Loisirs : la Ville juge la proposition de la Paroisse décevante
Les élus de la Ville de Plessisville ont jugé décevante la proposition d’entente loisirs qui leur a été soumise par le conseil municipal de la Paroisse de Plessisville, mais ils ne ferment pas la porte complètement à prendre le temps de bien l’évaluer.
En conférence de presse vendredi matin, le maire de la Ville de Plessisville, Mario Fortin, accompagné des conseillers municipaux Sylvain Beaudoin et Jean-Félipe Nadeau, s’est dit à la fois surpris et déçu du contenu de la proposition qui n’a pratiquement pas évolué depuis la fin des négociations en 2020 et qui ne va pas dans le sens d’une entente globale telle qu’elle le privilégie.
« Il s’agit d’une offre à la carte qui fait fi des conclusions de l’étude de Raymond Chabot qui propose une entente globale à 204 000 $ par année », a indiqué M. Fortin qui en a profité pour rendre publique la proposition de la Paroisse.
La Paroisse désire une entente de trois ans concernant l’aréna, les plateaux sportifs intérieurs et extérieurs et la piscine pour un montant de 154 682 $ pour 2021, 157 776 $ pour 2022 et à 160 932 $ pour 2023. Pour les cours de tennis, les bibliothèques et les camps de jour, elle propose une entente de réciprocité permettant aux citoyens de la Ville et de la Paroisse d’utiliser ces trois ressources sans frais de non-résidents de part et d’autre.
Le maire de la Ville s’est dit préoccupé par les effets négatifs de cette prise de position de la Paroisse sur les familles du Grand Plessisville. « Nous entendons la grogne des citoyens de la Paroisse et nous sommes en étroite communication avec nos associations sportives qui sont inquiètes de la tournure des événements. Nous sommes très sensibles aux impacts que l’impasse dans le dossier des loisirs génère, particulièrement chez les jeunes. Nous sommes toujours aussi résolus à trouver des solutions, mais pas au détriment des contribuables de la Ville. »
Conscient qu’il est minuit moins une pour les organismes, Mario Fortin a conclu en affirmant que les élus de la Ville vont se réunir au cours des jours à venir pour poursuivre leur réflexion concernant l’offre soumise par la Paroisse, dans le but d’y répondre rapidement.
Rappelons que l’entente portant sur les services de loisirs entre la Ville et la Paroisse de Plessisville est expirée depuis le 31 décembre 2018 et que le processus de médiation entrepris en 2020 n’a pas permis d’en venir à une nouvelle entente. Comme la Paroisse de Plessisville a toujours été, après la Ville de Plessisville, la plus grande contributrice financière aux infrastructures de loisirs de la Ville en raison de la proportion élevée de ses citoyens qui les utilisent chaque année (on parle de 250 inscriptions), la Ville s’est donc vue dans l’obligation d’ajuster ses tarifs pour les non-résidents, et ce, dans l’unique but d’éviter que le déficit créé par l’absence d’entente avec la Paroisse ne soit assumé par les contribuables de la Ville.
Réaction du maire Dubois
De son côté, le maire de la Paroisse, Alain Dubois, se dit lui-même surpris que la Ville soit elle-même surprise qu’il ne s’agisse pas d’une proposition d’entente globale. « Lors des négociations, il avait toujours été question d’ententes spécifiques parce qu’il faut comprendre que nous avons des structures semblables à la Ville à certains niveaux, qu’il s’agisse des camps de jour, de la bibliothèque, des parcs et des tennis. Ce qu’on propose, c’est du compte à compte pour certains services, car il faut comprendre qu’on n’aura jamais d’aréna, ni de piscine municipale, ni de plateaux sportifs comme ceux à la polyvalente La Samare », a-t-il réagi. « Il y a effectivement des structures qu’il faut partager. »
« La firme Raymond Chabot n’a jamais été mandatée pour soumettre une proposition et elle ne l’a pas fait. Elle s’est limitée à nous donner la situation en chiffres afin de définir les coûts réels pour nous servir de base à une négociation », de poursuivre M. Dubois. « La Ville ne peut inclure autre chose que les coûts réels dans ses frais de non-résidents. Tout ce qui relève du choix politique doit se faire par le biais d’une entente. »
« À ce que je comprends, il n’y a pas fermeture de la Ville à regarder notre proposition. Il faut que ses élus prennent le temps de l’évaluer de façon objective et de nous faire des commentaires. Nous allons les écouter », d’ajouter le maire Dubois.
Le maire de la Paroisse dit également comprendre les familles de sa municipalité impactées par la situation. « Nous avons mis en place une offre de versements sur une période de 12 mois pour les aider à assumer le fameux écart de 600 $ entre les frais de non-résident établis par la Ville et notre participation.»
Le maire Dubois conclut en disant que le véritable enjeu est d’établir des bases mesurables et claires en fonction du respect de chacune des entités dans la participation de leurs structures municipales.