Une plainte de bruit mène à la découverte de stupéfiants

JUSTICE. C’est en répondant à une plainte de bruit que les policiers de la Sûreté du Québec ont découvert une bonne quantité de stupéfiants dans un logement. Une affaire, qui remonte à 2013, et pour laquelle le Victoriavillois Hugo Plourde, 29 ans, a été condamné, vendredi, à une peine discontinue de prison.

L’accusé a reconnu sa culpabilité à des accusations de trafic de cannabis, de possession de marijuana et de méthamphétamine en vue de trafic, mais aussi à de nombreux bris de condition, notamment pour avoir eu un cellulaire en sa possession, pour ne pas avoir respecté un couvre-feu et pour s’être retrouvé dans un établissement licencié.

Dans sa décision sur la peine, le juge Jacques Trudel de la Cour du Québec a rappelé que les policiers avaient saisi chez l’accusé 350 g de cannabis et 868 comprimés de méthamphétamine.

«Dans son témoignage, a noté le juge, l’accusé, qui consommait beaucoup sur une base quotidienne à l’époque, a déclaré qu’il n’opérait pas un commerce, qu’il donnait des stupéfiants à des amis. D’ailleurs, il ne faisait pas l’objet d’une enquête policière.»

Le magistrat a souligné que le Victoriavillois avait quelques antécédents, une possession simple en 2012 et une conduite avec les capacités affaiblies en 2008. «Il a suivi une thérapie qui, globalement, s’est bien déroulée. Il l’a réussie et il a évolué. Mais on indique que son cheminement reste à approfondir, qu’il doit poursuivre ses démarches.»

Dans cette affaire, le ministère public réclamait une peine ferme de plusieurs mois de détention, tandis que la défense a fait valoir que l’accusé méritait une chance pour lui permettre de poursuivre son processus thérapeutique et maintenir ses acquis.

Un cas limite

En analysant l’ensemble du dossier, le président du Tribunal estime qu’il s’agit «d’un cas limite», considérant que l’accusé n’était pas un individu criminalisé, qu’il ne faisait pas l’objet d’une enquête policière, que la preuve présentée n’indiquait pas qu’il faisait un commerce avec les stupéfiants.

La grande quantité de comprimés a, toutefois, soulevé certaines interrogations dans l’esprit du Tribunal. «Mais il en donnait des stupéfiants, ce qui constitue tout de même un trafic», a souligné le juge Trudel ajoutant qu’il s’agit d’un cas limite en regard de la quantité et de la nature des stupéfiants, la méthamphétamine constituant une drogue dure. «La démonstration n’est tellement plus à faire concernant ses ravages. Bien souvent, la criminalité est attribuable à la dépendance, sans compter les vies brisées», a fait valoir le magistrat, expliquant qu’il devait en tenir compte tout en rappelant que chaque peine se devait d’être individualisée.

Certes, Hugo Plourde, dans l’esprit du juge, a fait preuve d’une immaturité certaine en ne prenant pas au sérieux les conditions imposées.

«Mais l’accusé s’est engagé dans la voie de la réhabilitation. Il y a lieu de mise sur cet aspect», a déclaré le juge Trudel en le condamnant à 90 jours discontinus de prison qu’il purgera dès le 2 avril, dès 9 h le samedi jusqu’à 17 h le dimanche.

Le Tribunal lui impose aussi une période de probation de deux ans, dont 18 mois avec suivi. Il devra continuer les suivis chez Domrémy et chez les Alcooliques anonymes.

De plus, la peine comprend la réalisation de 170 heures de travaux communautaires.

Pendant 18 mois, par ailleurs, il lui sera interdit de se trouver dans un établissement licencié. Et la loi prévoit une interdiction de possession d’armes pour une durée de 10 ans.