Météo : un brin de jasette avec Colette

Que ce soit dans une salle d’attente, dans l’autobus, lors d’une quelconque réunion ou au bureau, la météo est un sujet très populaire. Et qu’en est-il de l’opinion des «Miss Météo» de ce monde? TC Média a discuté avec Anne Boucher, de Radio-Canada Mauricie et avec Colette Provencher, l’icône météorologique du Québec.

Annoncer les prévisions météorologiques est un travail de tous les jours et les gens ont tendance à reconnaître les experts en la matière en dehors des ondes.

«Après un bon nombre d’années, c’est certain que les gens me reconnaissent. J’ai commencé à CHEM Télé 8 à Trois-Rivières en 1980 environ. Les gens me parlent de météo, évidemment, mais toujours de façon gentille. Je me souviens d’un monsieur qui s’était un peu fâché parce que selon lui, je livrais les numéros de loterie trop rapidement», souligne Colette Provencher, présentatrice météo pour la station de télévision TVA.

«J’ai travaillé pendant 15 ans dans le métier de journalisme et depuis que je me suis fait confier la météo, c’est intense de voir comment les gens me reconnaissent et m’abordent. C’est un segment hyper écouté! Parfois, les gens viennent me voir et me demandent si je vais apporter du beau temps», confie pour sa part Anne Boucher, chroniqueuse météo pour Radio-Canada Mauricie.

Et pourquoi est-ce le sujet de discussion de tous Québécois?

«La météo est le sujet de discussion numéro un depuis longtemps et ça va le demeurer. Pourquoi? Parce que le Québec est composé de variations de température. Si on habitait à un endroit où il fait toujours 25 degrés et du soleil, ce ne serait pas le cas. Au Québec, on ne sait jamais à quoi s’attendre. C’est parfois choquant et c’est parfois surprenant», précise Mme Provencher.

La météo joue sur le moral des gens : mythe ou réalité?

«La météo affecte le moral des gens et les gens aiment que l’on dise les vraies choses. On n’essaye pas de rendre beau ce qui ne l’est pas. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est l’honnêteté. Or, je ne vais jamais sombrer dans le sensationnalisme pour ne pas non plus décourager les gens. Je ne mettrai pas l’emphase sur un -40 avec facteur éolien sachant que ça peut nuire à l’économie locale autour ou encore à tout ce qui concerne les sports d’hiver», précise Mme Boucher.

«La population est affectée par tout ce qui est  »trop ». Elle n’aime pas quand il fait trop froid, trop chaud ou encore quand c’est trop neigeux ou trop pluvieux. Au Québec, nous sommes réglés pour quatre saisons alors ça joue sur le moral lorsqu’une saison tarde ou encore se prolonge, notamment lorsque l’hiver s’éternise», ajoute Mme Provencher.

Et qu’en est-il de la précision?

«Les prévisions météorologiques ont un taux de réussite très élevé pour 24 h. Pour 48 h, il est bon. Au-delà de 48 h, c’est plus difficile de prédire la température exacte, mais la courbe de tendance est une bonne indication. Voilà pourquoi on peut prédire que le temps se refroidira ou se réchauffera, sans pouvoir donner le degré exact», assure Mme Provencher.

Anecdotes

Qui dit annoncer la météo en direct dit aussi anecdotes de tournage?

«Mes cheveux frisent à rien et je les étire avant de travailler. Puis nous avons enregistré une capsule à l’extérieur à la pluie battante. J’ai amorcé la capsule avec les cheveux droits et je l’ai terminé avec les cheveux frisés. Une autre fois où nous étions en direct sur la place Jacques-Cartier, des gens se pointaient devant la caméra pendant mon direct», confie Mme Provencher.

«Je me souviens aussi d’une fois où nous étions à la patinoire dans le Vieux-Port de Montréal et mon caméraman m’a lancé une boule de neige dix secondes avant d’entrer en ondes. Je l’ai reçu dans le front et la neige me coulait au visage lors de mon entrée en ondes. Mon maquillage coulait aussi et on voyait la balle sur mon béret. Je devais garder mon sérieux pendant tout ce temps», ajoute-t-elle.

«Il nous arrive d’avoir des difficultés d’enregistrement lors des intempéries. J’adore jaser avec les gens en direct lorsque je les croise pendant le tournage. Je me souviens qu’on m’avait demandé d’allumer le sapin de Noël de la ville cet hiver et il neigeait de la  »slush ». Nous sommes retournées en soirée et j’ai réussi cette fois. Or, il neigeait tellement qu’on n’a rien vu à la caméra», confie Mme Boucher.