Vol qualifié à la bijouterie : encore un délai

JUSTICE. Le dossier des individus accusés relativement au vol qualifié commis le 7 mai 2014 à la bijouterie Création Marco revenait devant la Cour supérieure aujourd’hui (vendredi). On devait alors fixer la date d’un procès si les avocats en défense et le ministère public ne s’étaient pas entendus sur un règlement. Mais voilà que deux des quatre accusés Devonte Anthony Blair et Jean-Paul Kewa Mutombo ont fait savoir qu’ils changeaient de procureurs, ce qui entraîne un délai supplémentaire.

Ce qui a quelque peu surpris le juge Raymond W. Pronovost qui, dès le début de l’audience, a chassé de la salle le constable spécial en raison de ses pantalons de camouflage qu’il portait comme moyen de pression.

«Dès avril 2015, j’étais prêt à fixer une date de procès, a-t-il rappelé. Mais chaque fois, la défense n’était pas prête. Les accusés sont détenus depuis mai 2014. Ils ont droit à un procès. Il faudra que la défense se positionne définitivement.»

Le juge Pronovost a rappelé aux accusés que s’ils désirent un procès devant jury, le procès ne pourra se tenir à Victoriaville puisque le bassin est insuffisant dans la région pour constituer un jury anglophone.

Un procès devant jury se tiendrait ainsi à Québec. L’un des accusés a demandé au magistrat s’il était possible que le procès se tienne dans la région de Montréal, certains avocats provenant de ce secteur.

Le président du Tribunal leur a fait savoir que c’était impossible. «Un procès devant jury à Montréal ne pourrait avoir lieu avant 2018. Ce n’est pas à votre avantage, a indiqué le juge Pronovost. Ce serait de vous faire subir une peine avant votre procès.»

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, a, de nouveau, soulevé le fait qu’elle avait soumis une offre de règlement le 27 août, une offre qu’elle a réitérée en début de semaine.

Elle a aussi rappelé qu’on devait statuer, vendredi, à savoir si les bijoux saisis dans le véhicule des suspects pouvaient être rendus au commerce.

En défense, Me Jean-Philippe Anctil, qui représente Berthland Da Costa et Latoya Samantha Galloway, a fait savoir qu’il ne s’opposait pas à la remise des bijoux au commerçant.

Mais le juge, prudemment, a fait savoir qu’il ne pouvait, pour le moment, acquiescé à la demande de la poursuite tant que les nouveaux avocats n’auront pas pris connaissance du dossier en entier et donné leur accord.

Les parties se retrouveront donc devant le juge Pronovost le 16 décembre, au prochain terme des assises criminelles de la Cour supérieure. Les quatre accusés devront être présents.

Et le juge a été clair : «Le 16 décembre, s’il n’y a pas d’entente entre les parties, je fixerai la date du procès. S’il y a procès, ce ne sera pas avant le printemps et cela fera deux ans que les accusés (sauf la femme) sont détenus. Il est temps qu’ils puissent savoir s’ils sont coupables ou non.»

Les faits

Les quatre accusés font face à la justice relativement au vol à main armée survenu vers 10 h 30 le 7 mai 2014 à la bijouterie Création Marco de la rue Saint-Dominique au centre-ville de Victoriaville.

Ce matin-là, des individus, munis d’une arme prohibée et chargée, ont fait irruption dans la bijouterie, molestant des employés sur place, en plus de fracasser des présentoirs pour dérober des bijoux avant de prendre la fuite.

Les brigands se sont dirigés vers la rue Saint-Jean-Baptiste, certains entrant dans un immeuble pour sortir par l’arrière et s’enfuir ensuite dans un véhicule repéré environ une heure plus tard sur l’autoroute 20 Ouest. Les policiers ont intercepté puis arrêté les quatre suspects à la hauteur de Sainte-Brigitte-des-Saults.