Denis Laroche devra patienter avant de connaître sa peine

JUSTICE. Après une demi-journée d’audience au palais de justice de Victoriaville, les représentations sur la peine à imposer à Denis Laroche ont dû être ajournées et reportées au 25 mai, date qui convenait aux parties.

Le juge Jacques Trudel de la Cour du Québec a prévenu les deux procureurs qu’il souhaitait, dans un esprit de saine administration de la justice, que les représentations se terminent ce jour-là.

Or, la poursuite, représentée par Me Maxime Laroche, n’en a pas terminé avec les trois témoins qu’elle fait entendre.

Et, en défense, Me Michel Dussault a fait savoir au magistrat qu’il en avait pour environ une demi-journée avec ses témoins.

Le juge Trudel a invité les parties à tenter de s’entendre sur certains éléments pour raccourcir le débat.

En novembre dernier, Denis Laroche, un résident de Saint-Albert, a reconnu sa culpabilité à un certain nombre d’accusations lui qui, au départ, faisait face à une soixantaine de chefs d’accusation liés à la possession de documents contrefaits et au recel de véhicules et de pièces.

L’accusé a été arrêté le 21 janvier 2014 dans le cadre d’une enquête policière visant un commerce de véhicules usagés et reconstruits alors que de fausses factures étaient utilisées pour masquer la provenance de pièces utilisées pour la reconstruction des véhicules.

Les représentations

Les représentations sur la peine ont pris leur envol quelques minutes avant midi, mardi, avec l’audition de l’enquêteur Bernard Rochette, maintenant retraité de la Sûreté du Québec.

Il a d’abord relaté que tout avait commencé en janvier 2013 par une inspection des contrôleurs routiers qui ont choisi, chez un mandataire de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), des dossiers au hasard pour une vérification.

Deux dossiers provenant d’Automobiles SMG de Victoriaville, et comportant des irrégularités dans les dossiers de reconstruction, ont retenu l’attention.

Cela a constitué le point de départ de l’enquête policière, amenant les policiers à se pencher sur une trentaine de dossiers. L’enquête Rochette a fait état de 48 perquisitions, soulignant qu’au départ, quatre véhicules ont été saisis dans la région.

Au total, 28 véhicules auraient été saisis à différents endroits au Québec, des véhicules saisis en lien avec de fausses factures.

L’enquêteur retraité a raconté aussi la perquisition effectuée chez Automobiles SMG où des documents de reconstruction et des factures ont été saisis.

Les policiers ont envahi également la propriété de l’accusé à Saint-Albert, découvrant dans «le ranch», non seulement des chevaux, mais aussi un côté garage et entrepôt où se trouvaient des moteurs et des pièces. «Un endroit où on effectuait la reconstruction de véhicules», a indiqué le policier interrogé par le représentant du ministère public.

Alors que se déroulait le contre-interrogatoire de l’enquêteur Rochette, les parties en sont venues à débattre de certains points.

À un moment, le juge a suggéré aux parties la suspension du contre-interrogatoire (qu’on reprendra plus tard) pour faire place à l’audition d’un témoin expert, un policier expert en authentification de véhicules.

Depuis 1999, l’expert a effectué quelque 3000 expertises sur des véhicules et des pièces. Les tribunaux l’ont déclaré expert dans une dizaine de causes reliées au recel de véhicules et de pièces.

Le policier a expliqué les étapes suivant un accident de la route, la question de la mention «véhicule gravement accidenté» qu’on doit retrouver sur le certificat d’immatriculation, le formulaire de reconstruction d’un véhicule. C’est la SAAQ, a-t-il précisé, qui régit la reconstruction des véhicules.

L’expert a parlé aussi de l’assemblage d’un véhicule, de la façon de relier et de déterminer si des pièces ont été volées.

Son expérience démontre bien souvent qu’entre le moment où un véhicule est accidenté et le moment de son inspection à la SAAQ, une fois reconstruit, survient un vol de véhicule dont les pièces servent à réparer et à reconstruire le véhicule accidenté.

Son témoignage a été suspendu peu avant 16 h 30. L’audience reprendra donc en mai.