Pourquoi faire de la politique?
M. Facal, j’ai attentivement lu votre chronique intitulée «La souveraineté…pour faire quoi?». Si j’écris cette lettre ouverte, c’est justement afin de répondre à votre questionnement tout à fait légitime, et par le fait même à quelques critiques présentes, ou non, dans les médias.
«La défense de la langue et de l’identité ont toujours été les moteurs essentiels du désir d’un pays du Québec. Si vous enlevez cela, il ne reste guère que le désir de chasser le PLQ. Fort bien, mais est-ce seulement pour cela que les jeunes du PQ font de la politique?»
C’est avec ces mots que vous concluez votre texte et c’est à ceux-ci que se dirige cette réponse. Une réponse qui est strictement personnelle.
L’identité est l’un des piliers du mouvement souverainiste, c’est une réalité qu’il faut garder en tête. Une réalité dont nous étions très conscients lors de notre congrès national des jeunes péquistes. Après tout, nous nous sommes rangés derrière notre chef, Jean-François Lisée, sur les deux enjeux que sont la laïcité et la langue française.
Nous nous sommes rangés derrière cette position consensuelle, parce que nous devons agir de manière intelligente et posée afin d’améliorer la situation. Améliorer la situation grâce à une approche qui petit à petit répond aux causes profondes de la problématique, tel un système d’engrenage fonctionnaliste. Il est très important de ne pas tomber dans le piège de proposer des politiques publiques d’avantage symboliques, car les effets concrets sont moindres, mais les coûts et conséquences; surtout au niveau des dérapages du traitement médiatique et du débat public; sont réels et s’avèrent être très dommageables pour le parti, ainsi qu’à l’endroit de certains citoyens et de certaines citoyennes.
Bien entendu, le Parti Québécois a la responsabilité morale de défaire les libéraux aux prochaines élections et doit agir dans cette optique. Non pas pour les remplacer, mais plutôt afin de rétablir, de reconstruire et d’évoluer les assises d’un État, d’une nation et d’une société puissante.
Ces assises nécessaires à un État puissant sont également le cœur d’une volonté de devenir indépendant. Ce sont elles qui permettront de résister aux tempêtes et aux difficultés possiblement engendrées par l’indépendance future du Québec, mais surtout d’aider à convaincre certains indécis.
Pourquoi faisons-nous de la politique?
Rétablir les mailles d’un système social qui subit de sauvages coupures depuis déjà trop longtemps. Optimiser un écosystème économique prospère et diversifié tourné vers l’exportation et l’innovation. Remettre de l’avant notre capacité et notre volonté à s’engager pleinement dans nos compétences, ici et ailleurs. S’assurer que toutes les actions du gouvernement soient écoresponsables et socioresponsables. Mettre en place un espace médiatique constructif et intelligent permettant de répondre au droit d’accès à l’information du public, tout en protégeant la liberté de presse. Nous faisons de la politique pour cela et bien plus encore.
Tout cela, afin qu’éventuellement le Québec puisse se libérer du carcan que représente cette archaïque constitution canadienne. Une libération qui permettra au Québec de prendre son destin entre ses propres mains, de prendre son envol dans ce vaste monde et d’y évoluer en tant qu’État-nation souverain, discutant, débattant et coopérant avec les autres pays d’égal à égal.
Nous faisons de la politique parce que nous rêvons d’un Québec prospère. Nous rêvons d’un Québec juste. Nous rêvons d’un Québec humaniste.
Nous rêvons du Québec de demain, que nous allons façonner, construire et réaliser.
Emrick Couture-Picard
Président des Jeunes péquistes de l’Estrie
Ambassadeur de Osez repenser le PQ
Étudiant à la maitrise en Études politiques appliquées