Les syndiqués du Cégep réclament une convention négociée
VICTORIAVILLE. Pendant 30 minutes, mercredi matin, des enseignants et enseignantes et des membres du personnel professionnel et de soutien du cégep de Victoriaville affilés à la CSQ ont érigé une ligne de piquetage symbolique pour envoyer un message clair au gouvernement.
«Les trois syndicats ont décidé de se mobiliser pour passer un message : nous voulons négocier, nous sommes en mode négos. Nous réclamons une convention collective négociée, mais si le gouvernement fait la sourde oreille, on devrait prévoir une escalade de moyens de pression durant le reste de la session jusqu’en juin», a indiqué Silvie Lemelin, présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Victoriaville qui regroupe 204 membres. «De ce nombre, 40% des enseignants ont un statut précaire sans sécurité d’emploi», a-t-elle précisé.
Les syndiqués se trouvent actuellement sans contrat de travail. La précédente convention collective prenait fin à minuit, mardi. «Ce sont plus de 400 000 membres du secteur public et parapublic qui se retrouvent ainsi sans convention collective», a souligné Silvie Lemelin.
Les négociations actuelles avec le gouvernement, a-t-elle dit, ne se déroulent pas très bien. «Tout a commencé très lentement aux tables de négociations. Vendredi dernier, a poursuivi Mme Lemelin, une rencontre a été tenue concernant les profs de cégep. Et nous nous sommes fait demander des reculs particulièrement odieux.»
Parmi ces reculs figure la question de la disponibilité. «Comme le gouvernement l’a fait pour les enseignants du primaire et du secondaire en leur demandant de travailler trois heures de plus par semaine sans les payer. On a appris que le gouvernement veut s’attaquer à cette question pour nous également. On s’y attendait, mais nous en sommes indignés», a fait savoir la présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants.
Interrogée sur sa confiance de voir les négociations aboutir, Silvie Lemelin a fait valoir que les signes envoyés par le gouvernement n’incitaient pas à la confiance. «Mais nous avons confiance en la mobilisation de nos membres qui, en assemblée générale, ont voté pour une escalade de moyens de pression», a-t-elle confié.
Ces moyens de pression pourraient prendre la forme d’autres actions de visibilité. «Il devrait y en avoir une le 1er mai à l’occasion de la fête des Travailleurs, a-t-elle noté. On envisage aussi des blocages administratifs, comme le boycottage de tâches non inscrites dans la convention et que nous accomplissions bénévolement. On pourrait cesser de les faire, toujours en fonction de l’évolution des travaux aux tables de négociations. Si ça va bien, on n’entreprendra pas de moyens de pression inutilement.»
Par contre, les syndicats n’excluent pas un recours à la grève qui pourrait survenir à l’automne. «On commence à discuter de grève, un moyen de dernier recours, si nécessaire. Mais nous consulterons d’abord nos membres», a conclu Silvie Lemelin.