Des entreprises d’ici sensibilisées aux besoins de Chantier Davie
Des représentants de l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada (AFCDC) ont rencontré, mardi matin, à Victoriaville, une vingtaine de gens d’affaires de la région, un rendez-vous initié par la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de L’Érable.
La rencontre visait notamment à faire connaître davantage l’entreprise et ses besoins, donc des opportunités pour les gens d’affaires.
C’est que Chantier Davie, rappelons-le, a intégré, au printemps, la Stratégie nationale de construction navale, ce qui lui assure des contrats de 8,5 milliards de dollars.
« On est ici avec les gens de Davie pour vous exposer les opportunités d’affaires. Et il y en a beaucoup », a fait savoir, d’entrée de jeu, le directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), Frédérik Boisvert.
Certains peuvent faire valoir le caractère plutôt niché de la construction de navires. « C’est vrai, reconnaît Frédérik Boisvert, mais il y a tout dans un navire, des portes, de la plomberie, bref il y a plusieurs opportunités pour vous aujourd’hui. Et puis, la mise à jour des infrastructures créera aussi des opportunités importantes. »
Aux gens de Davie, le DG de la CDEVR tient à faire savoir que la MRC d’Arthabaska s’est beaucoup diversifiée au niveau de son économie. « C’est sa grande capacité d’intégrer les chaînes d’approvisionnement qui a fait que l’économie est aussi robuste dans la région », a-t-il indiqué, tout en se réjouissant de voir une entreprise comme Motoparts de Plessisville se retrouver dans la chaîne d’approvisionnement de Chantier Davie. « On en souhaite plus pour la Ville de Victoriaville et le Centre-du-Québec », a-t-il ajouté.
Rendez-vous important
La rencontre de Victoriaville constituait le dernier des neuf rendez-vous d’une tournée des régions industrielles du Québec.
Pour le président de l’AFCDC, Me André Y. Komlosy, il était important de rencontrer les gens des régions.
« Les régions, dont celle de Victoriaville et Drummondville, se sont mobilisées dès 2018 pour s’assurer que Davie puisse intégrer la Stratégie nationale de construction navale. Ça ne serait jamais arrivé si on n’avait pas obtenu l’appui des organisations économiques des différentes régions, a souligné M. Komlosy.
Maintenant que c’est fait, il y a encore beaucoup d’efforts à déployer pour réaliser les contrats. Réclamer des contrats c’est une chose, les réaliser c’en est une autre. »
André Y. Komlosy a invité les intéressés à participer, les 6 et 7 novembre, à Lévis, au Rendez-vous annuel de la chaîne d’approvisionnement de la construction navale. « Ce sera l’événement le plus important au Canada rattaché à la construction navale et à sa chaîne d’approvisionnement. On y attend de 600 à 700 personnes. Une bonne occasion pour des rencontres d’affaires. En fait, c’est l’endroit où les entreprises doivent aller pour en apprendre plus, pour réseauter, pour accroître les relations et se positionner », a-t-il assuré.
À propos de Chantier Davie
Chantier Davie, à Lévis, existe depuis 200 ans, ce qui en fait le plus vieux chantier naval en Amérique du Nord. Au cours du dernier siècle, il a livré 726 navires.
« On est fier de se trouver dans une niche de navires extrêmement spécialisés », a confié Marcel Poulin, directeur, affaires externes et participation industrielle.
Il a parlé des imposantes installations qui s’échelonnent sur 1,5 km de rive. « Un site énorme, des bâtiments énormes d’une longueur de 240 m et d’une largeur de 40 m avec une hauteur de 25 m. Et des besoins énormes en fournisseurs », a-t-il signalé, non sans évoquer la plus grande cale sèche au pays d’une longueur de 396 m.
Il y a certes 8,5 milliards de dollars dans son carnet de commandes pour la construction de neuf navires extrêmement avancés au plan technologique, dont le nouveau brise-glace polaire, le plus gros qu’aura le Canada. Pas moins de 150 personnes y travailleront.
Mais Chantier Davie investira 840 M $ dans ses infrastructures pour devenir un chantier plus moderne. « Pour être plus efficaces, nous construirons à l’intérieur sur le plat. Ce qui fait que nous pourrons travailler 365 jours par année, sans jamais être retardé par les conditions météorologiques », a-t-il expliqué.
Les grands besoins font en sorte que l’entreprise doit compter sur un soutien extérieur. « Quelque 75% de notre contrat de 8,5 milliards $ ira à la chaîne d’approvisionnement. C’est là que des entreprises comme les vôtres peuvent participer, notamment en matière de finition d’intérieur, de mécanique, de portes et fenêtres, d’affichage de sécurité et d’équipements de communication, par exemple », a-t-il fait savoir.
La Stratégie, une étape et non une fin en soi
Pour Chantier Davie, l’intégration à la Stratégie nationale de construction navale constitue, non pas une fin en soi, mais une première étape. « Pour nous, il est important d’être capable d’utiliser la Stratégie pour être en mesure d’aller vers un chantier naval plus efficace et d’aller chercher davantage de contrats. Dans 20 ans, il va falloir être efficace sur les marchés internationaux, sur le marché commercial pour être compétitif et être en mesure de survivre », a exposé Marcel Poulin.