Victoriaville se dote d’un plan d’agriculture urbaine
C’est le 16 mars dernier que la Ville de Victoriaville devait présenter son tout nouveau et premier plan d’agriculture urbaine. Mais les événements, la COVID-19, a tout bouleversé et c’est finalement trois mois plus tard que le document, contenant 21 actions, a été dévoilé.
C’est à l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) du Cégep de Victoriaville et en présence notamment du maire de Victoriaville, André Bellavance, du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne et du député d’Arthabaska Eric Lefebvre que le plan a été présenté, en respectant les règles de distanciation physique, il va sans dire.
Il est le fruit d’une collaboration entre plusieurs organismes partenaires, soutenu par le ministère, et réalisé par le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville. «Nourri par l’intelligence collective, c’est, selon nous, un modèle précurseur de partenariat qui permettra au plan et à la ville de rayonner à l’échelle nationale», croit Simon Dugré, coordonnateur du CISA.
Un plan complet, portant le titre «Jardine ta ville», qui rend toute la démarche claire et précise et qui restera dans le temps comme a souligné le maire. «Victoriaville, berceau du développement durable, poursuit ses actions pour favoriser sur son territoire une cohabitation harmonieuse entre les citoyens et l’agriculture et pour occuper de façon intelligente et durable l’espace public», a-t-il indiqué.
Ce plan, aussi, arrive à point alors que la crise reliée à la COVID-19 a fait prendre conscience à plusieurs l’importance de l’autonomie alimentaire, comme l’a mentionné le ministre Lamontagne. «Tout est en place pour que ce projet soit un succès», a-t-il indiqué.
Le document de 72 pages explique que l’agriculture urbaine vient, parmi tous ses bienfaits, embellir les espaces tout en diminuant l’impact des îlots de chaleur et, par le fait même, réduire la pollution de l’air. Il a été élaboré à partir d’une vision qui veut que «l’agriculture urbaine à Victoriaville s’enracine dans tous les aspects de la vie de la communauté, terreau fertile d’où émergent la collaboration et la création de richesses économiques sociales et environnementales».
Il tient compte des réalités collectives dans le contexte où quelques projets tels le Jardin des rendez-vous, les Incroyables comestibles et autres sont déjà en place. Ainsi, citoyens, organismes et entreprises sont parties prenantes de l’approche qui vise, entre autres, une autonomie agroalimentaire accrue, des conditions pour accroître la production et l’achat local de nourriture, un meilleur partage, des actions concrètes pour lutter contre l’insécurité agroalimentaire, etc.
Il a fallu un peu plus d’une année pour concevoir ce plan, démarche pendant laquelle les citoyens ont été consultés, virtuellement et directement, à quelques reprises. Cela a permis de recueillir 148 idées qui insistaient sur différents points, dont la sensibilisation et l’éducation sur le sujet pour les plus jeunes, la lutte aux îlots de chaleur, l’importance de cueillir et transformer les surplus des producteurs et bien d’autres.
Maintenant que le plan est connu, il faut, dans un horizon de cinq ans, mettre les 21 actions proposées et inspirées des axes prioritaires en place.
Le premier axe concerne la coordination de l’agriculture urbaine à Victoriaville. Il suggère notamment la création d’un lieu de rassemblement vivant, d’interprétation, de formation, de démonstration et d’éducation sur l’agriculture urbaine et d’un autre, celui-là virtuel et interactif.
Le plan vise également à mettre en place les conditions favorables au développement de programmes ou de formations en milieu scolaire ou encore auprès des différents acteurs du milieu. Le troisième axe vise l’intégration de l’agriculture urbaine dans des aménagements durables. Cela inclut la plantation d’arbres fruitiers ou à noix, l’aménagement de plantes comestibles dans les espaces publics ou privés pour remplacer les fleurs, la mise en place de nouveaux jardins collectifs et communautaires, etc.
On souhaite aussi, par différentes actions, favoriser la sécurité alimentaire ainsi que l’inclusion sociale et mettre en valeur l’agriculture urbaine et locale. Cela pourrait se traduire par un parcours d’interprétation sur les aménagements ou encore en favorisant l’implantation d’aménagements comestibles privés.
Le sixième et dernier axe souhaite l’optimisation des composantes éducatives, sociales et agroéconomiques par des projets entrepreneuriaux innovants. On parle alors, entre autres, de mettre en place des conditions favorisant la création d’entreprises en agriculture urbaine. Plusieurs activités et actions sont prévues au plan. Ne restera aux individus, entreprises et organismes à se les approprier afin de les mettre en œuvre, au bénéfice de tous.
D’autres municipalités, comme Saguenay, Sainte-Émilie-de-l’Énergie, Trois-Rivières, Val-David, de même que les MRC de Rimouski-Neigette et celle de Côte-de-Gaspé ont déjà réalisé une démarche semblable, accompagnées également par le MAPAQ.