Réservoir Beaudet : Québec confirme sa participation

« Après trois ans de labeur, c’est une de mes plus belles journées, un moment que j’attendais depuis longtemps », a lancé, lundi après-midi, le député d’Arthabaska et whip en chef du gouvernement, Eric Lefebvre, en annonçant une contribution de 16 M $ de Québec au projet de protection et de sécurisation de l’approvisionnement en eau potable du réservoir Beaudet à Victoriaville , un projet de quelque 50 M $.

Tout le conseil municipal, de même que des membres du personnel de la Ville, s’étaient réunis tout près du pavillon pour assister à cette annonce très attendue depuis celle du fédéral il y a deux ans.

« Ça a été un travail de longue haleine », a signalé le député Lefebvre, rappelant qu’en campagne électorale à l’automne 2018, il était monté, une seule fois, à bord de l’autobus de son chef François Legault pour le sensibiliser à l’importance du projet du réservoir Beaudet.

Le représentant d’Arthabaska n’a pas manqué de souligner l’importante collaboration de la Ville de Victoriaville et « le travail acharné » du maire André Bellavance. « Au cours des trois dernières années, j’ai vu son nom sur mon cellulaire probablement plus souvent qu’en 15 ans. Je l’informais de l’évolution du dossier qui a toujours cheminé. Il y avait plusieurs étapes à franchir », a-t-il rappelé, tout en le remerciant de sa persévérance. « Et c’était important qu’on puisse faire cette annonce ensemble avant la fin de ton mandat. Ce sera un de tes legs importants de ta carrière municipale et c’est tout en ton honneur », a-t-il exprimé.

« Grâce aux efforts concertés, la population de Victoriaville disposera d’un réservoir d’eau potable hautement sécurisé et protégé face aux catastrophes météorologiques dont les conséquences ont des impacts sur le bon fonctionnement de nos infrastructures », a conclu le député Lefebvre tout en signalant que le site sera doté, dans quelques années, d’une infrastructure récréotouristique et d’un parc qui s’agrandira grâce à la Ville.

Un grand jour

« C’est un grand jour pour moi, mais aussi pour toute la collectivité », a dit d’emblée le maire André Bellavance en prenant la parole, rappelant que ce projet constituait la priorité à son arrivée à la mairie en 2016. « Ce n’est pas rien de sauvegarder l’approvisionnement en eau, d’assurer la pérennité de notre eau. C’est primordial pour la population et pour les industries », a indiqué le premier magistrat. On lui avait signifié alors que si rien n’était fait d’ici sept ans, il aurait été impossible de continuer à puiser de l’eau dans le réservoir qui allait devenir un marais.

C’est qu’annuellement, l’équivalent de 2000 camions de sédiments se déverse dans le réservoir. « Entre 1977 et 2018, le volume d’eau a diminué de plus de 40% », a exposé le maire Bellavance, tout en insistant sur l’urgence d’agir. « Ce n’était pas un choix. »

Comme maire, André Bellavance n’avait aucune inquiétude face à l’aspect technique, considérant l’équipe en place à la Ville. « Je n’avais aucune crainte quant à la capacité de réaliser le projet. Mais comme l’aspect financier est tout aussi important, il fallait compter sur l’appui des gouvernements pour éviter que le fardeau financier repose uniquement sur les épaules de la population », a-t-il mentionné.

Le maire de Victoriaville a salué le travail du député Lefebvre, convaincu de la pertinence du projet, qui a permis des rencontres avec les ministres des Affaires municipales et de l’Environnement. « Merci Eric d’avoir ouvert toutes ces portes au gouvernement, car plusieurs ministères sont concernés. Plusieurs démarches devaient être effectuées. C’est véritablement un parcours du combattant », a-t-il commenté, tout en précisant cependant qu’il a toujours été rassuré. « Le dossier a toujours cheminé, jamais il n’a été bloqué. On n’a pas eu à effectuer des sorties publiques. On a toujours avancé, mais on avait hâte à cette journée », a confié le maire Bellavance qui lui a offert sa reconnaissance. « Ce sera aussi ton legs. On le partage », a-t-il dit.

Le maire a, de plus, adressé d’autres remerciements, notamment à Serge Cyr, l’ex-directeur du Service de l’environnement à la Ville, maintenant retraité. « Serge, c’est le grand manitou de ce projet. C’est lui qui m’a prévenu de l’urgence. Je me sentais en confiance avec son expertise et il avait fait en sorte que plusieurs études avaient déjà été effectuées. Grâce à lui et à toute son équipe, on y est arrivé. »

Les travaux

Entamés au mois de mai, les travaux vont bon train et respectent l’échéancier, a assuré le maire André Bellavance.

Actuellement, le chantier vise l’aménagement de la réserve d’eau brute, « le petit lac dans le grand lac », comme l’a souligné Joël Lambert, directeur du Service de l’environnement, de même que la zone voisine qui, éventuellement, deviendra un parc récréotouristique. « On travaille aussi en parallèle sur la digue transversale pour s’assurer de son étanchéité », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, des travaux s’effectuent au même moment dans le parc industriel pour la construction d’une usine de déshydratation des sédiments. « Donc, dès l’an prochain, quand tout sera construit, on pourra entreprendre le dragage à la mi-juillet, si tout va bien. On pompera un mélange d’eau et de sédiments dans les conduites que l’on construit vers l’usine. On y séparera ce mélange, l’eau retournera dans le réservoir tandis qu’on transportera les sédiments par camion dans la zone de dépôt de sédiments, celle qui deviendra une zone récréotouristique », a-t-il fait savoir.

Annuellement, le processus de dragage s’effectuera entre la mi-juillet et la mi-septembre.

Projet à la hausse

La pandémie et la hausse des coûts dans le domaine de la construction ont fait gonfler la facture, le coût du projet passant de 40 à 50 M $.

On ne pouvait s’attendre à plus du gouvernement, le député Lefebvre assurant qu’il est allé chercher le maximum.

Le montant de 16 M $, c’est d’ailleurs ce qu’avait demandé la Ville de Victoriaville. « On en est vraiment reconnaissant », a affirmé le maire André Bellavance tout en indiquant que le conseil municipal demeure à l’affût des aides financières des deux ordres de gouvernement, de programmes qui pourraient survenir.