Une précarité financière de plus en plus lourde pour les cégépiens

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a amorcé cette semaine une tournée régionale afin de rappeler au gouvernement du Québec les engagements non tenus visant à renverser le poids de la précarité.

De passage au Cégep de Thetford, le président de la FECQ, Antoine Dervieux, a mentionné que le contexte inflationniste affecte de plus en plus la population étudiante, qu’elle soit collégiale ou universitaire. « D’après des statistiques fournies par le réseau des Banques alimentaires du Québec, nous constatons, entre 2022 et 2023, une hausse de 540% des demandes provenant des étudiants. Il s’agit d’un indicateur qui nous met la puce à l’oreille qu’en ce moment, les conditions financières ne sont pas à jour par rapport à la crise du coût de la vie. »  

La FECQ propose trois solutions qu’elle estime très claires. « Nous voulons un chantier sur l’aide financière aux études pour l’actualiser, une rémunération pour nos stagiaires, puis des solutions structurantes sur l’insécurité alimentaire. Cela doit s’accompagner d’une politique de subvention pour les financer sur nos campus. »  

Les membres de la fédération ont déjà eu l’opportunité de parler avec la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, à ce sujet. « Durant l’interpellation, elle a déclaré qu’elle était ouverte à changer le calcul et à bonifier le programme d’aide financière aux études. On nous a aussi répondu l’an passé que le gouvernement était ouvert à la rémunération des stages. Cette année, nous sommes encore en campagne là-dessus. Nous attendons plus d’actions que de paroles », a soutenu M. Dervieux.  

De son côté, le coordonnateur aux communications et aux affaires sociopolitiques de l’Association générale étudiante du Cégep de Thetford Lotbinière (AGECTL), Mohamed Kassem, a rappelé que les programmes de formation en soins infirmiers, en techniques de pharmacie et en éducation spécialisée n’offrent toujours pas de stages rémunérés.  

Il a aussi affirmé que la précarité alimentaire touche réellement la clientèle étudiante de la région. « Nous avons une banque alimentaire au cégep, mais malheureusement, nous n’avons pas toutes les variétés. Par exemple, nous n’offrons pas de produits périssables comme de la viande. Nos étudiants ne peuvent pas avoir accès à la banque alimentaire locale parce qu’elle considère que les étudiants reçoivent déjà des produits. Cela représente un impact et nous sommes en train de travailler pour remédier à cela. Parmi nos projets, nous aimerions mettre en place des frigos communautaires. »  

M. Kassem a indiqué qu’une augmentation des moyens de pression a été votée dernièrement. D’ici là, l’AGECTL profitera de la présente session pour prendre le pouls des étudiants entourant leurs besoins.  

Également présent à la conférence de presse, le vice-président aux affaires externes de l’Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Victoriaville, Loïc Nadeau, a exprimé que les programmes de formation en éducation à l’enfance, en éducation spécialisée et en soins infirmiers n’offrent pas de stages rémunérés. « Pour nos étudiants, jongler entre les heures de cours, les stages, les devoirs et un emploi s’avère de plus en plus difficile. »  

Il a ajouté que la bourse Perspective Québec d’environ 1500 $ par session pour soutenir les étudiants n’est pas suffisante, tout en soulignant que l’insécurité alimentaire est un problème qui devient de plus en plus présent au Cégep de Victoriaville.