La tortue « capteuse de rêves » d’Amélie Lamontagne

Les œuvres qui ont été réalisées par la douzaine d’artistes participants à l’événement de création art nature, Champ libre, tenu récemment au parc du Boisé-des-Frères-du-Sacré-Cœur à Victoriaville pour célébrer l’environnement et la nature, continuent d’être exposées pendant tout le mois d’octobre dans le secteur boisé, à l’arrière de la bibliothèque Alcide-Fleury.

Parmi celles-ci, il y a celle de la Plessisvilloise Amélie Lamontagne qui était en charge de la médiation culturelle lors de l’événement et qui avait créé, spécialement pour cette activité, une sculpture de métal en forme de tortue qui fait quatre pieds de longueur par trois pieds de hauteur et qui a suffisamment de place pour accueillir les rêves des gens.

« Je ne voulais pas que ça se limite seulement qu’à la fin de semaine que nous avions vécue. Je tenais à informer les gens de la région que la tortue est toujours là et qu’ils peuvent continuer à écrire leurs rêves sur du papier et les déposer à l’intérieur de sa structure de grillage », explique l’artiste intermultidisciplinaire.

« C’est une démarche qui est en lien avec la nature, un rituel de création que je propose aux gens. Lorsque la pluie tombe, les papiers sur lesquels les rêves sont inscrits se défont et se mêlent à la terre. C’est de cette façon que les rêves entrent ainsi en communion avec la terre. C’est un peu magique, mais c’est surtout spirituel », mentionne Mme Lamontagne.

Pour créer cette sculpture, l’artiste s’était inspirée d’un atelier de création d’une tortue « capteuse de rêves » en argile qu’elle avait elle-même animé en janvier dernier à la bibliothèque Linette-Jutras-Laperle à Plessisville.

« J’adore faire le lien entre la tortue et les rêves. Comme la tortue qui avance lentement, il faut persévérer pour que nos rêves se réalisent. Il y a toute cette symbolique-là derrière mon projet de sculpture. Je l’ai aussi conçue en lien avec ce qui se passe avec le controversé projet immobilier sur le site de l’ancienne sablière près du boisé des Frères qui nuirait à l’habitation des tortues. »

Pour la réalisation de l’oeuvre, l’artiste a utilisé du métal qu’elle a soudé. « Je me suis servie de tiges métalliques, qu’on utilise dans le ciment pour les fondations de maisons, que j’ai coupées pour faire la structure et j’y ai ajouté du grillage galvanisé pour la volaille en forme d’hexagone, cette même forme qu’on retrouve aussi sur les carapaces de tortues et les alvéoles produites par les abeilles ce qui m’a également permis de faire un autre lien entre ces deux espèces qui semblent opposées par leur symbolique, la tortue étant lente, peu visible et qui nous apparaît inutile, mais qui est essentielle, et les abeilles qui sont travaillantes et à qui on reconnaît toute leur importance. »

Les personnes qui se déplaceront au parc du boisé des Frères du Sacré-Cœur pourront découvrir l’œuvre d’Amélie Lamontagne tout de suite au bas des escaliers. Elle les invite à venir y porter leurs rêves et de connecter avec la tortue « capteuse de rêves ». Cette dernière a beaucoup d’espace en elle pour accueillir les rêves qui peuvent y être déposés jusqu’à la fin du mois d’octobre.