Un voyage autour du monde et au fond de soi
C’est l’histoire d’une fille et son sac à dos. L’histoire de Joanie Dubuc de Victoriaville partie voyager pendant un an. Un périple autour du monde et au fond de soi pour cette jeune femme de 23 ans. Une aventure qui lui a permis de se découvrir. Rencontre avec Joanie qui témoigne d’une riche expérience.
Joanie Dubuc occupait un emploi stable, oeuvrant en éducation spécialisée comme intervenante jeunesse dans un organisme communautaire. «Mais je me suis aperçue que quelque chose me manquait. Et différents événements dans ma vie m’ont amenée à me concentrer sur le rêve que je caressais depuis longtemps, celui de partir longtemps», explique-t-elle.
La jeune femme entreprend ainsi de réaliser son rêve. Son périple a nécessité une certaine préparation. L’aspect monétaire l’a davantage préoccupée, de sorte qu’avant de parcourir le monde, Joanie Dubuc a mis un an à économiser l’argent nécessaire.
Destination l’Irlande
La jeune Victoriavilloise a quitté son patelin le 6 juillet 2016 pour y revenir, un an plus tard, à la fin juin cette année.
Pas moins de 19 pays visités au cours de son escapade à l’étranger, une odyssée ayant l’Irlande comme point de départ.
«Pour moi, l’Irlande, c’est symbolique. J’y ai toujours rêvé après avoir vu le pays et ses paysages dans un film. Ce fut merveilleux. Ça demeure un de mes pays préférés», dit Joanie Dubuc qui a ainsi séjourné trois mois en Europe en ce début de voyage.
L’Irlande représente tout ce qu’elle aime : la randonnée, l’ambiance festive partout, même dans les bleds perdus au milieu de nulle part, et le contact constant avec la nature. «Tu respires vraiment là-bas!»
L’Asie a ensuite accueilli Joanie. «Rien ne m’y attirait vraiment au départ, confie-t-elle, mais j’ai eu un gros coup de cœur dès le premier jour. Il y a des endroits comme ça qui nous marquent.»
La jeune femme y constate un chaos organisé, un genre de «folie», une résilience. «Genre, je vais peut-être mourir, mais ce n’est pas grave, on va s’arranger. La vie est fragile, mais elle est, en même temps, plus intense», dit-elle.
Puis, en Nouvelle-Zélande, Joanie Dubuc vit ce qu’elle considère comme un choc culturel vis-à-vis sa propre culture. «Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’ai aimé mon séjour, mais j’avais aussi hâte de repartir. Sauf qu’avec le recul, en songeant à mes meilleurs souvenirs, je repense à la Nouvelle-Zélande, à la liberté vécue lors de mon «road trip» avec la voiture louée pendant un mois roulant seule avec des paysages incroyables. Il n’y avait pratiquement personne. Un bon sentiment», témoigne-t-elle.
Une destination imprévue se présentera aussi à elle, la Tunisie, la famille d’une amie l’ayant invitée. «C’était une belle occasion. Oui, un voyage requiert une préparation, mais pas trop. Il faut laisser libre cours à l’imprévu. Ainsi, la courbe de mon voyage ne fait peut-être aucun sens, mais par les événements, on y constate une logique», explique-t-elle.
La Victoriavilloise a bien apprécié la Tunisie, sa culture différente, un pays axé sur les familles.
Son tour du monde, Joanie l’a finalement achevé en Colombie. Elle y est demeurée deux mois et demi. «Après 18 pays, j’éprouvais de la fatigue, observe-t-elle. Je voulais prendre mon temps et en profiter à 100%. J’ai fait le tour du pays, j’ai visité des familles et appris un peu l’espagnol. Une belle transition, je trouve, avant mon retour à la maison.»
Une qualité d’accueil…
De son aventure, Joanie Dubuc retient notamment l’accueil des gens. «C’est fascinant, les gens sont gentils, comme en Irlande où ils nous invitent à leur table», dit-elle, tout en avouant une certaine préférence pour le Cambodge. «Les gens sont curieux, ils viennent à notre rencontre, s’informent de ce qu’on fait. Je pense qu’ils aident davantage une fille seule.»
