Projet immobilier de la sablière : le projet révisé fait réagir

Au conseil municipal de Victoriaville, une citoyenne Silvie Lemelin a adressé, lundi soir, une série de questions au maire Antoine Tardif relativement à l’article paru au www.lanouvelle.net dans lequel le promoteur Pierre-Olivier Binette de Binette Construction expose son projet immobilier sur le site de la sablière d’Arthabaska.

« Ce qu’il propose, une réduction de 10% du nombre d’unités et du nombre d’étages passant de six à quatre est minime et nettement insuffisante au groupe d’opposants », a fait savoir la citoyenne.

« La Ville entend-elle accepter le projet tel quel? Une modification de zonage est-elle nécessaire pour la construction d’immeubles de quatre étages? Les citoyens pourront-ils s’opposer lors d’un référendum? Et le conseil peut-il exiger du promoteur une proportion de logements abordables dans son projet? », a-t-elle questionné.

« Non, on n’accepte pas le projet tel quel, a répondu le maire. On n’a pas encore accepté de projet. S’il y avait un projet satisfaisant pour nous en date d’aujourd’hui, on l’aurait accepté. Si on ne le fait pas, c’est qu’il y a encore du travail qui se fait de part et d’autre entre l’équipe du promoteur et nos équipes de la Ville. »

Le premier magistrat a rappelé que l’objectif initial demeure, à savoir la protection des milieux humides à perpétuité tout en permettant la construction sur la partie supérieure du lot.

Quant au changement de zonage, il représente, a-t-il dit, un élément de négociation pour la Ville. « Comme il a été mentionné, le propriétaire pourrait, s’il le souhaitait, compenser les milieux humides et s’étaler sur une plus grande superficie. Ce qu’on ne souhaite pas. On se sert donc de notre pouvoir réglementaire pour permettre une plus grande densité sur la portion nord afin de protéger à perpétuité la portion près de la rivière. »

Le maire Tardif, de plus, a fermé la porte à la possibilité d’un référendum sur la question. Un changement de zonage ne rend pas nécessairement nécessaire un processus référendaire. « Ce soir d’ailleurs, on a accepté des projets d’habitation qui peuvent voir le jour sans référendum. La disposition qui nous permet d’agir ainsi, c’est le manque de logements sur le territoire. Avec un taux d’inhabitation en deçà de la moyenne souhaitable de 3%, les villes ont la possibilité d’accepter des projets de densification sans passer par la procédure du registre », a-t-il expliqué.

Au sujet des logements abordables, il y aura possibilité pour la Ville d’avoir certaines discussions avec le promoteur. « Encore faut-il s’entendre sur le projet final et les coûts nécessaires à la réalisation de ce projet, a confié Antoine Tardif. Je ne suis pas certain qu’on puisse dans notre règlement de zonage exiger une proportion de logements abordables, mais ce sont des discussions que nous avons. »

Le maire a fait valoir que les élus sont bien conscients qu’un si bas taux d’inoccupation crée une rareté de maisons, de logements, ce qui amène une hausse des prix. « Des actions, a-t-il rappelé, sont mises de l’avant avec Innov habitat Victoriaville pour des logements abordables en plus des initiatives de construction privée qui viennent un peu alléger la pression sur l’offre avec un plus grand choix d’habitation. »

Enfin, au sujet de l’échéancier, du moment où la Ville prendra position, Antoine Tardif, sans fixer de moment précis, dit croire qu’un aboutissement approche dans ce dossier. « Que ce soit positif ou non, on vous en fera part et le conseil municipal constitue la meilleure place pour savoir ce qui se passe », a-t-il conclu.