« Accalmir » ou les sculptures-chariots de Pamela Landry

Le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville accueille, dès le 12 septembre, l’exposition signée Pamela Landry et intitulée « Accalmir ».

Le titre, provenant du verbe relié au nom féminin « accalmie », annonce déjà un moment de repos. Les trois sculptures à moteur, que l’artiste nomme « machines à investissement d’affect », accomplissent des mouvements répétitifs qui évoquent les « manies ritualisées des personnes ayant un TOC », comme elle l’explique alors qu’elle procédait à l’installation. Si chez ces gens ces gestes permettent de calmer l’anxiété, l’artiste souhaite faire de même chez les spectateurs.

Une sculpture (qui s’anime grâce à un détecteur de mouvements) effectue un mouvement de nettoyage après que le bras mécanisé, orné d’une jolie sculpture en forme d’oie, se relève avant de retomber avec un rebondissement, alors que les deux autres effleurent des cartes ou cartons, provoquant un petit bruit satisfaisant. 

S’ajoutent à cela des cercles de couleurs, installés sur les murs, qui viennent ponctuer l’installation et un support proposant des options pour les chariots puisqu’avec cette exposition Pamela Landry recrée un peu, comme elle l’indique elle-même, une salle de montre. Dans celle-ci, trois modèles de sculpture sont ainsi proposés et des options de personnalisation (roues, poignée, pneus, cartes et même bouchons de pneus) sont présentées pour les sculptures qui sont ambulantes.

Une exposition qui propose ainsi trois sculptures réalisées avec le souci du détail et de la finition qui plaira autant aux amateurs de mécanique, aux enfants qui seront fascinés par les mouvements ainsi qu’aux férus d’art. Une exposition ludique, méditative, psychologique à la fois.

Paméla explique que sa pratique est féministe et qu’auparavant, elle y utilisait la représentation directe des femmes. « C’était un peu dérangeant, même pour moi en tant que femme », a-t-elle confié. Poussant sa réflexion elle a souhaité quelque chose de plus positif pour passer son message. « Au fond, je vais prendre une qualité qu’on associe aux femmes et qui est positive, celle d’être aidante, soignante, et je vais essayer de faire en sorte que les machines prennent ça en charge », raconte-t-elle. Ainsi, elle ne représente plus le corps des femmes, mais bien des qualités de celles-ci.

L’exposition se poursuit jusqu’au 18 octobre.