La Ferme Somerset de Plessisville vise la construction d’une usine de biométhanisation pour 2027

Propriété d’Yvon Guérard et située dans le 9e rang Ouest à Plessisville, la Ferme Somerset a entrepris des démarches visant la construction d’une usine de biométhanisation sur ses terres, un projet qui pourrait nécessiter un investissement d’entre 30 à 40 millions $.
 

Le projet est encore embryonnaire alors que l’entreprise est à préparer une étude de préfaisabilité. « La Ferme Somerset agira à titre de promoteur du projet, mais nous voulons inclure d’autres producteurs dans l’actionnariat. Il s’agira d’un projet collectif », souligne le fils du propriétaire, Samuel Guérard, qui pilote le dossier.

La Ferme Somerset désire valoriser les matières résiduelles fertilisantes (MRF) qu’elle reçoit annuellement ainsi que les lisiers des fermes avoisinantes dans le but de valoriser la matière en un fertilisant plus intéressant pour les exploitations participantes à l’aide du processus de biométhanisation agricole.

Le projet de biométhanisation permettra d’améliorer la fertilisation des terres agricoles de la région et d’apporter un revenu complémentaire aux agriculteurs grâce à la vente de leurs résidus. De plus, il permettra de réduire les nuisances concernant les odeurs, puisque les lisiers et fumiers de la région seront transformés en digestat qui ne dégage presque plus d’odeur. L’usine en elle-même ne génèrera pas plus d’odeur qu’une ferme laitière.

Dès que son étude de préfaisabilité sera complétée, l’entreprise déposera une demande de subvention par le biais du Programme de soutien à la production de gaz naturel renouvelable (PSPGNR) et pourrait alors profiter d’une aide financière servant à payer l’étude de faisabilité qui, si positive, permettra à l’entreprise de profiter ensuite d’une aide substantielle qui pourrait s’élever à plusieurs millions $ pour la construction du site.

Le gouvernement du Québec a d’ailleurs instauré différents programmes de subvention afin d’encourager des entreprises à développer le secteur de la biométhanisation et permettra d’accroître la quantité de gaz naturel renouvelable dans le réseau de distribution sur le territoire du Québec selon son Plan pour une économie verte 2030. Le gaz naturel renouvelable (GNR) produit par l’usine de biométhanisation serait vendu à l’entreprise de distribution de gaz naturel Énergir dont le réseau y serait raccordé.

M. Guérard calcule que ce sont 80 000 tonnes de matières résiduelles qui seraient revalorisées par l’usine qui s’approvisionnerait auprès des producteurs agricoles environnants. « Nous connaissons l’intérêt des producteurs pour notre projet et l’emplacement de notre site a été pensé en fonction de la logistique du transport afin de diminuer les dérangements dans les rangs à proximité. »

La Ferme Somerset devra obtenir l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) avant de lancer son projet. Elle calcule que si tout va bien, elle pourrait débuter la construction de son usine au début de l’année 2026 (18 mois de construction) pour qu’elle soit opérationnelle au cours de l’année 2027. La nouvelle usine créera un certain nombre de nouveaux emplois qui reste à déterminer.

Le conseil municipal de la Ville de Plessisville a appuyé, lors de la séance publique du mois d’août, la demande d’autorisation de la Ferme Somerset auprès de la CPTAQ qui vise une superficie de 3 hectares. La Ville a notamment expliqué que le site d’implantation proposé était situé sur une terre dont le sol est assez pierreux et que les terres avoisinantes présentaient des limitations assez sérieuses ou n’étaient pas aptes à la culture.

Le maire de Plessisville, Jean-François Labbé, a de son côté mentionné qu’il est important que ce projet soit présenté à la population qui pourrait avoir des interrogations. « Présentement, il n’y a qu’une seule usine de biométhanisation dans les alentours et elle est située à Warwick, mais il ne s’agirait pas du même type de projet à la Ferme Somerset. Mais, dans tout le processus, le promoteur aura l’occasion d’expliquer son projet et le conseil municipal va s’assurer que la réglementation municipale soit respectée. Nous resterons à l’écoute des inquiétudes des résidents », a-t-il fait savoir.