La grande voyageuse, fort heureusement, n’a pas vécu de mésaventures, n’a pas été victime de vol, d’agression. «Il faut faire attention, être prudent, ne pas se placer dans des situations délicates», note-t-elle. La maladie ne l’a pas affectée non plus, aucun séjour en milieu hospitalier.
Une découverte de soi
En sol étranger, Joanie Dubuc a vécu une année d’apprentissage. L’année des premières fois, comme elle dit, elle qui n’aurait jamais pensé sauter en bungee, ou encore descendre en rappel des chutes d’eau, sans compter ses vols en parapente ou son expérience de plongée.
La jeune femme a fait preuve de dépassement, a surmonté ses peurs. «Nos peurs, nous devons les affronter. Quand on le fait, on s’aperçoit que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas la réalité. Et on ne doit pas se fier seulement aux autres. Si des gens peuvent te décourager, personne, toutefois, ne peut t’empêcher de te dépasser, sauf toi», exprime Joanie qui affirme avoir vécu, du moins à ce jour, la plus belle aventure de sa vie.
Elle est partie, il y a un an, parce qu’elle n’aimait plus sa vie, ne se sentait pas heureuse, ayant l’impression d’avoir perdu sa personnalité.
Et, en voyage, le déclic s’est produit environ quatre mois après son départ. Elle s’est retrouvée. C’était au Laos. «Je me rappelle de ce moment venu comme une révélation. Le Laos nous rentre dedans. Ça réveille des choses, relate-t-elle. Là-bas, ce n’est pas développé, ce n’est pas le luxe. Ils vivent avec rien. Pourtant, ils ont tous le sourire. J’ai alors senti que je pouvais être heureuse avec les petites choses de la vie. J’avais retrouvé ma joie de vivre.»
La grande aventure lui a permis, confie Joanie, de développer un meilleur contrôle de ses émotions, une meilleure confiance en soi. «Je n’ai plus peur de qui je suis, je m’assume beaucoup plus. Avant j’accepte mal l’échec, il fallait que je sois parfaite, observe-t-elle. Maintenant, j’assume mes qualités et mes défauts et, dans l’ensemble, je suis bien fière de la personne que je suis. J’ai l’impression que je suis devenue la personne que j’ai toujours voulu être.»
Dépasser ses peurs
Joanie Dubuc n’hésite pas lorsqu’on lui demande le message qu’elle souhaite lancer : croire en ses rêves et dépasser ses peurs. «Peu importe le projet ou le rêve, n’arrête pas parce que tu as peur. Prends des risques, assume que la vie sera parfois positive et que des échecs surviendront aussi, mais continue de croire, insiste-t-elle. Moi, j’ai cru en mon rêve et c’est ce qui m’a amenée à vivre quelque chose de merveilleux et à être heureuse.»
Maintenant de retour au bercail, Joanie Dubuc a bien sûr pensé au fait qu’elle ne revivrait peut-être plus une année «hot» comme elle a vécue. Mais elle sait bien maintenant que le bonheur, ça se cultive au quotidien, non seulement en voyage, mais dans toutes les sphères de la vie. «Il faut vivre le moment présent, exprime-t-elle, apprécier les petites choses de bien que la vie apporte chaque jour, avoir des projets, des passions, croire en soi, ne pas s’arrêter à ses peurs et ne pas se laisser influencer par ce que les autres peuvent penser.»
À son retour à Victoriaville, Joanie Dubuc a mis de côté l’emploi qu’elle occupait. Aujourd’hui, elle travaille dans une boutique. «J’apprécie ce que je fais. Ça me laisse le temps de vivre mes passions et d’avoir du temps pour moi», conclut-elle, en laissant savoir qu’elle mijotait un projet de conférence pour témoigner de son expérience.
En attendant, elle continue de partager un peu d’elle-même sur sa page Facebook «Une fille et son sac à dos».