Sélection Caseus répare son erreur et attribue un prix à La Moutonnière
Au ministère de l’Agriculture, on a reconnu avoir commis une erreur lors de l’attribution des prix du concours Sélection Caseus 2017. La Moutonnière de Sainte-Hélène-de-Chester aurait dû en recevoir un pour son Foin d’odeur dans la catégorie fromage de lait de brebis – croûte fleurie. Comme ce n’est pas la première fois que la bergère et fromagère Lucille Giroux est victime d’une telle erreur, elle a pris la décision de ne plus participer au concours.
C’est elle qui, recevant les fiches de pointage toujours délivrées après la remise des prix, a constaté que son fromage avait été le seul dans sa catégorie à obtenir une note minimale de 80 points (86,4%, en fait).
«Tous les fromages sont évalués, reçoivent une note et ce sont ceux qui obtiennent plus de 80 qui sont ensuite présentés pour un deuxième tour aux juges. Par consensus, ils déterminent ensuite le gagnant», explique Mme Giroux.
Lors du gala en septembre dernier, le ministre a remis le Caseus au Fleur de brebis de la fromagerie Le Détour.
Dans un communiqué envoyé aux fromagers mercredi, le ministère reconnaît son erreur et, tout en précisant que deux fromages n’ayant pas obtenu la note de 80 n’auraient pas dû se retrouver au second tour, attribue tout de même «ex aequo» le Caseus au Fleur de brebis et au Foin d’odeur.
«Cette situation a entraîné un préjudice au seul fromage de cette catégorie ayant obtenu la note de 80 points, à savoir : le fromage Foin d’odeur de la Fromagerie La Moutonnière», écrit le président du comité directeur de Sélection Caseus, Alain Fournier.
Il ajoute que le ministère est «désolé des inconvénients qu’a pu occasionner cette erreur et s’engage à tout mettre en œuvre afin qu’une situation semblable ne se reproduise pas dans les prochaines éditions du concours», soutient M. Fournier. Il poursuit en écrivant que des discussions étaient en cours afin d’apporter des correctifs.
«Il y a en effet un examen à faire», affirme Lucille Giroux.
Ce n’est pas tant d’avoir été frustrée d’un Caseus qui la choque, mais qu’elle en soit victime pour la deuxième fois en quatre ans et que, contrairement à l’American Cheese, par exemple, les notes ne semblent pas être prises en compte. Pendant plusieurs mois, poursuit-elle, le concours fait la promotion de fromages qui ne devraient pas être finalistes. Elle ajoute, par ailleurs, que certaines catégories devraient être revues et que s’il n’y a qu’un fromage participant dans une catégorie, le prix ne devrait pas être attribué.
Si elle participe annuellement à des concours comme Sélection Caseus ou la compétition américaine, c’est beaucoup, dit-elle, parce qu’elle veut savoir où ses produits se situent par rapport aux autres. Elle peut se satisfaire d’une troisième place lorsqu’elle constate, par exemple, que son fromage se classe à quelques points de la première. Par contre, elle questionnera ses pratiques si ses fromages se situent loin derrière.
Comme un «trophée»
Si, lors de la première fin de semaine de la Balade gourmande, elle ne pouvait exhiber le Caseus qu’elle aurait dû recevoir, elle avait toutefois mis en évidence et comme un «trophée» sur son comptoir, l’emballage du Curieux pain de viande. Il s’agit d’un des six mets que Christian Bégin (animateur de l’émission Curieux Bégin) vient de mettre en marché.
Tous les plats qu’il a mis au point se composent, à 99,2% annonce-t-il, d’ingrédients locaux, son entreprise cherchant à mettre en valeur les producteurs d’ici.
Le deuxième ingrédient de son Curieux pain de viande – après le porc des Viandes du Breton – est la féta de Lucille Giroux. Sur le site de sa Curieuse compagnie (http://bit.ly/2xiuYNr), on peut voir une vidéo de sa rencontre avec la bergère qui, au milieu de son troupeau, résume son parcours, elle qui était infirmière à Montréal avant de s’installer à Sainte-Hélène-de-Chester. Christian Bégin conclut son passage dans la région en disant que son pain de viande permet de «croquer un morceau de l’histoire de Lucille Giroux».