Protection des aînés : selon la CSQ, le gouvernement du Québec fait fausse route
L’une des solutions préconisées par le gouvernement provincial pour tenter d’enrayer la maltraitance envers les personnes âgées vivant dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) est qualifiée d’«inadmissible» par la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot.
Mme Chabot estime que l’idée d’ouvrir la porte à l’installation de caméras de surveillance dans l’environnement immédiat de ces aînés n’a aucun sens.
Elle juge qu’en permettant la mise en place de tels dispositifs – à l’insu notamment du personnel soignant – par les usagers eux-mêmes ou par leurs représentants légaux, Québec ne manquerait pas de favoriser un désengagement de la part des directions des CHSLD qui seraient elles aussi maintenues dans l’ignorance.
Or, selon la présidente de la CSQ, «s’il y a des problèmes de santé, de sécurité et de qualité de vie pour les aînés, elles doivent y voir» avec l’aide du gouvernement.
Elle croit qu’en aucun cas, cette lourde responsabilité ne devrait incomber aux usagers ou à leurs proches.
D’ailleurs, elle ne cherche pas à masquer son exaspération lorsqu’elle aborde ce sujet sensible.
«(Que le gouvernement) en soit rendu à dire aux familles de surveiller leurs personnes âgées parce qu’il ne peut pas garantir la qualité des soins, c’est quand même incroyable», lance Louise Chabot, visiblement indignée.
À son avis, pour s’assurer que les aînés habitant dans les CHSLD soient traités avec respect et diligence, il n’y a pas 36 solutions.
Il faut, d’après Mme Chabot, que Québec s’attaque sans attendre à l’épineux problème du manque d’effectifs dans ces établissements.
«C’est sa responsabilité de fournir les ressources nécessaires afin d’assurer la qualité des services», note-t-elle.
D’après Louise Chabot, «le personnel à bout de souffle fait un travail remarquable malgré les grands chambardements imposés au réseau de la santé».
Cependant, en faisant en sorte que ses moindres faits et gestes puissent être observés à l’aide de caméras, le gouvernement l’obligerait à évoluer dans un environnement professionnel teinté par une «insécurité inconcevable», conclut la présidente de la Centrale des syndicats du Québec.