Macramé : un couple condamné au pénitencier

JUSTICE. Au palais de justice de Victoriaville, vendredi après-midi, Nathalie Boulet et son conjoint David Lalande, ont été condamnés à 42 mois de pénitencier relativement à leur implication dans le trafic de stupéfiants lié au projet Macramé.

Dans le cas de Lalande, le Tribunal a tenu compte qu’il est détenu depuis deux ans. En retranchant la détention provisoire, il doit purger 18 mois d’emprisonnement.

Les deux accusés ont reconnu leur culpabilité lors de leur passage en Cour au début du mois de mai 2015.

David Lalande a été le premier à recevoir sa peine, vendredi, résultat d’une suggestion commune entre la procureure de la poursuite, Me Mélanie Dufour, et l’avocat de l’accusé, Me Jean-Philippe Anctil.

Ce dernier a fait valoir l’attitude adéquate de son client envers le personnel du centre de détention.

Il a souligné aussi la situation particulière de son client qui, depuis son incarcération, se trouve hébergé de façon sécuritaire en raison de la cote «membre en règle» qu’on lui a attribuée et qu’il tente, par de multiples démarches, de faire changer. «On a entrepris des démarches pour un reclassement dans un secteur moins sécuritaire. Jusqu’ici, ça lui a nui puisqu’il ne peut bénéficier, comme un détenu normal, des différents programmes disponibles, notamment le droit aux études», a souligné Me Anctil.

David Lalande et sa conjointe ne faisaient pas partie officiellement de l’organisation criminelle, mais s’approvisionnaient auprès de Tommy Michel, la tête dirigeante.

En tenant compte des circonstances et de certains antécédents de l’individu, une possession de stupéfiants, des crimes contre la propriété et des bris de conditions, la peine proposée est adéquate, a soutenu l’avocat.

Le juge Jacques Trudel de la Cour du Québec a entériné la proposition, estimant qu’elle n’était pas déraisonnable tout en souhaitant, a-t-il dit, que la peine puisse permettre au jeune homme d’amorcer ou de compléter un processus de réhabilitation.

Une femme active

Ayant reconnu sa culpabilité notamment à des accusations de trafic de cocaïne et de méthamphétamine, Nathalie Boulet a pris le chemin du pénitencier pour une durée de 42 mois.

La représentante de la poursuite, Me Dufour, a rappelé que le téléphone de la jeune femme et celui de son conjoint avaient été placés sous écoute électronique par les policiers. «L’écoute révèle qu’elle entretenait des conversations quotidiennes avec des clients. Elle était très active, alors qu’on voyait moins M. Lalande qui se montrait plus prudent», a-t-elle noté.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales a expliqué que Nathalie Boulet allait récupérer les stupéfiants auprès de Tommy Michel pour ensuite préparer les sachets et faire affaire avec les vendeurs.

La suggestion commune des parties, a fait valoir Me Dufour, tient compte aussi de certains antécédents de l’accusée, du fait qu’elle se trouvait également sous le coup d’une probation au moment des infractions.

Invitée par le magistrat à s’exprimer avant l’imposition de la peine, Nathalie Boulet a exprimé des remords. «Je regrette les gestes que j’ai posés», a-t-elle confié.

«Tant mieux s’ils sont sincères. Ils sont d’autant pertinents puisque le trafic de stupéfiants amène la criminalité et la dégradation de la vie des personnes. J’espère que vous reprendrez un rôle positif pour vous et pour la société. Bonne chance!», lui a dit le juge Trudel tout en précisant que la peine suggérée était «raisonnable et justifiée».

30 jours de plus

Le Victoriavillois Jonathan Bergeron-Gosselin a été condamné, vendredi, à 30 jours de prison, une peine consécutive à la peine qu’il purge pour son rôle important dans Macramé.

Le 14 avril 2015, il a été condamné à 55 mois d’emprisonnement à laquelle on retranchait la détention provisoire pour finalement une peine à purger de 36 mois de pénitencier.

Le jeune homme a reconnu sa culpabilité, vendredi, à une accusation de complot en vue de commettre une fraude de plus de 5000 $.

Ces faits remontent à février et mars 2014, moment où il faisait déjà l’objet d’une écoute électronique dans le cadre du projet Macramé.