Macramé : une deuxième peine de prison en deux jours pour Poirier

JUSTICE. Après avoir été condamné, lundi, à 45 jours de prison pour possession de méthamphétamine et entrave au travail policier, Frédéric Poirier a reçu une autre peine de détention, mardi matin au palais de justice de Victoriaville, cette fois pour son rôle dans l’opération Macramé.

Poirier a été condamné à purger six mois de prison, une suggestion commune du ministère public et de la défense qu’a entérinée le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec.

Relativement au projet Macramé, Frédéric Poirier a été arrêté le 2 avril 2014, a rappelé la procureure de la poursuite, Me Mélanie Dufour. «À une occasion, l’accusé a vendu deux demi-grammes de cocaïne à un agent d’infiltration», a-t-elle indiqué.

La procureure a exposé d’autres faits, comme l’arrestation de Poirier lors d’une interception pour une infraction au Code de la sécurité routière en février 2014. «Les policiers ont saisi, à ce moment, trois sachets contenant au total 1,5 g de coke, 17 comprimés de méthamphétamine, de même qu’un montant de 50 $», a précisé Me Dufour.

L’avocate a aussi relevé deux bris d’engagement en novembre 2014 et en février 2015 alors que l’accusé, malgré une interdiction, a été trouvé en possession d’un cellulaire.

En décembre 2014, Frédéric Poirier a également fait défaut d’effectuer un don de 400 $.

Évoquant le rapport présentenciel, la procureure du ministère public signale que l’accusé a suivi une thérapie de six mois, mais que l’agent de probation se questionne sur l’abstinence aux drogues de l’individu, d’où le besoin d’un encadrement pour éviter une rechute.

«La suggestion que nous vous proposons tient compte de l’implication de l’accusé, de ses bris de conditions et d’une rechute possible», a fait valoir Me Dufour, ajoutant qu’en plus de la détention, la proposition fait état d’une probation de 18 mois avec un suivi et l’obligation pour l’accusé, à sa sortie de prison, de s’inscrire dans les 48 heures à l’organisme Domrémy.

L’avocat de Frédéric Poirier, Me Guy Boisvert, a expliqué que la suggestion commune considérait «l’implication collatérale» de l’accusé dans Macramé.

«Mon client n’a effectué qu’une transaction. On l’a incité à d’autres transactions, mais chaque fois, il a refusé affirmant qu’il avait pris sa retraite, qu’il ne s’adonnait plus au trafic de stupéfiants», a souligné Me Boisvert.

À la suite des représentations des procureurs, le juge Bruno Langelier a conclu que la peine suggérée lui apparaissait tout à fait «pertinente et adéquate».

Le magistrat a confié aussi, que parmi tous les accusés de Macramé qui s’étaient présentés devant lui, Frédéric Poirier, était peut-être celui qui était aux prises avec le plus de difficultés, considérant sa possible dépendance aux stupéfiants et ses bris de conditions.

«C’est à vous de gérer cela, sinon on risque de vous revoir. Tout dépendra aussi de vos fréquentations», a exprimé le juge Langelier.

Le président du Tribunal a donc condamné l’accusé à six mois de prison, une peine consécutive aux 45 jours de détention imposés, lundi. Le juge lui impose aussi une probation de 18 mois avec suivi tout en lui ordonnant, dans les deux jours de sa sortie de prison, à prendre rendez-vous avec l’organisme Domrémy.

Le Tribunal a aussi ordonné que la somme de 50 $ saisie par les policiers soit remise à Frédéric Poirier.

Enfin, Steven Davis, un autre accusé de Macramé, s’est engagé à plaider coupable dans son dossier à son prochain retour en Cour le 16 février.

Rappelons que l’opération visait démantèlement d’un réseau de trafic de stupéfiants, principalement de la cocaïne, un réseau surtout actif dans la région de Victoriaville. Au total, 48 arrestations ont été effectuées par les policiers.