Le procès de l’ex-shérif reprendra mardi matin

VICTORIAVILLE. Au palais de justice de Victoriaville, lundi après-midi, la poursuite a fait entendre un quatrième témoin, une agente d’infiltration, au procès de Karine Prince, accusée d’entrave à la justice et d’abus de confiance alors qu’elle travaillait comme shérif et juge de paix.

L’agente d’infiltration a été interrogée et contre-interrogée pendant environ une demi-heure avant que l’audience, présidée par la juge Claude Provost de la Cour du Québec, ne soit ajournée à mardi matin.

L’agente d’infiltration a expliqué sa participation à l’enquête, notamment sa visite, le 25 octobre 2011, chez Karine Prince et son conjoint Carl Verville, en compagnie d’un collègue agent d’infiltration.

«On s’y rendait pour vérifier la présence d’un congélateur (qui contenait, des stupéfiants, selon un agent), et pour aller souper. Nous voulions déterminer l’implication ou la connaissance de Mme Prince dans le trafic de stupéfiants», a-t-elle relaté.

Le souper a eu lieu au restaurant Le Luxor. «M. Verville parlait beaucoup de lui. Mme Prince a fait état de son travail, elle qui s’occupait des jurés pour un procès pour meurtre qui allait commencer», a précisé l’agente.

Les agents d’infiltration ont expressément parlé de trafic de stupéfiants. L’agente d’infiltration a même compté, devant l’accusée, une forte somme de 2000 $.

Profitant d’un moment où elle se trouvait seule avec l’accusée, l’agente se serait excusée de parler de drogues devant elle. «Elle a hoché les épaules, en disant que ce n’était pas grave, qu’elle était habituée», a raconté le témoin.

«Moins j’en sais, mieux c’est», aurait répondu Karine Prince à l’agente qui continuait à parler de stupéfiants.

L’accusée aurait admis se trouver dans une drôle de position lorsque l’agente d’infiltration lui a fait remarquer qu’elle et son conjoint travaillant dans deux mondes, elle du côté de la justice, et son conjoint dans «les affaires croches».

L’agente a aussi été questionnée sur une autre rencontre, un dîner qu’elle a partagé avec Karine Prince au restaurant St-Hubert, le 28 octobre 2011.

L’agente d’infiltration en a profité pour lui demander de l’aviser si, dans le cadre de son travail, elle voyait une certaine adresse sur un mandat de perquisition. «Elle a répondu que ça dépendait, que parfois ça se faisait très rapidement et qu’elle n’était pas certaine d’avoir le temps d’aviser avant. Mais en lui demandant si elle voulait me prévenir, elle m’a dit : oui, oui, oui, d’une façon où elle semblait à l’aise. Mais elle a rappelé qu’avec les télémandats, elle n’en aurait peut-être pas le temps», a fait savoir le témoin.

Jusqu’ici, tous les témoins ont témoigné à l’abri des regards derrière des cloisons qui empêchent le public et les journalistes de voir, non seulement les témoins, mais aussi les procureurs, le juge  et l’accusée.

Le procès reprendra donc, mardi matin, alors que le ministère public doit faire entendre son cinquième et dernier témoin.