Les restaurants ont pu rouvrir
Elle attendait ce moment depuis trois mois. À la tête de cinq restaurants, dont le Ben et Florentine et le Mikes de Victoriaville, Audrey-Ann Marcotte, se réjouit de la réouverture de ses établissements. «J’attendais ce jour, mais, au début, je ne savais pas si j’étais contente avec toutes les mesures imposées», a-t-elle confié, lundi, en fin de matinée.
Lors du passage de lanouvelle.net, le restaurant Mikes venait à peine d’ouvrir. Déjà quelques clients étaient attablés. «On rouvre en se disant qu’il faudra que la clientèle soit au rendez-vous», a-t-elle souligné.
Elle l’était, du moins, lundi matin, chez Ben et Florentine. «Ça faisait la file. Le personnel était dans le jus», a précisé la jeune restauratrice, rassurée aussi de voir des clients se pointer à l’ouverture du Mikes.
Pour pouvoir rouvrir ses établissements, Audrey-Ann Marcotte a songé, au départ, à installer des panneaux en plexiglas, une solution pour le moins coûteuse.
Mais elle a finalement opté pour aménager ses espaces en respectant la distanciation physique. Ainsi, la salle à manger pourra accueillir 70 personnes plutôt qu’une capacité de 170. La terrasse, en raison des mesures, voit le nombre de places réduit de 80 à 30. «Au total, c’est quand même bien. On peut servir 100 personnes sans avoir à investir 10 000 $ en plexiglas», a-t-elle fait remarquer.
La pandémie a entraîné une inévitable perte de revenus que n’ont pas compensée le comptoir pour emporter et le service de livraison. «Mais ces services ont bien fonctionné», a-t-elle noté.
Cette période de trois mois, avec ces hauts et ces bas, n’a pas été facile, a-t-elle reconnu. «Les coûts fixes ont constitué le plus gros problème. Je devais continuer à payer un loyer pour une superficie de 4000 pieds carrés alors que 1500 auraient suffi. Reste que je suis contente d’avoir une grande salle qui me permet d’asseoir plus de gens maintenant», a-t-elle indiqué.
Pour servir la clientèle, le personnel doit porter masque et lunette, ou bien masque et visière. «Nous sommes vraiment sécuritaires vis-à-vis nos employés. Je trouve ça bien», a précisé Audrey-Ann Marcotte.
À ce sujet, la jeune femme d’affaires a perdu deux employés à temps plein (40 heures par semaines) au profit de la formation courte durée pour devenir préposé en CHSLD. «Ils ne l’ont su que cinq jours à l’avance. Ils figuraient déjà à l’horaire pour travailler», a-t-elle déploré.
Malgré tout, elle a réussi à combler les postes. Mais elle doit s’activer en dispensant, non seulement la formation sur les menus des restaurants, mais aussi sur les mesures en lien avec la COVID-19.