Un Marché des Kiwis pousse à Warwick
WARWICK. Vient de s’ouvrir à Warwick, un Marché des Kiwis, un projet de participation citoyenne qui rend service tout autant à ceux qui y cuisinent qu’à ceux qui peuvent s’y procurer des plats préparés à petits prix.
La cuisine et les étalages du Marché ont été aménagés dans les locaux mêmes du Centre d’aide Contact pour qui il s’agit d’un deuxième volet d’activités.
Avec une gestuelle et des mots différents, Josée L’Heureux, directrice générale d’Accès Travail, et Diane Lefort, directrice générale du Centre d’entraide Contact ont toutes deux dit qu’il n’était pas normal qu’en 2015, dans une société de surconsommation, on en soit encore à devoir organiser des services pour nourrir des gens.
«On ne nous invite pas à manger maintenant et à payer plus tard!», s’est exclamée Mme Lefort, disant qu’il n’en était pas de même pour les cellulaires et les écrans plasma.
Elle dit aussi que par son nouveau service, les personnes démunies n’auront plus à passer par son bureau pour quêter de la nourriture. «Quand on n’a que peu de sous pour se nourrir, on doit souvent se contenter de Kraft Dinner ou de Ramen.»
La création du Marché des Kiwis est le «fruit», c’est le cas de le dire, d’un patient travail de collaboration et de concertation entre Accès travail et le Centre d’entraide contact. Il s’inscrit dans la foulée du projet «L’art de passer le relais vers l’emploi». Par ce projet, Accès Travail cherche à mobiliser les personnes éloignées du marché du travail autour d’un projet utile à la communauté.
Les intervenantes de milieu, Sheron Vézina et Marie-Ève Hamel, ont travaillé avec les participants pour créer le nouveau service. Francine Violette, une des participantes, a été invitée à définir ce que l’on entendait par participation citoyenne. «C’est un engagement volontaire à contribuer positivement et de diverses manières à améliorer la qualité de vie de notre collectivité.»
L’équipe de participants a entièrement «cuisiné» le projet, y définissant le concept, aménageant les locaux, créant le logo, établissant une liste de prix pour les mets qu’ils ont préparés.
Les gens moins fortunés de Warwick, de Tingwick, de Sainte-Élizabeth et de Kingsey Falls pourront obtenir une carte de membre leur donnant un rabais de 50% sur tous les plats et denrées. Le public en général peut fréquenter le Marché des Kiwis pour s’y procurer, à prix régulier, ce qu’on y mitonne, des côtelettes de porc jusqu’à la tarte aux pommes en passant par les gâteaux, les pizzas, les pains de viande, etc. Tous les mets sont congelés.
À la fois service pour les gens démunis, le Marché des Kiwis est également un plateau de travail pour ces autres ayant besoin de services de réinsertion sociale, qui doivent effectuer travaux compensatoires ou communautaires.
Il offre aussi la possibilité d’offrir de son temps à la communauté warwickoise. «On a 92 bénévoles!», se réjouit Mme Lefort… à qui on veut donner l’occasion de s’engager autrement.
Le Marché des Kiwis va au-delà de la mission des Cuisines collectives et du dépannage social, estime encore Mme Lefort. «Dans une cuisine collective, tu cuisines pour toi. Ici, les participants tirent une grande fierté de cuisiner pour les autres et de participer à leur prise en charge.»
Le maire de Warwick, Diego Scalzo, a salué dans ce projet le témoignage d’une «fascinante mobilisation citoyenne afin de trouver des solutions pour mieux vivre ensemble».
Il a profité de l’occasion pour dire qu’il espérait que le gouvernement donne de nouveaux signaux sur la façon dont il redistribuera les richesses, ce projet ayant été soutenu par le Fonds régional de l’alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale que gérait la Conférence régionale des élus.
Le Marché des Kiwis est ouvert tous les jours de la semaine, de 9 à 17 heures. On s’informe au numéro 819 358-6252.