Du souvenir au paysage…
VICTORIAVILLE. Le projet d’exposition d’Andrée-Anne Laberge, lancé en juillet, arrivera à son apogée alors que les œuvres réalisées pour Du souvenir au paysage seront dévoilées.
Le vernissage aura lieu à la salle d’animation de la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot le samedi 29 novembre de midi à 15 h et l’exposition se poursuivra le dimanche 30 novembre de 14 h à 16 h et le lundi 1er décembre de 17 h à 20 h.
Pour l’artiste encauste, il s’agira de la réalisation d’une idée qui aura nécessité plusieurs heures de travail, mais qui en a valu la peine.
Ce projet d’exposition, qui bénéficie d’une bourse de 9300 $ du Conseil des arts et lettres du Québec et d’autres partenaires, lui aura permis d’entrer en contact, grâce à Dominique Larochelle, avec des résidents des CHSLD le Chêne et le Roseau de Victoriaville et leur donner la chance de raconter un souvenir et le paysage qui s’y rattache.
L’objectif de cette exposition est de donner une voix aux personnes qui se retrouvent en résidence de soins de longue durée. Qu’elles puissent partager leurs souvenirs qu’Andrée-Anne s’est donné comme mission de transmettre sur grand format. «Je voulais par ce projet donner une place à leurs souvenirs…à leur mémoire également…des gens trop souvent oubliés par notre société», déplore-t-elle.
Ainsi, à partir des descriptions de six personnes (Jeannine Côté, Gertrude Poudrier, Nicole Côté, Chantal Laurendeau, Blandine Guillemette accompagnée de sa soeur Aurise Guillemette, Suzanne Gagnon accompagnée de son mari Jacques Gagnon et Jean-Guy Desruisseaux), l’artiste doit réaliser six œuvres à l’encaustique de format 4×5 pieds. S’ajoute à cela six sculptures faites à partir de résidus de cire et de papiers qui viennent transmettre l’émotion ressentie par la personne à l’évocation du souvenir.
Andrée-Anne a ainsi rencontré les gens et capté sur vidéo les descriptions. «Il s’agit d’hommes et de femmes qui ont raconté des souvenirs de leur enfance pour la plupart», explique-t-elle. Des souvenirs qui, même s’ils remontent à plusieurs années, sont encore bien vivants et sont racontés avec moult détails. «Ça leur permet de revivre ce paysage et à revoir le souvenir qui y est rattaché», exprime-t-elle.
Ces rencontres ont été très enrichissantes pour Andrée-Anne qui s’est sentie privilégiée que les gens partagent des moments aussi intimes avec elle. «Je suis sensible aux environnements comme les hôpitaux, les CHSLD. Ce ne sont pas des lieux évidents et les gens ne rêvent pas de s’y retrouver. Ce sont véritablement des endroits où il devrait y avoir des œuvres d’art pour permettre aux gens de voyager, de se sentir ailleurs», a-t-elle souligné.
Si, habituellement, les paysages qu’elle propose sont issus de son imaginaire et que plusieurs y reconnaissent des lieux réels, pour ce projet Andrée-Anne y est allée à l’inverse. C’est à partir d’une description, avec des mots (pas de photos), qu’elle a créé.
Bien entendu, les résidents qui ont inspiré les œuvres seront invités au vernissage. D’ailleurs, l’artiste a bien hâte de recueillir leurs commentaires… Et pour les remercier de leur participation au projet, Andrée-Anne leur remettra une reproduction de qualité muséale numérotée, de la toile que chacun a inspirée. «Il leur restera quelque chose de tangible», souligne-t-elle.
Lors de l’exposition, les visiteurs pourront donc apprécier les toiles à l’encaustique, mais aussi écouter la description du paysage capté ainsi que le visage de la personne à l’origine du tableau.