Vol à la bijouterie Création Marco : procès en anglais ou règlement du dossier?

JUSTICE. Le ministère public, représenté par Me Ann Marie Prince, a présenté, le 27 août, une proposition de règlement aux avocats des quatre accusés dans l’affaire du vol à main armée commis, le 7 mai 2014, à la bijouterie Création Marco du centre-ville de Victoriaville. Mais si les accusés tiennent à un procès dans leur langue, l’anglais, le procès devra se tenir ailleurs qu’à Victoriaville.

C’est la mise au point effectuée en fin de journée, mercredi, par le juge Raymond W. Pronovost de la Cour supérieure du Québec. «J’ai vérifié, et il serait impossible de constituer un jury anglophone dans le district d’Arthabaska. Cela pourrait se faire à Québec ou à New Carlisle (en Gaspésie) où il n’y aurait aucun problème», a expliqué le juge Pronovost par visioconférence depuis Québec.

Dans la salle d’audience au palais de justice de Victoriaville, un seul des quatre accusés, Devonte Anthony Blair, représenté par Me Guy Boisvert, prenait place dans la boîte des accusés.

Les trois autres accusés, Jean-Paul Kewa Mutombo, Berthland Da Costa et Latoya Samantha Galloway, avaient déjà obtenu du Tribunal, lors de la précédente audience, l’autorisation de ne pas être présents cette fois-ci et d’être représentés par leur avocat Me Jean-Philippe Anctil.

Des quatre accusés, seule la femme, Latoya Samantha Galloway, profite d’une liberté sous conditions.

Les échanges

La procureure de la poursuite, Me Ann Marie Prince, a indiqué au président du Tribunal avoir proposé aux avocats une offre globale de règlement à la fin d’août. «J’attends de leurs nouvelles à ce sujet», a-t-elle noté.

Me Prince souhaite aussi connaître le plus tôt possible la position des avocats des accusés concernant les bijoux qui auraient été volés et que les policiers ont saisis dans le véhicule des suspects. «Il y en aurait pour environ 30 000 $, et j’aimerais pouvoir les rendre au commerce dès que possible», a-t-elle expliqué au magistrat.

La représentante du ministère public veut notamment savoir si, en défense, les avocats souhaitent en faire une expertise ou si l’utilisation de photos pourrait faire l’affaire lors d’un éventuel procès.

Les avocats Boisvert et Anctil ont fait valoir, de leur côté, qu’il était trop tôt pour se prononcer à ce sujet, que leur position n’était pas arrêtée. «Ces bijoux pourraient faire l’objet de négociations. Et il faut aussi considérer l’offre de règlement», a exprimé Me Anctil.

Les parties, finalement, se sont entendues pour se revoir en Cour le 6 novembre dans le but de prendre une position finale dans ce dossier. S’il doit y avoir procès, si les parties n’en arrivent pas à un règlement, le juge Pronovost compte bien fixer une date de procès à la prochaine date. «Les détenus ont le droit d’être jugés dans un délai raisonnable», a-t-il dit.

Le magistrat a ordonné aussi la présence obligatoire, le 6 novembre, des trois accusés absents, mercredi.

Rappel des faits

Les malfaiteurs ont frappé en matinée le 7 mai 2014, vers 10 h 30. Certains des accusés ont fait irruption dans la bijouterie, possédant une arme prohibée et chargée.

Ils auraient molesté des employés sur place, fracassé des présentoirs pour s’emparer de bijoux pour ensuite prendre la fuite.

Les bandits ont fui en direction de la rue Saint-Jean-Baptiste, certains entrant dans un immeuble pour en sortir par l’arrière et s’engouffrer dans un véhicule et fuir les lieux.

Il n’a pas fallu plus d’une heure aux policiers pour localiser les suspects en fuite sur l’autoroute 20 Ouest et les intercepter à la hauteur de Sainte-Brigitte-des-Sault où ils ont été arrêtés.