La succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ) demeurera au centre-ville pour deux ans de plus, au moins jusqu’en octobre 2027, annonce la société d’État après une nouvelle analyse du dossier.
Aucun appel d’offres ne sera publié, il n’est donc plus question de lorgner du côté de la rue de l’Aqueduc. Une rencontre tenue en octobre entre les parties aura donc porté fruit, une rencontre où la Ville a fourni aux représentants de la SAQ de l’information, de la documentation sur sa vision du développement du centre-ville, sur les actions déjà posées et les projets à venir, comme l’implantation d’un hôtel et des projets d’habitation. Ce qui a mené la SAQ à réfléchir à la situation et à effectuer une nouvelle analyse.
« Le maire (Antoine Tardif) et son équipe ont donc démontré qu’ils avaient déjà mis en place quelques actions, mais qu’ils mettaient aussi en marche des actions supplémentaires de densification du territoire et des ajouts d’offres de services complémentaires à nos propres produits », a indiqué Lilli Prud’homme, directrice du développement immobilier à la SAQ, en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.
Cette volte-face de la SAQ s’explique par une situation différente de celle observée au début 2022. « Dans l’étude que nous avions réalisée et que nous avons présentée au maire en juin, nos indicateurs étaient tous au rouge et montraient qu’on rejoignait moins bien une portion de la population de Victoriaville », a précisé Mme Prud’homme.
La SAQ, explique-t-elle, effectue des études de localisation pour s’assurer d’être pertinente pour sa clientèle et ainsi de mener à bien sa mission de desservir l’ensemble de la population du Québec. « Quand on fait nos études de localisation de succursales, on regarde plusieurs aspects et indicateurs clients. Et lors de notre rencontre d’octobre, plusieurs éléments nous ont fait réfléchir », a reconnu la directrice du développement immobilier.
Lilli Prud’homme cite en exemple le stationnement gratuit au centre-ville pour les visites de moins de deux heures, toute la réglementation mise en place en lien avec le transport actif, l’intégration de l’offre de Communauto et tout le support apporté aux commerçants pour des rénovations.
« Il y a aussi tout le changement de réglementation sur la hauteur des bâtiments au centre-ville qui permet tout à coup d’accueillir différents projets qui vont augmenter la densification au centre-ville et qui amèneront de nouveaux citoyens sur place. C’est une information que nous ne possédions pas auparavant », a confié Mme Prud’homme.
L’ajout possible d’une offre alimentaire réjouit aussi la SAQ. « La SAQ est aussi un produit alimentaire. Nos clients recherchent beaucoup la complémentarité. Quand ils font leur épicerie, ils arrêtent à la SAQ. Nous souhaitons être pertinents pour les clients. On recherche cette complémentarité au niveau des pôles commerciaux où on se positionne. Dans ce cas-ci, en ayant un potentiel d’offre alimentaire, ça devient très intéressant », a fait valoir la représentante de la SAQ.
L’analyse de la SAQ tient aussi compte du taux d’inoccupation des commerces qui a chuté considérablement passant de 16% à 5%. « Cela témoigne d’une vitalité », a observé Lilli Prud’homme.
Ainsi donc, la nouvelle analyse a révélé que les indicateurs étaient passés du rouge au jaune. « Cela nous a fait comprendre qu’il y avait déjà eu des changements. Et comme le maire et son équipe consacrent énormément d’énergie à revitaliser le centre-ville, qu’ils investissent et mettent en place les conditions gagnantes avec des réglementations permettant de favoriser sa densification, la SAQ a pris la décision de donner la chance à l’équipe du maire de concrétiser ces projets pour ensuite réévaluer le positionnement de son point de vente au centre-ville », a fait savoir la directrice du développement immobilier, disant espérer que les indicateurs soient verts lors de la prochaine analyse en 2026,
« La prolongation de deux ans de notre bail donnera le temps au maire et à son équipe de fournir les autorisations nécessaires aux promoteurs pour la concrétisation des différents projets. On veut s’assurer de participer aux conditions gagnantes pour contribuer à la mise en place des différents projets. Et nous verrons leur incidence sur le comportement de nos clients et sur la pertinence de notre succursale au centre-ville », a indiqué Lilli Prud’homme.
Avec des indicateurs « au vert » lors de la prochaine analyse, c’est un bail à long terme que signerait la SAQ. « Nos baux sont de 10 ans. Voilà pourquoi on ne prend pas une telle décision à la légère. Signer un bail pour une longue durée représente des frais importants, on veut s’assurer d’avoir les bonnes conditions », a conclu Mme Prud’homme.