«Que votre journal ressemble à votre communauté»
«Bienvenue chez vous!» ont été les premiers mots que Renel Bouchard a adressés aux gens de La Nouvelle Union et de L’Avenir de l’Érable. Avec son partenaire, Marc-Noël Ouellette, il vient de se porter acquéreur de nos journaux ainsi que de 18 autres qui appartenaient jusqu’ici à TC Media.
Le suspense a ainsi pris fin mercredi alors que depuis avril, TC Media (Transcontinental) avait annoncé la vente de l’ensemble de ses hebdomadaires, voulant se concentrer sur ses activités reliées à l’impression. Et depuis avril, c’est par lots que TC vend ses journaux.
Avec cette nouvelle transaction, le groupe Icimédias que préside M. Bouchard et que dirige M. Ouellette devient le plus important groupe de journaux régionaux au Québec.
Tous deux ayant fait carrière dans le milieu de la presse régionale, MM. Bouchard et Ouellette entendent décentraliser les décisions afin que les journaux reflètent leur communauté. «C’est ici que les vraies décisions doivent se prendre. Les journaux sont bâtis par vous», ont-ils affirmé, justifiant le «ici» du nom de leur entreprise. Ils estiment que le journal local est une institution, jouant un rôle de «leader social et économique», affirme M. Bouchard. «Que votre journal ressemble à votre communauté», a-t-il ajouté.
Les deux hommes croient «sincèrement» en l’avenir des médias locaux. La clé du succès, selon eux, repose sur la capacité des hebdos à servir leur communauté, à livrer une information pertinente et de qualité, essentielle au développement de la région qu’ils desservent.
Tous deux pensent aussi que le journal papier est encore là pour longtemps. Bien sûr, et les nouveaux logos des journaux en témoignent, les plateformes numériques font maintenant partie du paysage familier des médias. Les deux hommes ne parlent pas de «transition» ou de «virage», mais de transformation. Selon eux, les plateformes doivent s’additionner, tant pour l’information que pour la publicité. «Oui, répond M. Ouellette, beaucoup de moyens publicitaires s’offrent aux entreprises qui pourraient elles-mêmes faire leur publicité. Mais elles ont autre chose à faire que d’alimenter des plateformes.»
Les lecteurs devraient voir des changements dans leur journal local au cours des prochaines semaines. Outre les logos, la plateforme numérique sera modifiée. Chaque journal ayant son identité propre, c’est son nom qui sera véhiculé et qui s’affichera jusqu’à la devanture du 43, rue Notre-Dame Est au centre-ville de Victoriaville.
Les journaux seront imprimés et distribués par TC comme c’est le cas actuellement. À Victoriaville, les changements ont entraîné la coupe de deux postes liés au département des ventes.
Un peu d’histoire
La Nouvelle Union a changé de propriétaires à plusieurs reprises au cours de sa longue histoire de 151 ans. Jusqu’à mercredi, il appartenait à Transcontinental, qui l’avait acquis en 1996. De mains locales pendant plusieurs décennies, le journal était passé à celles de Cogeco, puis à Publication Dumont.
Quant au journal La Feuille d’Érable, il a vu le jour en mars 1945 fondé par Jean-Paul Houde et son épouse Adrienne Savoie. Il a été vendu en 1974 à François Labbé, alors propriétaire du poste de radio CKTL et du Réseau des Appalaches. Vendu à ses employés en 1998, il a été racheté par Transcontinental l’année suivante. En 1999, Transcontinental fusionne La Feuille d’Érable et l’Avenir de votre région qu’il avait acquis des mains de Louis Saint-Laurent et de Lucyl Lachance qui avaient créé ce dernier trois ans plus tôt.
Les journaux de Victoriaville et de Plessisville font maintenant partie d’un groupe d’hebdos de la Montérégie, de l’Estrie, de Chaudière-Appalaches et de la Mauricie. Parmi ces journaux figure le Canada Français un hebdo phare au Québec, le deuxième plus vieux journal francophone au Canada, le Courrier de Saint-Hyacinthe étant le premier, L’Union (alors appelé L’Union des Cantons de l’Est), le troisième.
C’est d’ailleurs du Canada Français de Saint-Jean-Richelieu que Renel Bouchard est issu. Il y a travaillé comme journaliste et directeur général, de 1988 à 2011, moment où le journal était vendu à TC. Il reprend pour ainsi dire les rênes de ce journal. Depuis 2007, il est, avec Marc-Noël Ouellette, coactionnaire de 2RBC, une entreprise spécialisée en production pour les hebdos et le Web que préside d’ailleurs ce dernier.
D’abord journaliste, M. Ouellette a aussi une longue feuille de route ayant acheté, fondé, développé plusieurs hebdos. En 1990, alors qu’il était au journal Le Droit, il a créé un quotidien entièrement numérique. Chez TC Media (1996 à 2013), il a notamment fondé le journal Métro de Montréal et d’Halifax, et dirigé les 170 journaux qu’a comptés l’entreprise.
Les journaux d’Icimédias
La Nouvelle Union et La Nouvelle Union week-end (Victoriaville)
L’Avenir de l’Érable (Plessisville)
Le Canada Français et Le Richelieu (Saint-Jean-sur-Richelieu)
Coup d’œil (Napierville)
L’Avenir et des Rivières (Farnham)
Le Guide (Cowansville)
Granby Express (Granby)
La Voix du Sud (Lac-Etchemin)
Beauce Média (Sainte-Marie-de-Beauce)
L’Éclaireur Progrès et Hebdo Régional (Saint-Georges-de-Beauce)
Le Reflet du Lac (Magog)
Le Progrès de Coaticook (Coaticook)
L’Hebdo Journal (Trois-Rivières)
Le Courrier Sud (Nicolet)
L’Hebdo du Saint-Maurice (Shawinigan)
L’Écho La Tuque/Haut-St-Maurice (La Tuque)
L’Écho de Maskinongé (Maskinongé) et Courrier Frontenac (Thetford Mines).