Après une dure année, un hommage pour Michel Grenier
L’année 2016 aura été difficile pour Michel Grenier. L’agent d’artistes originaire de Victoriaville a vécu et vit encore des moments ardus avec deux de ses protégés : Mike Ward et Guillaume Wagner. Il a donc accueilli avec bonheur ce prix hommage qu’on lui a remis il y a quelques jours lors du Gala de la relève en humour 2016 qui se tenait au Bordel comédie club.
Un baume pour lui que de savoir qu’on apprécie son travail, notamment avec les jeunes humoristes qui arrivent dans le métier. Une surprise aussi puisqu’il ne s’attendait pas du tout, lors de cette soirée, à recevoir un tel hommage, surtout quand on sait qu’habituellement cette récompense est octroyée à un humoriste.
«J’étais là pour présenter un prix, mais j’ai été surpris lorsque j’ai compris que j’en recevais un aussi. Je n’avais rien de préparé», explique-t-il. Même qu’il a pris du temps à réaliser que le prix lui était adressé plutôt qu’à son frère, l’humoriste Daniel Grenier (un ancien Chick’N Swell). «J’étais certain que c’était pour lui quand on a commencé la présentation et je me sentais mal parce que je savais qu’il n’était pas là», raconte-t-il.
Mais tout était bien arrangé et Daniel était bel et bien là, pour remettre à Michel, ce beau prix.
C’est en grande partie pour tout le travail qu’il fait auprès de la relève en humour qu’on a voulu lui rendre hommage. «Je suis toujours là pour eux et je reçois souvent des appels des jeunes qu’il me fait plaisir d’aider», a-t-il souligné.
Bien touché aussi de voir que des gens l’apprécient dans ce travail qui n’est pas toujours évident et qui, au cours de la dernière année, n’a pas été de tout repos.
Tout le monde est au courant de la saga judiciaire de Mike Ward contre le petit Jérémie Gabriel et aussi les commentaires qu’on suscités la sortie de Guillaume Wagner l’autre semaine au sujet de Martin Matte et de sa publicité de Maxi. «Des artistes polarisants», dira le gérant.
Ces deux artistes, à eux seuls, ont occupé beaucoup d’espace dans les différents médias et sur les réseaux sociaux aussi. Et par la bande, Michel a aussi été affecté. Tellement qu’il a subi aussi des menaces de mort et de nombreuses critiques, simplement parce qu’il est leur agent. En fait, il faut le préciser, il s’agit de menaces et de critiques technologiques (par téléphone, courriel ou réseaux sociaux) puisque de tous les gens rencontrés en personne, aucun ne s’est fait aussi intimidant.
Mais l’année lui aura permis de constater que, la plupart du temps, «les gens ne prennent pas le temps de lire ou de se renseigner avant d’émettre des opinions». Une situation démoralisante pour lui et pour plusieurs autres aussi.
Il s’est même trouvé un proverbe, emprunté aux Chinois, qui représente bien la situation actuelle : «Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas».
Michel Grenier garde quand même le moral et est très heureux de cet hommage inattendu. «C’est sûr que bien des gens l’auraient mérité, comme les personnes monoparentales qui travaillent fort pour arriver à quelque chose. Mais je l’apprécie», a-t-il souligné.
En terminant, puisque l’année s’achève et qu’il est de tradition de faire des souhaits pour celle qui s’en vient, on a demandé à Michel ce qu’il fallait lui souhaiter… à cela il a simplement répondu en riant «Que les gens tournent leur clavier sept fois dans leur bouche avant d’écrire». Et plus sérieusement, il espère la paix et la sérénité.