Les « vente-trottoirs » ont leur raison d’être
À Victoriaville, elle existe au centre-ville depuis une quarantaine d’années. Cette vente-trottoir, ou braderie (le bon mot à employer), demeure pertinente, a constaté la Société de développement commercial (SDC).
Absente l’an dernier en raison de la pandémie, l’activité a fait un retour cette année, deux ans après la dernière « vente-trottoir » tenue en août 2019. « Nous l’appelons maintenant La grande braderie un peu pour amener un renouveau », souligne le directeur général de la SDC, Alain Bergeron.
La grande braderie, édition 2021, s’est tenue avec une animation minimale, compte tenu des restrictions sanitaires, mais, chose certaine, assure le DG, elle a porté ses fruits. « Tous les commerçants, sans exception, ont enregistré de bonnes ventes. Certains mêmes ont spécifié que leurs ventes équivalaient celles de 2019, avant la pandémie », note-t-il.
Et ces marchands du centre-ville, ajoute-t-il, ont exprimé leur joie. « Ils étaient très heureux de reconnecter un peu avec la vie normale, d’avoir cette braderie, de se retrouver à l’extérieur. »
Certes, le « trop beau temps » et la chaleur accablante a joué sur l’achalandage. « Mais les personnes qui ont circulé au centre-ville y étaient pour acheter », indique Alain Bergeron.
Cette braderie épurée, avec une animation minimale, a permis à la SDC de dresser un constat. « En proposant seulement l’offre produits clients, cela a permis de voir la pertinence de l’activité. On s’aperçoit que les gens viennent pour les commerçants. Ceux qui viennent pour les spectacles ne sont pas là nécessairement pour acheter. Ça nous donne donc une bonne idée de la valeur première de la vente-trottoir. Des commerçants m’ont dit qu’ils ont revu des personnes qu’ils n’avaient pas vues depuis longtemps », mentionne le DG de la SDC.
La grande braderie a attiré des gens de l’extérieur, de l’Estrie, de la région de Québec, notamment. « On a des boutiques de niche avec des créneaux assez larges qui attirent des gens d’ailleurs », signale M. Bergeron.
La SDC dit donc mission accomplie pour ce retour de la grande braderie. « Dans le contexte actuel, d’avoir permis aux gens de reconnecter avec le centre-ville, c’était primordial. Ça a fait du bien aux gens et aux commerçants », fait valoir Alain Bergeron, rappelant que le centre-ville se compose de commerces et services ayant besoin de l’appui de la population, eux qui ne l’ont pas eu facile avec le confinement et les fermetures.
La rue piétonnière, c’est fini!
Le centre-ville piétonnier, installé en début d’été, puis démantelé « prématurément », découlait d’un sondage réalisé à la suite de l’expérience de l’année dernière. « Les répondants, majoritairement, ne voulaient pas une demi-rue piétonnière, ni une semaine entière. Ils voulaient que ça soit ciblé pour une période donnée », assure le DG. Ce qui a mené à une rue piétonnière sur trois jours, vendredi, samedi et dimanche.
« Mais ça n’a pas marché. On ne sait trop pourquoi, les gens n’étaient pas au rendez-vous, contrairement à l’an passé où la rue était assez active », précise Alain Bergeron, tout en confirmant que la SDC ne répétera pas l’expérience en 2022.
Le mandat du centre-ville
Un centre-ville, fait valoir Alain Bergeron, est bien davantage qu’une rue commerciale. « Les centres-villes, dit-il, ont des mandats plus vastes. Chez nous, on a un mandat culturel avec le Carré 150, un mandat aussi de faire rayonner Victoriaville. Voilà pourquoi il y aura, au centre-ville, des activités. Un centre-ville a cette vocation d’être animé, d’être culturel, sportif, de représenter un peu le cœur de la Ville de Victoriaville. »
Les activités doivent s’organiser de façon intelligente, estime le directeur général de la SDC. « Il faut le faire avec les acteurs en place, le Carré 150, la Chambre de commerce, la Jeune Chambre ou des partenaires privés. On doit analyser la faisabilité des activités, regarder la façon de les élaborer pour proposer quelque chose pour que tous, la population et les commerçants, soient gagnants et qu’il y ait un rayonnement », fait-il valoir.
Ainsi, on peut s’attendre éventuellement à ce que le centre-ville s’anime d’activités du genre « On sort en ville », la parade de Noël et l’activité d’Halloween. « On regarde pour tenir en 2022 un marché de Noël, de concert avec la CDEVR (Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région) et la Chambre de commerce. Tout le monde veut un happening d’hiver au centre-ville », soutient Alain Bergeron qui souhaite aller plus loin encore. « Ça prendrait un happening de printemps, avec le thème de l’érable. Avec nos autres activités, on couvrirait les quatre saisons. »
Alain Bergeron entrevoit l’avenir avec optimisme, observant qu’à Victoriaville, sur une distance d’à peine 0,9 km, on retrouve presque tout, de la salle de spectacle aux restaurants en passant par les commerces, services de santé, petite école et parc, notamment. « C’est la seule place où tu peux retrouver tout ça à l’extérieur. Il y a un super bel avenir pour les centres-villes alors que les centres commerciaux se cherchent », fait-il remarquer.
Les stationnements
Depuis un bon moment, en raison de la pandémie, les citoyens profitent de la gratuité des stationnements au centre-ville, après une période controversée marquée par l’implantation des nouveaux horodateurs.
Qu’est-ce qui attend la population? Les intervenants planchent sur quelque chose. « Le comité de stationnement de la SDC, depuis mars, tient des rencontres avec un comité de la Ville. On étudie quelque chose de très intéressant qui sera gagnant pour les commerçants et pour les citoyens, tout en permettant à la Ville de pratiquement s’autofinancer », confie-t-il, sans pouvoir en dire davantage pour le moment, mais très heureux du travail qui s’effectue dans un grand climat d’harmonie et de respect.
De l’argent qui fera du bien
La SDC profitera des retombées de l’enveloppe de 800 000 $ que recevra la Ville du gouvernement pour la relance du centre-ville. « La Ville, la CDEVR et la SDC vont élaborer un plan de match pour utiliser l’argent à bon escient », mentionne M. Bergeron.
Actuellement, on dénombre, selon lui, 12 locaux commerciaux inoccupés, ce qui représente environ 14% de tous les espaces. « En situation de pandémie, on se porte bien, affirme-t-il. L’an dernier, malgré la COVID, 11 nouveaux commerces ont ouvert leurs portes au centre-ville. »
Les projets ne manquent pas pour la SDC qui compte bien travailler à développer et à attirer une clientèle de destination, sans compter le projet d’un incubateur qui pourrait voir le jour en 2022 en collaboration avec la CDEVR. Le dynamisme est bien présent. « C’est agréable, on a un beau conseil d’administration, jeune et dynamique. Les membres sont prêts à se remettre en question, à faire bouger des idées pour faire évoluer et faire grandir la SDC et le centre-ville. Je crois qu’il n’y a que du bon qui s’en vient », pense Alain Bergeron.
« On a des battants au centre-ville. Ça paraît que ce sont des propriétaires. Ils y croient au centre-ville, ils croient en leurs produits et veulent que ça fonctionne. Je suis bien fier d’eux », conclut le directeur général de la SDC, organisation qui compte quelque 150 membres.